"𝙋𝙧𝙞𝙙𝙚 𝙞𝙨 𝙜𝙤𝙞𝙣𝙜 𝙩𝙤 𝙗𝙚 𝙩𝙝𝙚 𝙙𝙚𝙖𝙩𝙝 𝙤𝙛 𝙮𝙤𝙪 𝙖𝙣𝙙 𝙢𝙚"
Lorsque Skår Abel se regarde dans un miroir, elle se voit un visage fendu en deux, dont une des deux moitiés n'est pas le sien. Le jour où sa mère a rejoint les troupe...
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Un vent frais carresse mon visage blafard, entremêlant mes longs cheveux noirs. Deux semaines se sont écoulées depuis la rentrée scolaire. Et pourtant, toujours aucune nouvelles des fameuses instructions dont a parlé ma mère. Hier matin, j'ai découvert à mon réveil qu'un petit malin de l'équipe de Quiddich avait fixé sur chaque porte de chaque dortoir une affiche à l'aide d'un sortilège de super-glue.
Grand match de pré-saison ce week-end !
J'ai donc saisi l'occasion pour forcer Jean à sortir un peu du château. Bien que mon nouvel ami ne me lâche pas d'une semelle, il refuse toujours de quitter la salle commune, la Grande Salle et la bibliothèque. En fait, c'est plutôt moi qui ne le lâche pas d'une semelle et il ne me donne pas vraiment le choix.
Ces derniers jours, il s'est mis dans la tête de devenir le meilleur élève que Serpentard ait connu. Alors il dévore chaque livre qui lui tombe sous la main, et c'est à moi de répondre à ses questions puisqu'il n'ose les poser à personne d'autres.
— Ils sont forts, les Gryffondor ? Me demande-t-il, la voix étouffée par l'écharpe trop grande qui lui couvre le cou.
En bas des gradins, les joueurs font leur entrée et les élèves commencent à applaudir.
— Pas aussi forts que les Serpentard, répondis-je.
J'aperçois Drago sur le terrain. D'ici, sa tête blonde ressemble simplement à un point blanc. Mes yeux se posent ensuite sur l'Éclair de Feu de Harry Potter – un balai magnifique, vraiment – et je me surprend à chercher Fred. Il n'est pas bien difficile à manquer : quelqu'un a dessiné un grand X rouge sur son casque de batteur, comme s'il s'agissait d'une cible. J'ignore de qui viens la blague – et je ne m'étonnerais pas si elle venait de Fred lui-même – mais avec ça, les cognards ne le rateront pas. Le début du match retentit et la cible humaine que j'observe s'envole en même temps que les autres, une batte à la main.
— Les Gryffondor sont bien meilleurs que les Serpentard, remarque Jean.
Heureusement que nous sommes les deux seuls Serpentard assis tout en haut des gradins, sur un banc presque vide.
— Alors tu préfères soutenir l'équipe des gagnants et non défendre ta propre équipe ?
En voyant mon indignation, Jean me sourit et ajoute :
— Les Gryffondor sont meilleurs, c'est tout !
Je lui donne un léger coup d'épaule, le faisant rire. Ça fait du bien de le voir un peu moins morose. En deux semaines, ses parents ne lui ont envoyé qu'une courte lettre qui l'avait cependant bien secoué.
— Mais je dois admettre qu'ils ne sont pas bien malins, gromelle-t-il.
