𝐏𝐑𝐈𝐃𝐄 ⚊ ❪f. weasley❫

37 - LA CHUTE DU MAGE

[walk, kiddiekafka]

Cet instant fatidique est arrivé alors que j'effectuais ma ronde du soir près de la salle commune des Gryffondor. Un elfe de maison m'est alors apparu, une note à la main.

— De la part du professeur Rogue, miss Abel ! Une note urgente ! Couine-t-il.

Je lui pris la note et la déplia. Ces quelques mots presque illisibles me percutèrent de plein fouet.

"Ils arrivent. Allez chercher Potter en haut de la tour d'astronomie et cachez-le."

J'ai rapidement remercié l'elfe et me suis dépêchée d'obéir aux ordres. Au fond, j'espérais que ce moment n'arriverait pas. Que Drago échouerait. Je marche rapidement, la main tenant fermement ma baguette dans ma poche. Je grimpe les escaliers du cinquième étage, où se trouve l'entrée de la tour d'astronomie.

Drago avance dans ma direction, regardant droit devant lui avec détermination. Il est crispé, tendu. Je l'ai bien observé, ces derniers jours. Suffisamment pour savoir que ce soir est le grand soir. Il se dirige vers la Salle sur Demande.

Une envie irrésistible de lui hurler de ne rien faire, ou de l'immobiliser contre le mur m'envahit. Je n'ai pas envie de le voir vivre avec le poids des remords. Mais enfin Skår, tu es morte, tu ne le verras plus jamais après tout ça. Lorsque nous nous croisons, j'attrape son bras et il se retourne, s'apprêtant à me demander en hurlant d'indignation ce que je fabrique. Ce que Claire Brooks fabrique.

— Écoutez-moi bien, ne fait pas ça ! Je vous en supplie Drago, il y a forcément une autre solution.

Mais je ne lis aucune incompréhension dans son regard.

— Il n'y en a pas, Skår.

— Comment...?

— Je reconnaîtrais ton regard entre mille. S'il-te-plaît, laisse-moi passer. Ne rends pas les choses plus difficiles, je dois le faire.

Une partie de moi se brise à l'intérieur. Ma mère n'a jamais eu de lien suffisamment profond avec moi pour lire mon identité dans mes yeux. Je pince les lèvres et une larme coule le long de ma joue. Lentement, je reprend mon apparence d'avant : je rétréci de quelques centimètres, mes cheveux s'allongent et redeviennent d'un noir profond, et je retrouve mes traits fins et délicats. Drago m'attire vers lui et me sert si fort que j'ai peur qu'il ne me brise une côte. Mais finalement, je lui rend son étreinte.

— Je t'aime Skår, admet-il. Je suis vraiment désolé. Pour tout.

— Je t'aimerais toujours, peu importe ce qui se passera ce soir. Tu es et sera toujours mon frère.

Je le lâche et le repousse, laissant échapper un petit rire nerveux.

— Va, dis-je en reprenant l'apparence de Claire, dépêche-toi.