CHAPITRE XXVII

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Le matin, je me réveille et remarque que Oisín n'est pas à mes côtés. Alors, je me lève, évite de justesse de trébucher sur Free et Luz qui dorment toujours, comme deux merveilleux anges, et je me dirige vers la cuisine pour chercher à manger. J'aperçois donc des céréales, et je les trempe avec du lait, puis j'entame mon petit-déjeuner. Alors, je vois Oisín entrer à la cuisine, tout habillé et très élégant tandis que moi je suis encore en pyjama.

- Mon ange, t'es réveillé?.... Désolé, je n'ai pas de cuisinier chez moi pour faire un petit-déjeuner digne de ce que tu as l'habitude d'avoir mon amour. Me dit-il, surpris de me voir manger des céréales et du lait comme petit déjeuner.

- Je ne t'ai pas dit que cela me dérangeait. Et au cas où vous l'ignoriez, monsieur Yecart, je ne suis pas né riche. Alors, je peux bien manger comme mangent les pauvres. Ça ne me dérange pas le moins du monde.

- Oh! Je sens que je t'aime encore plus.... me dit-il en s'approchant de ma chaise.

Je rapproche mes lèvres des siennes, comme un enfant qui demande un bisou de sa maman, et il me donne un baiser des contes de fées, et je lui rendis son baiser. J'avoue qu'en sa présence, je me comporte tel un enfant, réclamant sa tendresse.

- Et dites-moi monsieur Yecart, Vous êtes élégant ce matin.... Puis-je savoir en quel honneur?

Suite à cette question, il s'éloigne légèrement de moi, puis se tourne, fait quelques pas, et revient vers moi.

-Alors? Ai-je le droit de savoir ou pas? Lui demandai-je, un peu impatient.

- Eh bien.... Je vais à l'église pour la messe d'aujourd'hui, comme tous les dimanches.

Mon visage commence à s'assombrir. J'avais oublié qu'il est chrétien. Alors, je ne finis pas mon bol, me lève de la chaise et sors de la cuisine. Il me suit par derrière et me rattrape lorsque je débute les marches de l'escalier.

- Ou vas-tu mon amour? Pourquoi fais-tu cette tête?

- Pourquoi? Répondis-je en élevant la voix. J'ai mis en suspend des réunions et des conférences, juste pour venir avec Luz passer du temps avec toi et Free, et voici que tu nous abandonnes pour l'église.

- Non mon amour! Je ne vous abandonne pas. D'ailleurs, j'aimerai que Luz et toi veniez aussi à l'église. J'amène toujours Free avec moi, puisque l'église où je vais ne refuse pas les animaux, il faut juste qu'ils soient bien dressés.
Suite à ses paroles, je me met à rire, d'un rire sarcastique.

- Penses-tu vraiment que moi, je vais aller dans une église?... Toi, tu sais ce que j'ai subi, l'église m'a abandonné, et j'ai failli me suicider à cause de leur homophobie et de leur zoophobie... Toi-même, tu m'as dit que, petit, tu as aussi souffert à cause de la religion... Alors, comment oses-tu me demander d'aller dans cet endroit?

Je le laisse, et monte rapidement les escaliers pour aller dans la chambre prendre mes affaires.

- Non attends Ángel !......... Écoute-moi mon amour.
Il entre dans la chambre juste après moi, et me prend de force dans ses bras pour me calmer. Ce qui, bizarrement fonctionne, puisque je sens la colère disparaître....

- Mon amour écoute moi... Il me relâche, et relève mon menton pour me regarder dans les yeux. Je n'aime pas qu'on se dispute.... tu sais?

- Je ne sais pas pourquoi, mais ma colère s'en va dès que tu me touches ou que tu me regardes... Mais, je n'oublie pas que tu m'abandonnes pour l'église. Répondis-je, en boudant comme un gamin...

- Non! Écoute.... Je t'ai demandé une chance de te prouver que toutes les églises ne sont pas des monstres. Alors, s'il-te-plait, vient avec moi aujourd'hui, à l'église et laisse-moi te prouver que tu peux avoir confiance en Dieu.
Il me donne un baiser passionné, qui me fait esquisser un léger sourire.

Ángel OscuroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant