03 - POUDLARD EXPRESS

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Ce que j'aurais aimé avoir des parents

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Ce que j'aurais aimé avoir des parents. Chaque année, en montant dans le Poudlard Express, je me fais cette même réflexion. Je m'arrange toujours pour quitter la maison le plus tôt possible et ainsi monter dans le train la première, ça me permet d'avoir un compartiment vide plus facilement. Puis, une fois appuyée le dos contre la vitre, le cou tordu pour voir l'extérieur – pas la position la plus confortable, mais je m'y sens à l'aise – j'observe les familles venus dire au revoir à leurs enfants. Certaines mères pleurent lors du départ. Certains petits frères et petites sœurs aussi, mais parce qu'eux veulent accompagner les plus vieux à l'école. Et c'est là que je réalise que je n'ai eu ni véritable père, ni véritable mère.

Mon père reprochait toutes sortes de choses à ma mère, à commencer par sa magie. Il l'avait épousée sans être au courant de son secret, et lui avait donné une fille. Ma mère le lui a dit une fois enceinte, il l'a immédiatement détesté et méprisée pour ça, en priant pour qu'elle n'enfante pas un monstre comme elle mais plutôt une fillette tout ce qu'il y a de plus normal. Malheureusement, ma mère avait mis au monde bien pire que ce qu'il imaginait. Une métamorphomage. Tandis que ma mère sombrait peu à peu dans la magie noire, mon père buvait beaucoup et je vous laisse deviner qui se prenait tout en pleine figure. Ma mère ne m'a jamais accompagnée sur la voie neuf-trois-quart, et elle ne le fera jamais. Je pense qu'elle l'aurait fait, qu'elle m'aurait montré un peu plus d'estime si je ne lui faisais pas croire que les séquelles psychologiques que m'a laissé mon père avait rendu mon don de métamorphose impossible.

Le quai est bondé. Dehors, un couple abordant fièrement les couleurs de Serdaigle serrent leur fils contre eux. Il ne doit pas avoir plus d'onze ou douze ans. Les yeux remplis de larme, il hoche la tête chaque fois qu'un de ses parents s'adressent à lui. Je le regarde s'éloigner pour grimper dans le train.

Quelques minutes plus tard, le train quitte la gare. Et à mon grand bonheur, les élèves défilent devant mon compartiment mais s'éloignent vite lorsqu'il remarque qu'il y a déjà quelqu'un qu'ils ne connaissent pas.

Puis le petit garçon de tout à l'heure apparaît à la porte vitrée, tout pâle. Il baisse les yeux après avoir croisé mon regard et fait doucement coulisser la porte vitrée.

— Excuse-moi, y'a... Je trouve pas de...

— De place ? J'achève. Assieds-toi, un siège vide est un siège vide.

Le garçon me sourit et s'asseoit vite sur la banquette en face de moi. Il se tiens droit, et scrute le compartiment comme s'il en analysait chaque centimètre carré.

— Tu t'appelles comment ? Me demande-t-il de sa voix encore aiguë de préadolescent.

— Skår.

— Comment le méchant dans le Roi Lion ? S'étonne-t-il.

Je me redresse un peu et étends mes pieds sur le long de ma banquette.

𝐏𝐑𝐈𝐃𝐄 ⚊ ❪f. weasley❫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant