"𝙋𝙧𝙞𝙙𝙚 𝙞𝙨 𝙜𝙤𝙞𝙣𝙜 𝙩𝙤 𝙗𝙚 𝙩𝙝𝙚 𝙙𝙚𝙖𝙩𝙝 𝙤𝙛 𝙮𝙤𝙪 𝙖𝙣𝙙 𝙢𝙚"
Lorsque Skår Abel se regarde dans un miroir, elle se voit un visage fendu en deux, dont une des deux moitiés n'est pas le sien. Le jour où sa mère a rejoint les troupe...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
L'impuissance est un sentiment qui vous prend par les tripes. Il est tellement tentant de se lever et de crier : "Mais qu'est-ce qui te prend ? Cesses tes bêtises tout de suite !" mais vous ne pouvez pas, parce que sinon tout le monde comprendrait.
En l'occurrence, j'aurais pu couper la parole de Harry pendant ce cours de Défense contre les Forces du Mal, lorsqu'il défilait volontairement le professeur Ombrage en affirmant le retour du Seigneur des Ténèbres. Mais je ne l'ai pas fait. Imaginez un instant que vous soutenez en secret le pire ennemi de votre famille, celui qui est censé naturellement être votre adversaire le plus redoutable. Puis imaginez que cet allié inattendu gâches tout vos efforts par pure fierté. Ne seriez-vous pas en colère, vous aussi ?
J'aurais aimé rester plus longtemps après la classe afin de lui en parler – mais je devais rejoindre ma réunion mensuelle des préfets. De toute façon, après avoir reçu cette retenue, Harry serait parti en coup de vent pour ruminer dans un coin.
Je descends aux cachots, nerveuse. Il faut dire que je ne suis pas la préfète parfaite. Évidemment, j'accomplis mon devoir lorsque j'en ai l'occasion, mais loin de moi l'idée de guetter le moindre écart de la part de mes camarades pour m'occuper. Ce n'est pas dans ma nature. Et, malgré mon statut de membre de l'Ordre, Dumbledore n'a aucune raison de me nommer préfète. L'année précédente, j'ai presque réussit à détrôner Fred et Georges du titre d'ennemi juré de Rusard – encore fallait-il que je me fasse attraper. Je ne doute pas que Dumbledore soit au courant de mes écarts de conduite, bien que j'étais suffisamment douée pour ne pas me faire prendre. Je ne présente pas les qualités d'une leader, et je ne suis pas bien autoritaire.
Je frappe à la porte en bois du bureau de Rogue, qui s'ouvre à la volée.
— Entrez, miss Abel.
C'est une petite pièce, pour un bureau. Tout du moins, c'est l'impression qu'elle donne : les étagères remplies de bocaux et de fioles en tout genre laissent à peine la place pour un bureau.
Drago est assis en face de Rogue, l'air triomphant. Je suppose alors deux choses : la première est que le maître des potions ne s'est pas retenu de féliciter son chouchou pour une raison quelconque, la deuxième est qu'il se réjouisse que je sois en retard et passe pour une irresponsable.
— Alors ? Commençons.
Drago me suit des yeux tandis que je m'avance dans le bureau d'un air nonchalant, tripotant les étiquettes des différents bocaux.
— J'apprécierais d'abord que vous vous asseyez et cessiez de toucher à ce qui ne vous impartiens pas, miss Abel.
— Oh, laissez tomber les "miss" voulez-vous Monsieur ? Dépêchez-vous plutôt de nous dire ce que le Seigneur veut que l'on fasse, qu'on en finisse.
Rogue me dévisage avec mépris. Je dois bien être la seule élève de sa maison à laquelle il offre le même traitement qu'aux autres maisons. Mais c'est plus fort que moi, je ne supporte pas la pression de cet endroit si étouffant et le calme dont il fait preuve en oubliant que lui et moi sommes dans une situation des plus dangereuses si nous venions à être démasqués.
