Un vent glacial

20.

- Approchez vous ! Nous devons mettre au point un petit quelque chose, lança Christelle, alors que nous venions juste de terminer l'entraînement sur les cross-roll.

Louca et moi étions trempés de sueur, l'entraînement avait été intensif.

- J'aimerais ajouter une figure dans ce programme, continua-t-elle.

Elle nous expliqua ce que nous devions faire et, j'avoue que cela m'effraya un peu. Nous retournâmes sur la glace. Christelle voulait que je me laisse tomber dans les bras de Louca. Rien de bien compliqué en apparence, pourtant l'idée de basculer en arrière me terrifiait.
Louca se mit derrière moi, en position. Je pris une profonde inspiration et essayai de me rassurer. Louca ne me laisserait pas tomber, il me retiendrait. Enfin, je crois. Mais si je lui échappais ? S'il ne parvenais pas à me rattraper ?

- Iris ! s'écria Christelle. Arrête de rêvasser, tu veux ? Nous n'avons pas de temps à perdre.

Je me reconcentrai. Il fallait simplement que je me laisse tomber. Que pouvait-il m'arriver ?

Je me blesserai. Voilà ce qu'il se passera si Louca ne me retenait pas. Les mains tremblantes de peur, j'écartai les bras.

- C'est quand tu veux ! s'exclama Christelle.

Ma respiration s'accéléra et mon coeur battait la chamade. C'était au-dessus de mes forces. Je tombai à genoux sur la glace.

- Je...Je suis désolée, murmurai-je. Je n'y arrive pas. J'ai trop peur.

J'entendis Christelle jurer. Je l'avais déçue. Louca m'aida à me relever. Je tremblais encore.

- Qu'est-ce qui se passe Iris ? me demanda-t-il. De quoi as-tu peur ?

- Si...Si tu ne me retiens pas, je...bégayai-je.

Il me serra dans ses bras et quand il relâcha son étreinte, une lumière brilla dans ses yeux.

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Nous étions au beau milieu d'un parc d'accrobranche, à côté du Grand lac. Je suivais Louca sans comprendre. Il avait réussi à convaincre Christelle de ne pas faire d'entraînement ce soir, pour une raison que j'ignorais encore d'ailleurs.

- Louca, est-ce que tu pourrais m'expliquer ce qu'on fait ici ?

- Comme ce matin tu n'as pas voulu te laisser tomber en arrière, j'en ai conclu que tu n'avais pas assez confiance en moi ! Alors, nous allons régler ce petit problème, maintenant.

Je ne comprenais toujours pas où il voulait en venir, mais je continuais à le suivre malgré tout.
Nous finîmes par arriver devant un immense mur d'escalade. Il faisait près de quinze mètres de haut. Rien que de le regarder, j'en avais le vertige.
Le soleil baissait déjà à l'horizon et le vent sifflait entre les branches. Le temps se refroidissait de plus en plus, les sweats étaient de rigueur.
Un homme d'une vingtaine d'années se tenait en bas du mur. Il avait des cheveux gras qui lui tombaient sur le front et des yeux couleurs noisettes. Il nous attendait.

- Bonsoir, dit-il en serrant la main de Louca. Vous êtes bien le fils d'Yves Martin, n'est-ce pas ?

- Tout à fait, répondit mon ami. Je m'appelle Louca. Et voici Iris, c'est elle qui va monter le mur.

Je crus halluciner. Je m'arrêtai de respirer pendant quelques secondes, puis entraînai Louca à l'écart en m'excusant auprès du jeune moniteur d'escalade.

- Non mais c'est quoi ça ? m'écriai-je, quand nous nous fûmes suffisamment éloigner pour que personne ne puisse nous écouter. Quand est-ce que je t'ai dit que j'aimais l'escalade ? J'ai le vertige ! Et tu le sais, je te l'ai répété plusieurs fois !