Trust (T.2 de Believe)

Chapitre 12

Je me réveillais par un jet d'eau glacé qui entra en contact avec mon corps. Ce n'était pas la première fois que je subissais cela. Ces derniers jours, chacun de mes réveils consistaient en un jet d'eau glacé sur tout mon corps. J'eus la chair de poule et je commençais à grelotter mais je ne leur dis pas d'arrêter, cela aurait aucun effet. Ils n'arrêtaient jamais.

Une fois qu'ils en eurent assez, ils coupèrent l'eau et s'approchèrent de moi. Ils étaient cinq ce matin. Le nombre était différent chaque jour, il différait entre zéro et une dizaine. Il y avait des jours où aucune personne n'était venu mais j'avais vite compris que ce n'était pas pour notre bien. La première fois où cela était arrivé, j'avais été contente et soulagée, je me disais qu'ils s'étaient lassés. Ils ne sont pas venus pendant trois jours, mon corps avait repris des forces et j'avais moins peur, soit ils m'avaient oublié soit ils avaient laissé tomber. Cependant le jour qui avait suivi, j'avais été frappé pendant des heures, ils ne se fatiguaient pas comme nous. J'avais fini par m'évanouir encore une fois de douleur. Je m'étais réveillée le corps rempli de bleus et me faisant souffrir.

Je les regardais et eus un mouvement de recul quand ils s'approchèrent trop de moi.

- Prête à parler ? me demanda l'un d'entre eux.

Je ne répondis pas et fixais un point pour ne pas les regarder. On m'avait griffé au visage une fois pour les avoir regardés. Je n'étais qu'une simple humaine d'après eux, un être inférieur qui ne devait pas les regarder dans les yeux. Je n'avais pas le droit de les regarder, pas le droit de leur adresser la parole s'ils ne m'avaient pas posé une question, pas le droit de répondre d'une manière insolente, pas le droit de rester silencieuse. Peu importe ce que je faisais, je subissais. Je me pris une gifle puis un coup de pied mais rien de plus. Ils finirent par partir en voyant que je ne parlerais pas.

Je n'en pouvais plus, je n'avais plus de force pour me battre. Je voulais juste m'endormir et ne jamais me réveiller. Mais même dans mes rêves, ces loups arrivaient à m'atteindre et les transformer en cauchemars.

Un jour j'avais demandé à Lynn de me donner son flacon rempli de poison car elle ne voulait pas s'en servir. Elle a refusé. Elle ne voulait pas que je meure et était certaine qu'on sortirait bientôt d'ici et que tout cela serait bientôt derrière nous. Mais cela ne pouvait être vrai, même si on arrivait à partir d'ici, cela ne serait jamais derrière nous, ce serait toujours dans un coin de notre tête. On ne pourrait plus jamais vivre comme avant.

Des cris se firent entendre dans la cellule en face de la mienne et je sus que c'était Lynn. Elle pleurait et les suppliais d'arrêter mais ils continuèrent encore quelques minutes.

C'était qu'une question de jours maintenant avant qu'on nous tue. Nous ne parlerions pas, peu importe les souffrances qu'ils nous faisaient endurer. Le beta commençait à perdre patience, il finira par nous tuer dans un excès de rage. Cela faisait des semaines que nous étions enfermées et un loup-garou ne pouvait pas vivre sainement sans son âme-sœur. Le bêta n'était déjà pas sain d'esprit, je ne pouvais imaginer dans quel état il se trouvait. J'espère qu'il mourra dans la folie.

La plupart des cellules était vide. Il ne restait que Lynn, Ryak, l'homme qui nous avait parlé le premier jour et moi. Ryak restait silencieux la plupart du temps mais je savais qu'il écoutait chacune de nos conversations. Je ne l'avais jamais entendu crier alors que je savais que les lycanthropes le torturaient. C'était comme s'il ne ressentait aucune émotion.

Des personnes étaient mortes pendant notre séjour mais on ne les avait jamais vu. Ils les sortaient dehors pour les tuer à la vue de tous, la meute prenait un plaisir à regarder cela.

Les cris de Lynn cessèrent et je me rapprochais doucement des barreaux. Elle toussa fortement et du sang sortit de sa bouche. Elle s'essuya avec l'arrière de sa main.