Les lumières éteintes, seul les éclairages publics offraient une once de lumière dans la pièce. Deux silhouettes se distinguaient, au travers les grandes fenêtres, du reste de l’aménagement du restaurant. L'espace était vide, mais deux auras dominantes comblaient les moindres recoins.
Le silence est maître dans la salle encore bruyante une ou deux heures auparavant. Ceci dit leurs yeux, posés l’un sur l’autre, hurlent l’intensité qui les accroche. Ils ne se lâchent pas d’un cil, même un micro battement de paupière ne pourrait faire chavirer cette puissante oeillade. Les deux hommes se tiennent droit et fier, et se font face. Leurs postures démontrent un aplomb surprenant.
C’est après de longues minutes, à se dévisager, que Akashi brise le silence installé.
“Je souhaitais vous parler, affirme-t-il avec assurance.
- A quel sujet ?
- De votre acte déplacé envers ce milicien.Soudainement Aomine sent le stress couler à grosse goutte, le long de son front. Son pouls s’est accéléré après chaque mot débité par l’homme aux cheveux vermillon. Si cet homme le dénonce, c’est la cellule assurée.
Au revoir sa famille et ses amis, au revoir la petite vie qu’il tente de mener à bien, malgré son impuissance auprès des miliciens. Par ailleurs, le crachat dans l’assiette de Ryû, est un acte parmi tant d’autre. Il a, plusieurs fois, réalisé ces gestes lorsqu’il a éprouvé cette vulnérabilité. Une personne qui se défend contre toutes ces hostilités, dans l’ombre. Et pourtant Aomine est une personne franche et honnête, les coups en douce ne sont pas sa spécialité. Néanmoins, en ces temps fâcheux, vaut mieux remballer son naturel et faire ce qui ne nous définit pas, par survie.
Ce faisant Aomine avale péniblement sa salive et tente de garder la face devant le client.- J’ai rien fait, dit-il sur la défensive.
- Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous dénoncer.
- Que comptez-vous faire alors ? demande Aomine, un peu surpris de la réaction du rose.Avant de répondre le journaliste, se rapproche peu à peu de Aomine, réduisant la distance à chaque pas. Bien conscient de l’attraction qui les relie. L'attention du serveur toujours plus concentrée sur ce client.
- J’ai bien vu que l’acte de cet homme vous a mis dans une situation délicate.
- Sans blague, commente le bleuté, encore écoeuré par l’homme en uniforme.
- J’ai sûrement une solution pour régler ce problème. Celui-là et plein d’autre encore.Le charisme de cet homme est impressionnant voir même écrasant. Il est évident que la taille et la prestance de l’ex policier ne lui fait ni chaud, ni froid. Pourtant il en connaît des personnes qui ont reculé pour si peu, mais cet homme au cheveux framboise ne semble faillir devant rien. Le ton du rose démontre toute son assurance, à la limite de l’arrogance. Elle est d’un naturel déconcertant.
Dans l’école de police, Aomine a été témoin d'un certain nombre d'hommes et de femmes, capitaine ou sergent, avec une telle aisance. Mais ces derniers ont travaillé sur leurs confiance en eux, travail de longue haleine pour en arriver à ce résultat. L’homme, qui se tient debout devant lui, semble avoir eu cette prestance dès sa naissance, innée, comme un don.
On ne peut que l’écouter et ses paroles intriguent le serveur. Que veut-il dire par : une solution ? Dans quoi serait-il assez fou pour s’opposer au tyran ?- Vous avez piqué ma curiosité. Je vous écoute, incite-t-il au rose de poursuivre son explication, avec ce sourire carnassier.
Cependant Akashi ne l’entend pas de cette oreille. Son raisonnement doit être expliquer de manière clair et précis, compris dans les moindres détails, sur le bout des doigts. Pour le client, fin stratège, ce n’est ni le lieu, ni le moment. Si le client a attendu Aomine, c’est parce qu’il a senti en lui, quelqu’un qui pourrait adhérer à ses idées. Une personne assez courageuse pour affronter cette dure vérité qu'il s'apprête a lui révéler. Cela fait déjà bien trois années qu’il recherche cette personne. Quelqu’un capable de prendre ce risque à ses côtés, de voir l’injustice qui s’avère entrer dans le quotidien de chacun. De ce fait il ne préfère pas précipiter les choses en dévoilant toute sa logique dans cet endroit peu adéquat.
- Je suis content d’avoir pu susciter ce trait de caractère chez vous. Mais malheureusement, je me sents peu enclin à vous en parler ce soir.
- C’est à dire ? questionne le serveur passablement irrité qu'il ne se décide à satisfaire son intérêt.
- Ne vous énervez pas. Il me semble seulement que le lieu et le moment ne sont pas parfait pour ce que j’ai à vous annoncer, se justifie Akashi. C'est tout, a-t-il ajouté avec un bras et un ton qui désigne une évidence.Les deux hommes, toujours l’un en face de l’autre, n’ont de cesse de s’observer, analyser les faits et gestes de chacun. La distance faiblit encore quand Aomine, un brin defiant et malicieux, s’avance plus près de son interlocuteur.
«Ni le lieu, ni le moment, hein ? »- Dites moi, ce n’est pas dans votre lit que vous voudriez m’en parler, par hasard ?
A ce moment là, Akashi est pris de court face à cette déduction plus que déplacée de la part du serveur. Même si cette idée lui a traversé l’esprit, après lui avoir demandé une autre bouteille d’eau, elle est partie et est maintenant loin.
Avant de répondre le journaliste croise les iris bleus, taquins, du serveur. Il bredouille quelques mots, certainement confus par cet air malicieux. Le bleuté sourit quand les paroles évasives du journaliste, dénuées de sens, parviennent à ses oreilles, l’embrassant de plus belle.- Pas du tout, réussit-il à dire nettement.
- En êtes-vous sûr ?
- Je veux être au calme pour vous en faire part. De plus, il est clair que vous n'êtes pas en de bonne condition pour m'écouter. Si ce genre d'idée vous passe par la tête, voulant prendre Aomine à son propre jeu Akashi réalise quelques pas comblant la distance qui les séparent.
Leur corps se touchent brièvement, le rose redresse légèrement sa tête pour atteindre les oreilles du serveur, qui n'a pas bronché.- Si vous souhaitez écouter la proposition que j’ai à vous faire ; je vous donne mon adresse. Vous avez tout le temps qu’il vous faut pour être prêt à entendre ma solution, lui a-t-il glissé dans un murmure.
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J'ai rien à redire sur ce chapitre !
La suite lundi ☺️!
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Toi, moi et un ballon !
Fiksi PenggemarLe pays est sous le despotisme de ce fumier d'Haizaki. Les jeux, le sport et d'autres formes de loisir sont petit à petit supprimés, ne reste seulement les magouilles et le travail à charge. Akashi, ancien journaliste, vie ou survie dans le monde o...