"𝙋𝙧𝙞𝙙𝙚 𝙞𝙨 𝙜𝙤𝙞𝙣𝙜 𝙩𝙤 𝙗𝙚 𝙩𝙝𝙚 𝙙𝙚𝙖𝙩𝙝 𝙤𝙛 𝙮𝙤𝙪 𝙖𝙣𝙙 𝙢𝙚"
Lorsque Skår Abel se regarde dans un miroir, elle se voit un visage fendu en deux, dont une des deux moitiés n'est pas le sien. Le jour où sa mère a rejoint les troupe...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
C'est une nuit sans vent. Le square est calme et silencieux, même les grillons se sont tu lorsque ma silhouette s'est dessinée à l'ombre de la lune. Peut-être savent-ils. Peut-être sentent-ils que ma présence n'est pas bon signe.
Un lampadaire grésille. Soudain, les deux maisons en face de moi s'écartent pour laisser la place à un nouveau logement entre les deux. Lorsque le tout s'immobilise, la porte s'entrouvre et le nez fin de Ginny Weasley est dehors pour la première fois depuis des jours.
— Qu'est-ce que tu attends ? Viens ! s'impatiente-t-elle.
Je monte les quelques marches de pierre et m'engoufre dans la maison du 12, square Grimmaurd. Ginny ferme la porte derrière moi si vite qu'elle claque dans mon dos.
— Ça fait des jours qu'on ne t'a plus vu, dit-elle fermement.
— Personne au Manoir n'a pu sortir depuis deux semaines, répondis-je simplement.
Son expression s'adoucit et elle soupire.
— Tu nous as fait peur.
— Je sais.
Un silence gêné s'installe entre nous puis je l'enlace. Sa compagnie m'avait manquée. Je rompts notre étreinte, brusquement ramenée à la réalité. Ma présence ici a un but. Et Ginny le sait aussi.
— Dans la salle à manger, m'indique-t-elle.
Ginny n'a plus besoin de m'indiquer le chemin, depuis le temps. Je traverse le couloir et entre dans la pièce. Tandis que les voix se taisent à mon arrivée, seul les pas de Ginny grimpant les escaliers résonnent dans la maison.
— Bonjour, Skår.
Je souris faiblement à Madame Weasley. La pièce est presque pleine : les membres sont déjà réunis. Savent-ils ? Je m'installe sur la seule chaise encore libre à table, entre Monsieur Weasley et Remus Lupin. Sirius Black, assis en bout de table, me lance un regard insistant. Ils savent.
— Bien, nous pouvons commencer.
Sa voix est calme, douce. La boule au ventre, je masse la paume moite de ma main droite à l'aide de mon pouce gauche. Ce calme m'angoisse. Je ressemble à un chat apeuré sentant l'arrivée de l'orage.
— Pas de nouvelles pour le moment. Une absence étonnante de présence de Mangemorts ces quatorze derniers jours.
Personne ne fit de commentaire. Maintenant, la voix de Sirius semble fatiguée. Tandis qu'il annonce les maigres informations concernant les Mangemorts – principalement des faux témoignages pour attirer les journalistes ou de fausses alertes – le regard de Maugrey Fol Œil se pose sur mon. Une impression de malaise m'envahi, comme si son œil artificiel me scrutait le fond de l'âme. J'espère de tout cœur que je me trompe. J'espère qu'il ne saura jamais ce que j'ai fais ce soir.
