Chapitre 17

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Je m'approchais du miroir, prête à voir ma tête. J'eus une grimace qui me fit instantanément mal aux coins de mes lèvres sèches. Je ne me reconnaissais même pas. Si je ne voyais pas mes yeux verts inexpressifs, j'aurais pu penser que cette personne n'était pas moi. Je me sentais tellement mal. J'avais envie de pleurer par rapport à tout ce que ces loups-garous m'avaient fait mais j'avais épuisé toutes les larmes de mon corps. Mon visage n'était tout simplement plus le mien. Des bleus s'y trouvaient. J'avais un œil au beurre noir. Des coupures sur le visage, du sang mal séché. Mes cheveux ne ressemblaient absolument à rien. Mes cheveux bouclés étaient remplis de nœuds et formaient un nid sur ma tête. Le pire était les griffes de pattes sur ma joue droite. Ils m'avaient marqué sur le visage. Cela me rappellerait chaque jour ce qu'ils m'avaient fait subir, je ne pourrai pas vivre en paix.

Praveen aurait été capable de me soigner cela et de ne laisser aucune trace mais je n'étais plus avec eux et je ne les reverrai sûrement plus jamais. Ils me manqueraient tous. On avait déjà perdu pas mal de membres et ils m'avaient tous manqué même après leur mort. Je n'oublierai jamais l'équipe que nous formions tous ensemble. On avait passé de bons moments comme de très mauvais mais cela était du passé maintenant.

- Tu peux enlever tes habits s'il te plaît ? demanda Valda, la femme à Lenaïck. Je veux voir toutes tes plaies pour pouvoir les soigner.

- Non, répondis-je. Cela me fait trop mal de bouger mes membres. Tu peux les déchirer si tu veux.

Je continuais à regarder mon visage. Je ne serai plus jamais la même. Je finis par détourner le regard et m'asseoir sur un banc pour être face à Valda. Elle s'approcha de moi avec une paire de ciseaux dans les mains.

- Je vais d'abord déchirer ton legging, me prévint-elle. Je pense que c'est cela qui va poser le plus de problème.

Il était assez serré car c'est ce que je préférais porter quand on allait dans les territoires de meute. Je me sentais plus à l'aise pour courir quand j'avais quelque chose de serré. Et c'est beaucoup plus dur à attraper avec des griffes qu'un pantalon ample. Cependant, j'étais restée pendant des semaines avec ce même legging. Il m'avait gratté. Il me tenait chaud. Et pire que tout il collait à ma peau et donc à mes plaies. Il était déchiré à plusieurs endroits dû aux nombreuses fois où j'étais tombée et les fois où les loups m'avaient griffé. C'est donc pour cela que quand Valda commença à tirer sur le legging déchiré, je poussais un cri en tenant fermement le meuble à côté de moi. La porte s'ouvrit à la volée et Artan s'approcha de nous.

Il comprit rapidement qu'il ne pouvait rien faire car je hurlais à cause de mes blessures.

- Je ne pense pas que tu devrais rester Artan, dit Valda. Tu risques de t'énerver et te transformer.

- Je ne regarderai pas, répondit-il en restant près de moi.

Il prit ma main qui était posée sur le meuble dans la sienne et s'approcha plus de moi. Il resta debout à mes côtés mais ne regardait pas mes plaies.

Valda recommença à tirer et je grinçais des dents et serrais la main de Artan de toute mes forces. Je ne sais pas si cela lui fit mal mais en tout cas il ne me dit rien. Quand le legging fut totalement enlevé, j'étais pantelante. Cela m'avait tellement fait souffrir que j'en avais transpiré.

Elle inspecta mes plaies avant de mettre ce qui ressentait à de l'alcool sur mes plaies. En tout cas, cela me brulait de la même manière. J'essayais de ne pas hurler mais je ne pouvais m'empêcher de laisser passer entre mes lèvres de douloureux gémissements.

- Y aura besoin de points de suture ? demanda Artan.

- Non bizarrement, ils ont déjà soigner les plaies les plus ouvertes.

Trust (T.2 de Believe)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant