Leur chambre est simple. Nous y trouvons fenêtre, armoire, table de chevet et lit deux places. Du luxe dans un repère secret uniquement pour le petit couple que Daiki et Akashi forment. Ou formaient... pense amèrement le rédacteur. Les murs sont peints d'une nuance de vert. Couleur de l'espoir, n'est-ce pas ?
Mais espoir pourquoi ? Pour qui ? Le pays ? Leur couple ?
Si Akashi en vient à détailler la décoration de la pièce - par ailleurs ni trop sophistiquée, ni trop neutre - en se demandant à quel espoir se raccrocher, c'est dire l'ambiance de plomb entre lui et son amant. Ou son ex ? Il ne sait plus trop.
À vrai dire, c'est la première fois qu'il prend le temps de contempler l'espace où il dort - quoique dormait - avec Daiki. Mais après cinq longues et pesantes minutes sans un bruit, mis à part les soupirs las du bleuté, Akashi n'a que ça à faire. Du moins, il préfère se réfugier dans l'analyse des murs et de l'aménagement, car c'est déjà plus agréable et moins anxiogène, cela va de soi.Pour autant, ils ne vont s'ignorer indéfiniment. Yû les a piégé – bravo petite fripouille –, alors autant rentabiliser le travail. Sei respire un bon coup, ferme les yeux, apprehende et, finalement, lance la conversation.
"On s'est fait avoir comme des bleus, dit-il.
L'atmosphère scindent ses mots à peine sont-ils sortis. Ça part très mal...
- Il t'a dit qu'il avait une surprise ? Prononce Aomine avec nonchalance et désinvolture.
Avec une surprise non camouflée, Akashi s'étonne d'avoir été entendu. Il ne s'attendait pas à une réponse et encore moins à un échange.
- Toi aussi ? Poursuit-il.
- Je te pensais plus intelligent...
Bien sûr... à quoi bon commencer à discuter si ce n'est pas pour qu'il recrache sa colère, songe le rose. Akashi supporte de moins en moins ces remarques, le vase ne va pas tarder à déborder. Il a beau aimer de tout son être Daiki, sa patience a des limites, et ce peu importe la gravité de son erreur.
Après ces mots, le basané osent lever les yeux vers le ciel et ajouter :
- Mais apparemment, je me trompais.- Et moi, je ne savais pas que tu étais aussi rancunier ! Raille de suite le rose. C'est bon, j'ai réparé mon erreur ! Elle est de retour Satsuki !
- Wouaaa et je dois t'applaudir de t'être rectifié ? S'emporte le basané, en se levant.
- Te rends-tu seulement compte de ton comportement ? J'ai fait une erreur, oui, je l'admets. A présent ta sœur est de retour avec toi ! Je ne...
《Je ne mérite pas ça !》se retient-il.
Silence sur la voix chevrotante de Sei. Les mots ne filent plus de sa bouche. De peur ou de rage, Akashi ne saurait le dire. Ce qui est sur, c'est que là, c'est trop ! Il ne va pas se laisser piétiner toute sa vie non plus. Erreur avouée à moitie pardonnée, donc erreur reparée a trois quarts oubliée, n'est-ce pas ?
Un... Deux... Trois...
Un ange passe et tout ses confrères aussi, alors que les deux amoureux se regardent de manière meurtrière. De l'amour ? De la colère ? De la peine ? De la culpabilité ? De la désolation ? Un mélange de tout se dégage au fond de leurs iris.Akashi prend une seconde inspiration avant de poser d'un ton hésitant :
- Bon... qu'est-ce qu'on fait alors ? Où est-ce qu'on en est ?Aomine reste muet et pose ses yeux sur leur armoire, soudainement plus intéressante.
- Daiki !
- Je suis désolé ! Ok ?
- Comment ?
- Excuse-moi... s'il te plaît.
Les mots de Daiki catalysent le grand soulagement de Sei. La pression relache enfin, sa machoire s'ouvre, ses epaules retombent.
- J'ai été, plutôt... je suis un vrai con. J'ai été affreux, à la limite de l'irrespect. Bien sûr que non, je ne veux pas rompre avec toi. Et rien que l'idée d'un avenir sans toi me glace le sang. Ma fierté a été plus forte que tout, je te demande pardon...
Daiki n'ose pas affronter Sei, regard sur le carrelage blanc et noir de la chambre. Il ne sait pas s'il pleure, s'il sourit, si ses beaux yeux roses fulminent de colère.
Quel nul... Non seulement, il fait subir à Seijuro la pire facette de sa personnalité, et en plus il s'excuse comme un lâche. Au fond de lui, Daiki est heureux d'avoir trouvé la force de surmonter sa fierté, quoique à quel prix ?
Encore une fois, il réalise ses actions à moitié, il s'excuse à moitié. Parce que c'est bien plus simple de demander pardon sans réellement assumer, que de prendre toute la responsabilité. Yû aurait le même comportement... Sur cette pensée, Daiki se mord la lèvre jusqu'au sang, tant il se trouve ridicule.
- Daiki, veux-tu bien me regarder, s'il te plaît ? Demande Akashi.
La douceur de sa voix étouffe sa culpabilité. Elle l'atténue suffisamment longtemps pour qu'il trouve le courage de décrocher son regard des carreaux. Alors, Daiki relève la tête, un brin timide et s'ancre dans les prunelles de son homme.
Il pensait y trouver du courroux, de l'irritation ou de l'agacement. Peut-être un peu de tristesse - quoiqu'énormément -, voire de l'inquiétude. C'est clair, qui ne s'inquièterait pas de sortir avec un type aussi lâche que lui, surtout quand son cruel manque de courage éclate ? Au contraire, les iris de Seijuro brille d'un intense soulagement, une sérénité retrouvée et contagieuse.
‐ Je suis désolé d'être un gros... articule Daiki, pris d'un élan de regret immense.
‐ Chut, ne continue pas phrase. Tu n'es pas un gros nul, loin de là, sourit Sei en avançant timidement. C'est bateau ce que je vais dire, mais tout le monde a ses qualités et ses défauts. Et ta fierté, je suis certain que c'en est une grande.
- Mais Sei...
- Regarde, tu as été capable de la mettre de côté et de tout avouer aujourd'hui. Ce ne sera pas tout les jours faciles, et par tout les dieux merci, dit le rédacteur réduisant encore la distance à mesure de ses mots. En revanche, la fierté, la jalousie et l'ensemble des mots qui te définissent, je refuse de les voir comme un défaut.
Assez proche l'un de l'autre, Akashi dépose ses mains sur les épaules de Daiki. Un geste neutre, mais d'un soutien auquel Daiki ne pensait pas mérité si tôt. Celui-ci respire enfin. Et c'est sans l'ombre d'une gêne, qu'il répond :
- T'es un grand malade ? En riant.‐ Tu m'en diras tant, répond Akashi, avant de fondre sur les lèvres de l'ancien agent.
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Court, mais on reprends trkl merci d'avoir lu
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Toi, moi et un ballon !
FanfictionLe pays est sous le despotisme de ce fumier d'Haizaki. Les jeux, le sport et d'autres formes de loisir sont petit à petit supprimés, ne reste seulement les magouilles et le travail à charge. Akashi, ancien journaliste, vie ou survie dans le monde o...