Je dois avouer, que je me sentis en premier lieu très idiote.
Premièrement, il était absurde de s'imaginer qu'Amycus Carrow n'avait pas eu le temps de prévenir qui que ce soit d'autre qu'Anthony Goldstein, qui nous avait délivré l'information à Cho et moi — enfin, plutôt à Rogue et un jeune élève de première année — que l'ennemi numéro un se baladait dans les couloirs de Poudlard. Et le retrouver ne serait que perte de temps, puisque, je le pressentais, une bataille aurait lieu.Deuxièmement, j'avais été trop incompétente pour protéger un enfant alors que ma mission était précisément de l'escorter sain et sauf à la Salle sur Demande. Finalement, c'est un cadavre que j'ai rapporté — si la situation n'était pas aussi macabre, j'imagine que Sally Chase ne se serait pas privée de rétorquer à Abelforth que je ramenais de quoi pimenter son ragoût dégoûtant.
Et enfin, troisièmement, Jean m'avait prise au dépourvu. Je ne savais pas si ses insinuations étaient avérées, et honnêtement, c'est bien le cadet de mes soucis.
En attendant, quand le dernier des groupes revinrent au bercail — avec tout leurs rescapés sains et saufs — et annoncèrent que le véritable Rogue était au courant de tout, débarquèrent simultanément ceux qu'on appelait désormais le trio d'or. Eh bien, je n'eu d'autre choix que de me calmer.
Assise dans un coin de notre petit QG piteusement aménagé au fond de la salle, bras croisés, je tâche de garder le silence tout en écoutant les conversations chaotiques autour de la table. La Tête du Sanglier étant fermé à cette heure aussi tardive, Abelforth s'était permis une petite visite parmi nous. D'un côté de la table, Terry et une septième année récemment arrivée recenssaient le nombre de septième années restants dans nos rangs, ainsi que le nombre de baguettes à dispositions. De l'autre se planifiait comment Harry accéderait à la salle commune des Serdaigle, à la recherche du diadème de leur emblème.
— Donc, Luna t'y accompagnera, conclu Ginny.
Depuis leur retour, je n'avais osé lever les yeux vers Harry, Ron et Hermione. Les deux derniers, cependant, ne cessaient de me jeter des regards inquiets, comme si je risquais d'exploser. Pourtant, ils repartirent en compagnie de Luna comme de rien n'était, et c'était très bien comme ça.
— Eh ben, c'est pas comme si tu étais une héroïne au même titre qu'eux, marmonne Sally, à ma droite.
— On s'en fiche, non ? Aucun de nous quatre ne fait tout ça pour la reconnaissance de qui que ce soit. On veut juste survivre.
— Si tu le dis, dit-elle en haussant les épaules.
La Salle sur Demande se remplissait à vue d'œil. Tout les élèves avaient eu l'occasion de contacter leurs parents et nos alliés et, selon Abelforth, les rues ainsi que le ministère étaient déserts : tout le monde venait se battre ou se cachait. Alors, la question de l'évacuation survint naturellement.
— Il faut renvoyer tout les élèves de moins de dix-sept ans, soutenait Neville.
— Oh, ça te va bien de dire ça, Londubat ! Tu as dix-sept ans, toi, rétorque Jean.
— Ça n'a pas d'importance, tu es trop jeune.
— Il a raison, intervins-je.
Rayonnant de triomphe, Jean s'exclame :
— Ah ! Au moins quelqu'un de censé !
— En fait, c'est Neville qui a raison. Les moins de dix-sept ans doivent être évacués, et si l'on commence à faire des exceptions, on n'en verra jamais le bout.
— Mais...
Le grincement de la trappe du passage secret menant à Pré-Au-Lard résonne à nouveau à l'autre bout de la gigantesque pièce, suscitant des acclamations de la part des élèves attendant impatiemment de se battre, ou de s'enfuir. Nous jetons un regard interrogateur à Abelforth, absent de son poste de passeur, et quittons la petite pièce aménagée pour venir à la rencontre des nouveaux arrivants.
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𝐏𝐑𝐈𝐃𝐄 ⚊ ❪f. weasley❫
Fanfic"𝙋𝙧𝙞𝙙𝙚 𝙞𝙨 𝙜𝙤𝙞𝙣𝙜 𝙩𝙤 𝙗𝙚 𝙩𝙝𝙚 𝙙𝙚𝙖𝙩𝙝 𝙤𝙛 𝙮𝙤𝙪 𝙖𝙣𝙙 𝙢𝙚" Lorsque Skår Abel se regarde dans un miroir, elle se voit un visage fendu en deux, dont une des deux moitiés n'est pas le sien. Le jour où sa mère a rejoint les troupe...