𝐏𝐑𝐈𝐃𝐄 ⚊ ❪f. weasley❫

41 - LA SAGESSE DE RON

[it's ok, tom rosenthal]

Comme je l'avais prédit, je n'ai pas réussi à dormir cette nuit-là. Ni les autres nuits, pour être honnête. Chaque fois que j'arrivais à fermer l'œil, je me retrouvais prise de cauchemars sans réussir à me réveiller. C'est toujours Fred qui me secoue, me tirant de ces rêves terrifiants dont je ne me souviens jamais au réveil. Ou bien parfois c'est Ron, lorsque je m'endors dans le canapé, et qu'il descend manger quelque chose en pleine nuit.
Tout comme cette nuit. Je sens ses grands mains puissantes se poser sur mes épaules, appelant mon nom à voix basse pour ne pas réveiller le reste de la maison.

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Je me redresse d'un bond, cherchant ma baguette à tâton, prête à me défendre.

— Calmes-toi. Tu faisais un cauchemar, c'est tout.

Ses grands yeux bruns me dévisagent. Je passe une main dans mes cheveux, épuisée. Je m'assieds sur le canapé et attrape la bouteille d'eau que je gardais sur la table basse.

— Écoute, euh... On est pas très proche tout les deux. Voir pas du tout. Je veux dire, t'es la petite amie de mon frère et c'est tout.

Il prend place sur la bras du fauteuil, continuant de me toiser de son regard grave.

— Mais il faut que tu parles. À moi, ou à quelqu'un d'autre, mais faut que tout ce que tu gardes à l'intérieur ressorte un jour ou l'autre. De préférence, assez vite. Parce que ce truc te bouffe de l'intérieur.

J'avale une gorgée d'eau et évite soigneusement son regard.

— Tu es toujours aux côtés d'Hermione quand je gaffe. Et tu empêches Harry de se mettre dans la bouse de dragon assez souvent, énumère-t-il. Tu t'occupes de ce petit serpentard là, Jean, comme si c'était ton petit frère ou ton propre fils. Et t'as toujours gardé un œil sur ce petit con de Malfoy – j'ai envie de dire malheureusement, mais bon. Tu rends le sourire à Tonks depuis la mort de Sirius. Tu ne manques jamais une occasion d'aider mon père avec ses conneries de babioles moldues. Et Fred ? C'est un imbécile heureux, mais j'aurais jamais cru le voir encore plus heureux que ça et c'est grâce à toi. Chaque fois qu'on avait besoin de toi, tu étais là. Sans compter que tu fous carrément ta santé en péril et te surmènes pour les autres.

Bouche bée, je ne parviens à ne rien faire d'autre que de le dévisager avec surprise. Il me lance un sourire nerveux, et poursuit :

— Et oui, je ne suis pas aussi nul en relations humaines que ça paraît. Tu crois que tout ce que tu fais, on ne le remarque pas ? Tu crois que tout ça c'est normal, que c'est naturel ? C'est pas tout le monde qui a autant de force pour supporter tout ça sur ses épaules.

Je trouve enfin le courage de regarder Ron droit dans les yeux. Depuis que je côtoie Ronald, il a radicalement changé. Il a encore quelques temps, il était plus petit, moins massif. À présent, c'est devenu un homme non seulement physiquement, mais aussi dans sa tête. Lorsqu'il me parle ce soir, je lis de la sagesse dans ses yeux. Bon sang, ce que Hermione peut déteindre sur ce type, c'est fou.