Chapitre 19

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Le lendemain, je me réveillais en sursaut dans le lit où je dormais habituellement. Artan a dû me porter et me mettre dedans. Je sentais de l'humidité sur mon visage et j'essuyais mes joues ainsi que mes yeux avec la manche de mon pull.

Cette nuit, j'ai rêvé de la mort de Ian mais cette fois-ci j'avais assisté à toute la scène et pas seulement au moment où je le découvre transpercé d'une flèche. Dans le rêve, je voyais les loups le mordre à plusieurs endroits, arracher des morceaux de peau puis je discernais les yeux rouges de Thaddeus avant que la flèche transperce Ian au niveau du ventre.

Puis tous les loups disparaissaient et j'étais seule près de lui. Il me regardait et me dit qu'on n'aurait pas dû essayer de sauver cette fille, que c'était une mission suicide. Il finit par me dire qu'il n'aurait plus la chance de voir sa famille et se demandait comment sa famille arrivera à supporter sa mort. Puis il leva les yeux au ciel et j'aperçu l'éclat dans ses yeux disparaitre alors que la couleur rouge sous son corps s'agrandissait.

Je n'avais plus envie de dormir, à chaque fois que je fermais les yeux, je voyais les yeux sans vie de Ian ainsi que le sourire joyeux qui ne quittait presque jamais son visage. C'est totalement contradictoire de voir son sourire qui caractérisait la vie et ses yeux qui me rappelaient la mort. Cela faisait mal d'avoir ces deux souvenirs dans ma tête qui se répétait.

La journée a dû déjà bien avancée étant donné que Artan n'était plus dans la chambre et que j'entendais beaucoup de bruit dehors. Ils ne faisaient que s'entraîner toute la journée dehors peu importe qu'il pleuve ou qu'il fasse beau. Je ne les voyais pas car la vue depuis la chambre donne sur un coin plutôt tranquille ou personne ne passe mais je les entendais.

Je me redressais et vu un plateau près de moi. Était posé dessus une assiette dont je ne voyais pas le contenu car elle est recouverte. Il y avait également une petite bouteille de jus d'orange et enfin une rose rouge. Je pris la rose entre mes mains, la regardais pendant un moment puis j'arrachais chaque pétale une à une et les laissais tomber par terre.

Je me levais doucement. Je n'arrivais toujours pas à marcher correctement, sûrement à cause de mon poids. Je ne savais pas combien je pesais mais je n'ai jamais été aussi maigre de ma vie. Je restais debout en essayant de bouger mes muscles puis marchais lentement jusque la salle de bain. Il doit y avoir moins de dix mètres entre le lit et la salle de bain mais je suis tombée deux fois.

Heureusement pour moi, ce n'était pas sur mes blessures. Elles n'ont pas toutes disparues mais les plus importantes sont sur mon dos, mon ventre ainsi que mes cuisses. Je n'ai pas revu mon visage depuis plusieurs jours.

Artan avait fait retirer tous les miroirs de la chambre et de la salle de bain après qu'une fois j'en ai détruit un dans la salle de bain de mes propres mains et me suis blessée. Cela aurait pu être bien pire s'il ne m'avait pas empêché de planter le verre dans une de mes blessures. Il avait dû me mettre par terre sur le dos et me l'enlever de mes mains de force alors que je pleurais et hurlais pour qu'il me lâche.

Je ne savais pas trop ce qui s'était passé ce jour-là, c'était encore flou dans mon esprit. Je me souvenais juste m'être observée et me sentir tellement énervée en voyant toutes les marques de griffes sur moi. Je voulais juste qu'elles disparaissent. Je n'ai plus refait une chose de la sorte depuis ce jour, je quittais rarement le lit et il n'y avait plus de verres à ma portée. Il m'était arrivé de me faire légèrement mal en me griffant après certains cauchemars mais rien de plus grave.

J'étais maintenant assise dans la douche alors que l'eau glissait sur moi. Avant, j'aimais me laver car cela me permettait de réfléchir et de me faire un récapitulatif de la journée. Maintenant, je détestais cela mais il n'y avait pas grand-chose que je supportais dorénavant. Je ne devrais sûrement pas me laver avec les pansements et les tissus qui recouvraient mon corps mais je m'en fichais. Tant pis si cela s'infectait. Valda regardera l'étendue des dégâts que j'ai causés plus tard. Je n'avais même pas la force de me laver et de bouger mes bras pour atteindre mes cheveux car cela me démangeait. Quand je sortais, je m'enroulais d'un peignoir blanc et ne prenait même pas la peine de me sécher ou de me coiffer les cheveux.

Trust (T.2 de Believe)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant