04 - LES SERPENTS N'ONT PAS DE LARMES

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Le silence retombe immédiatement sur la Grande Salle

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Le silence retombe immédiatement sur la Grande Salle. Mon estomac gargouille – je n'ai rien mangé aujourd'hui, si ce n'est qu'une chocogrenouille dans le train – mais personne n'y prête attention. Tandis que les regards sont portés vers le professeur McGonagall qui annonce la répartition, je gratte le bord de la table des serpentard à l'aide de mon pouce. Aussitôt le vernis écaillé, il réapparaît aussitôt. Impossible de vandaliser quoi que ce soit dans cette école, tout est ensorcelé.

— Où est-ce que tu étais ? me souffle Drago, sur un ton de reproche.

— Dans le train, où est-ce que je pouvais être d'autre.

— Dans le compartiment des préfets, idiote !

Le premier élève s'avance sur le podium au fond de la salle, juste devant les tables de professeurs. C'est un garçon blond, qui me rappelle vaguement un Gryffondor qui a été pétrifié lorsque j'étais en deuxième année.

— Tais-toi un peu, et prépare toi à accueillir nos nouvelles recrues, réplique-je à Malfoy.

Je tends le coup pour essayer d'apercevoir Jean. Je veux juste m'assurer qu'il ne panique pas trop. Quelques nouveaux sont déjà répartis, deux Serdaigle, trois Gryffondor et un Poufsouffle, lorsque j'aperçois la petite tête brune de Jean. Son nom est appelé, et il grimpe sur le tabouret. Tandis que McGonagall dépose le Choixpeau sur le haut de son crâne, Jean balance les pieds dans le vide, trop petit pour toucher le sol.

— Aucun doute pour toi, tu es né pour ça. Serpentard !

Horrifié, Jean descend de l'estrade en tremblant. Mes camarades l'applaudissent avec enthousiasme, c'est notre premier nouveau cette année. Son regard croise le mien, et il prend place à côté de moi en silence. D'autres noms sont appelés. À la fin de la répartition, Dumbledore nous rappelle, comme chaque année, les règles à respecter. La nouvelle professeur de Défense contre les Forces du Mal fait son petit discours, et le festin commence enfin.

Jean n'ose pas se servir à manger. Il observe chaque plat avec amertume, comme s'il avait honte d'avoir envie de manger à une table qui n'aurait pas dû être la sienne.

— Tu n'as pas faim ?

Il secoue la tête négativement. Ce petit me fait de la peine. Dans le train, il avait mentionné que chez son père, ils sont Serdaigle depuis des générations.

— Ne pleure pas ici, lui chuchote-je quand ses yeux commencent à briller de larmes. Les serpents de cette maison te mangeaient tout cru. Attend d'être dans ton lit.

Jean hoche la tête et avale une gorgée de son verre de jus de citrouille. Je sors un autre chocogrenouille de ma poche et lui glisse dans la main, sous la table.

— Au cas-où tu aurais faim plus tard.

— Merci, Skår.

De mon côté, je m'attaque à un pavé de saumon apparu dans mon assiette. J'en ai rêvé tout l'été : chez les Malfoy, on privilégie la viande rouge. Mais le poisson est pourtant bien meilleur.

𝐏𝐑𝐈𝐃𝐄 ⚊ ❪f. weasley❫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant