Chapitre 8

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3 mois plus tôt.

- Je suis désolée de te l'annoncer comme ça Era mais il est mort.

- Qui est mort ? avais-je prononcée la voix tremblante.

Le silence avait été ma seule réponse.

- Annabella qui est mort ? criais-je.

J'étais maintenant en train de trembler. En pensant à toutes les personnes que j'aimais qui auraient pu mourir : mon frère, ma tante, mes amis, Artan...
Lequel était mort ?

- Nico, finit par dire Annabella. Nicolas est mort.

Elle pleurait plus fort au téléphone, ne pouvant plus se retenir.

Je m'asseyais par terre, ne prononçant pas un mot. Je gardais le téléphone près de mon oreille et fixais un point devant moi.

Il ne pouvait pas être mort, je l'avais vu il y a quelques semaines et il allait très bien. J'espérais que c'était faux, que c'était une farce ou autre. 

- Comment ? demandais-je avec une voix faible.

Je laissais du temps à Annabella de se calmer mais elle sanglotait toujours autant. Les larmes me montèrent alors aux yeux.

- S'il te plaît Annabella, réponds moi, quémandais-je.

- Ils l'ont tué, répondit-elle.

Je savais très bien de qui elle parlait. Les loups-garous.

Nicolas était mort. Un de mes amis les plus proches étaient morts. Je ne l'avais pas vu depuis des jours et je ne le reverrais plus jamais.
Je ne pouvais pas le croire, il avait seulement 21 ans, il lui restait tellement de choses à vivre. Tellement de choses à voir. Tellement de choses à faire.

- Pourquoi ? demandais-je la voix tremblante.

- Il y avait un rassemblement hier organisé par Artan.

Je mordais ma lèvre fortement en entendant son prénom.

- Il voulait recruter des humains pour rejoindre sa meute.

- Les humains ne peuvent pas faire partie d'une meute de loups-garous, dis-je.

- Apparemment si. Il y a plusieurs humains qui se sont énervés du fait que les loups-garous ne se cachent pas et qu'ils osent faire des annonces de la sorte. Ils leur ont fait savoir qu'ils ne rejoindraient jamais des monstres comme eux et sont devenus violents. Ça s'est fini en bagarre. Nicolas était présent avec des amis. Il a essayé de séparer des personnes mais il est mort, finit-elle la voix tremblotante. Il est tombé et sa tête a heurté un trottoir. 

Les larmes coulaient sur mon visage. Mon ami était mort en essayant de séparer des personnes.
Il ne serait jamais mort s'il n'avait pas essayé de séparer une bagarre.
Il ne serait pas mort s'il n'y avait pas eu ce rassemblement.
Il ne serait pas mort si les loups n'existaient pas.

- Je suis désolée, dis-je.

- Ce n'est pas de ta faute, me dit-elle.

- Je ne sais pas comment je peux aimer quelqu'un pareil, soufflais-je. 

Artan était présent, il avait mis en place ce rassemblement, il aurait pu tout empêcher. C'était à cause de sa meute que Nicolas était mort. Artan aurait dû interdire à ses membres de faire du mal aux humains.

- Je te rappellerais, dis-je à Annabella en séchant mes larmes avec ma manche.

Je raccrochais. Plus je séchais mes larmes et plus d'autres coulaient. Un sanglot s'échappa de ma gorge et j'apportais ma main devant ma bouche pour que personne ne m'entende. Mais plus je m'empêchais de pleurer librement et plus les sanglots devenaient incontrôlables. Je finis par sortir de ma chambre et descendre rapidement les marches qui me menèrent en bas. Je ne prenais pas la peine d'enfiler des chaussures par dessus mes chaussettes. J'ouvris la porte de derrière qui menait au jardin. J'avançais de plusieurs mètres, puis finis par m'asseoir par terre quand je décidais que j'étais assez loin pour qu'on ne m'entende pas.

Trust (T.2 de Believe)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant