Skår s'était précipitée en bas des escaliers à l'instant même où elle avait vu le professeur Lupin apparaître au bout de l'impasse, par la fenêtre. Elle lui avait ouvert la porte avant même que son poing ne cogne contre celle-ci.
— Entrez, entrez vite !
Mais lorsque Skår lui avait proposé un thé ou un verre d'eau, il s'est empressé de décliner. Rogue lui avait demandé avec raideur la raison de sa venue, et l'ancien professeur lui a simplement répondu :
— J'aurais souhaité m'entretenir avec Skår seul à seul, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
Mais tout les trois savaient que Lupin n'avait pas besoin de l'approbation de Rogue. Il ne lui devait rien. Skår avait enfilé ses chaussures et l'avait convié à aller discuter dehors. Ils avaient donc marché côte à côte en silence jusqu'à ce qu'ils arrivent au bout du lotissement, sur la rue longeant les champs de blé. Elle avait choisi de rompre le silence par elle-même.
— Je suis désolée pour Sirius.
— Je le suis également.
Le regard de Lupin se perdit vers les champs.
— Mais c'est ainsi que les choses se produisent, n'est-ce pas ? Des gens meurent dans une guerre.
Skår se prit soudainement d'intérêt pour ses chaussures. Le soleil de la fin de l'après-midi caressait sa nuque. Elle se pensa à ses cauchemars qu'elle tentait désespérément de faire disparaître ces derniers temps.
— C'est bien ce qui m'effraie, avoua-t-elle.
— C'est tout là la raison de ma venue.
Elle leva le regard vers Lupin, qui la regardait également.
— Que voulez-vous dire ?
— Je veux simplement m'assurer que tu as conscience de ne pas être seule.
— Pourquoi ?
— Eh bien, parce que l'Ordre n'est pas qu'un symbole de résistance.
Skår jeta un coup d'œil à l'épouvantail décoré d'oiseaux perchés sur ses bras, au milieu des champs. Elle se sentit aussi inutile que ce dernier.
— Nous sommes également une famille, poursuivit Lupin. Nous prenons soin les uns des autres.
— Vous vous trompez. Nous ne sommes pas une famille, et je serais idiote d'en attendre autant de la part de l'Ordre.
— Qui t'as mis une idée pareille dans la tête ? Rogue ?
Skår baissa à nouveau les yeux. Elle avait envie d'y croire. Mais d'un autre côté, même si Rogue avait tort, serait-ce une bonne chose ? Si elle n'avait pas de famille, elle ne verrait pas ces cadavres dans ses cauchemars. Elle n'aurait personne à aimer, et ça ne lui ferait qu'un point commun avec Voldemort.
— Skår, regardes-moi.
La sorcière obéit.
— Tu n'es pas seule, et tu ne le seras jamais.
— Vous aimiez Sirius, n'est-ce pas ?
À cet instant, Remus Lupin parrut se détacher de son propre corps. Comme si sa conscience était projetée des années en arrière.
— Comment...?
— Vous respirez le regret.
Lupin lui sourit doucement et affirma :
— C'est vrai. J'ai perdu quelqu'un que j'aimerais à jamais, et je ne souhaiterais cela à personne.
— Alors restez en vie, ne vous faites pas tuer pendant cette guerre. Vous êtes aimés, vous aussi. Vous faites parti de cette famille.
Lupin hocha la tête en soupirant. Il tend son bras à Skår, qui le saisit.
— C'est promis, je ne me ferais pas tuer si toi aussi tu le promets.
— C'est promis.
— Marchons, je crois que nous avons bien des choses à se raconter.
VOUS LISEZ
𝐏𝐑𝐈𝐃𝐄 ⚊ ❪f. weasley❫
Fanfiction"𝙋𝙧𝙞𝙙𝙚 𝙞𝙨 𝙜𝙤𝙞𝙣𝙜 𝙩𝙤 𝙗𝙚 𝙩𝙝𝙚 𝙙𝙚𝙖𝙩𝙝 𝙤𝙛 𝙮𝙤𝙪 𝙖𝙣𝙙 𝙢𝙚" Lorsque Skår Abel se regarde dans un miroir, elle se voit un visage fendu en deux, dont une des deux moitiés n'est pas le sien. Le jour où sa mère a rejoint les troupe...