"C'est moi"

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Satsuki et son fils sont assis, face à face, les larmes aux yeux, la tête baissées, autour d'une table ronde. Encore, tout les deux... Comme d'habitude, depuis ce fameux soir... Où leur cœur hurle leur désespoir et leur affliction, à grand flot de crocodile.  Aucun mot n'est prononcé, pourtant leur colère et leur tristesse transparaissent clairement sur leurs visages. Une touche de gris, au milieu de toute l'effervescence de l'événement.
    Cela peine véritablement Seijuro de les voir ainsi, démunis et affligés. Et dire que tout vient de lui, leur sanglots et leur rancune. Une mauvaise décision... Non, un choix nécessaire, justement pour ce moment, se convainc-t-il. Et maintenant, c'est à lui de tout régler pour son amoureux. Un dernier regard pour ce dernier, qui trouble le cœur de Akashi, tant ses traits sont las et peinés.

« Où est donc passé ce sourire, qui me fait tant craquer ? Ou même celui qui te défini parfaitement... Tant tu es heureux, de toucher le ballon...  » Se demande tristement le journaliste, les iris vers son amant.

Avant aujourd'hui, il n'avait jamais vu avec ce sourire de félicité. Et devant le reflet de l'âme enfantine du bleuté, même Seijuro s'est senti gai et joyeux, souriant à chaque qu'il croisait Daiki.
  
    Akashi détourne enfin le regard, si captivé par son amant, et souffle un bon coup.
   Son serveur retrouvera son magnifique sourire, se dit-il, avant de s'approcher de sa sœur et son petit frère de cœur.

    Que dire ? Que dire ? Que dire ? Le pouls du journaliste s' accélère, plus il voit la rose et l'enfant de près.
   Il n'a jamais vraiment su gérer les relations humaines et n'a surtout pas dû s'occuper de celle des autres. Étant donné que chacun de ses amis sont estimés comme tels, pour leur différente aptitude et possibilité d'aide, en cas de problème, les disputes qu'il avait eu avec quelques uns d'entre eux c'était réglé rapidement. À l'heure actuelle, il ne leur prêtait plus aucune attention, un point c'est tout. C'était un choix rapide et radical, mais au moins il n'avait pas le ventre qui se nouait, ni une affreuse appréhension qui germait dans sa tête, comme en ce moment. Et c'est bien pour cela, qu'il ne compte qu'une poignée de relations comme véritable amitié.
   La plus importante de toute est celle entre Reo et lui. D'ailleurs, Seijuro aurait bien aimé l'avoir à ses côtés, maintenant. Car Reo lui aurait parfaitement conseillé quoi dire, sans aucun doute.
  
   Devant la table de Momoi et Yû, alors qu'Akashi se tient debout devant eux, ces derniers ne relèvent même pas la tête ; beaucoup anéantis par cette révélation. Soudain, la voix de Mibuchi intervient dans l'esprit de notre journaliste : "Exprime simplement ton sentiment, ce que tu ressens." a déclaré son ami, une fois.
    C'était un jour, où contre tout attente, tandis que les deux adolescents, Reo et le rose, se tenaient dans une salle d'étude pour travailler, le plus petit s'était confié au brun. C'était la première fois qu'il osait avouer ce qu'il avait réellement sur le cœur. Akashi avait parlé simplement, avec un sourire triste de ne pas pouvoir choisir la filière qui l'intéressait vraiment. Au bout d'un moment, il s'était même extasiait en proclamant des noms de journalistes réputés, les articles qui les avaient rendu célèbre et tout autre indicateur justifiant leur notoriété dans le milieu. Après son monologue, même Reo avait envie de partir dans une école de journalisme. Or, quand Akashi enonça le malheureux problème : son père ne lui autoriserait jamais son souhait, l'aîné ressenti la même aiguille dans le cœur que Seijuro. Alors, ce fut l'instant d'après, que le brun avait prononcé ces mots, telle une évidence. Mais Akashi était très sceptique de cette méthode. À quoi bon parler de ce qu'on ressent, il n'y a que les faits qui peuvent être des arguments de pois, pensait-il à l'époque.

 

"Bonjour, commence-t-il. Je suis ravi de vous voir ici.

« Encore une fois, je peux compter sur toi, mon ami.  » Remercie intérieurement le journaliste, car, oui, il compte de nouveau utiliser le conseil de son camarade.

Toi, moi et un ballon !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant