Chapitre 24

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- Comment ça une guerre ? demandais-je. Une guerre avec des armées, des armes et tout ce qui va avec ?

- Une guerre qui ne s'arrêtera sûrement qu'avec le sang d'un de nous deux qui coulera, me répondit Artan.

- Mais pourquoi te déclarer une guerre à toi ? Et pourquoi te prévenir ?

- Il me déclare la guerre car je suis l'alpha de la meute, le territoire m'appartient. Il veut sûrement se venger en s'en prenant à ma meute entière. Et il me prévient car c'est un manipulateur, il veut que je réfléchisse à la raison de sa visite et que je doute de moi même.

- Et vous l'avez laissé partir ? demandais-je ébahie.

Pour être entrée dans plusieurs territoires sans y être invitée, je savais que cela finissait très mal dès que les loups garous se rendaient compte de votre présence. Des blessures auraient pu en témoigner si Praveen ne faisait pas des miracles avec ses herbes.

- C'est un métamorphe, ça ne lui a pas été compliqué de s'enfuir et de se fondre dans la nature.

- Je ne comprends toujours pas pourquoi déclarer une guerre juste pour se venger. Il veut le contrôle de ta meute ?

- J'ignore pourquoi il fait cela exactement mais non ce n'est pas pour le contrôle de ma meute. Les loups garous sont beaucoup trop loyaux pour changer de camp. Même s'il arrivait à me faire du mal, ma meute se retournerait contre lui.

Je le regardais alors qu'il avait un regard pensif.

- Il ne te fera pas de mal, dis-je à voix haute pour me convaincre.

Il posa une main sur ma joue et la caressa délicatement.

- Non, il ne me fera pas de mal, répéta-t-il. Tant que tu seras à Astara, là où j'aurais un œil sur toi. Je veux que tu fasses attention jusque-là.

Je n'avais pas vraiment envie de retourner à Astara et d'y être enfermée. Je ne me sentais pas comme chez moi, j'avais l'impression d'être une étrangère. Ce n'était pas qu'une simple impression d'ailleurs. Mais est-ce que je pouvais réellement émettre des protestations après ce qu'il venait de me raconter ?

Je préférais quand j'étais encore à l'université et qu'on se voyait de temps en temps sans que je sois sur son territoire. Cela ne m'aurait pas dérangé qu'on vive ensemble si c'était en dehors de Astara et que je gardais ma liberté.

- Tu ne veux pas revenir, dit Artan en se renfrognant.

- J'ai l'impression d'être une étrangère, me justifiais-je. Je vois les regards qu'on me lance, y compris ceux de ta famille.

- Tu n'es pas une étrangère, répondit-il en soufflant. C'est juste que tu n'étais pas vraiment celle qu'ils espéraient.

Je le regardais avec un air choqué sur le visage.

- Euh tu n'es pas vraiment en train d'arranger les choses, dis-je avec une moue contrariée sur le visage. Tu penses que je vais me sentir mieux maintenant ?

Il laissa échapper un petit rire en regardant l'expression sur mon visage.

- Vous devez juste faire des efforts des deux côtés puis cela ira mieux, me rassura-t-il.

Il me fit bousculer pour que je sois en dessous de lui avant de m'embrasser sur les lèvres.

- Ne t'inquiète pas pour ma famille, dit-il en se levant et en quittant le canapé. Peu importe ce qu'ils pourraient dire à ton égard, je me fiche de leur avis.

Je regardais son dos alors qu'il était en train d'enfiler des vêtements.

J'avais l'impression que Artan et moi étions sur la voie pour reprendre notre relation. C'est les signaux qu'il m'envoyait mais je n'en serais pas totalement certaine tant que je ne lui aurai pas demandé. Je pris mon téléphone et vis qu'il était vingt-et-une heure, j'avais deux messages de ma tante et un de Chris qui me demandaient où j'étais et si tout allait bien. Je leur répondis que je mangeais dehors. J'étais restée toute la semaine à la maison sauf pour conduire avec Chris de temps en temps. Même s'ils m'avaient vu quitter la maison à quinze heure, ils devaient quand même s'inquiéter après tout ce qui s'était passé ces derniers mois.

Trust (T.2 de Believe)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant