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Demain soir, c'est à dire dans quelques heures. Yibta ou Tibya m'a permis de me défouler ces derniers temps. Elle a fait en sorte que je ne m'avoue pas quelque chose que je trouve très stupide : Je suis am-. Je suis attaché à cette petite fille. J'ai peur de la perdre. J'ai besoin d'être avec elle. Je ressens un putain de sentiment pour elle et c'est horrible. Ça ne devait pas arriver. J'existe sans cœur et sans âme. Comment je peux être en train de l'aimer ?

Me voici devant sa chambre, entrouverte. Pourquoi je suis ici à la regarder comme un espion mal entraîné ?

Je ne sais pas.
Enfin bon si. J'avais envie de la voir, de la toucher aussi et de lui faire beaucoup plus que ça. Je ne peux que satisfaire ma première envie.

Elle me hait. Moi. Pas Georges. Moi. Il y'a quelques jours, il a essayé de l'approcher . Il lui a parlé. De sa maladie, de son bug. Elle n'a pas réagi. Lorsqu'il lui a touché le menton, elle a plongé ses yeux dans les siens une seconde, avant de baisser de nouveau la tête.
Le lendemain j'ai essayé de faire de même. Lorsqu'elle a entendu ma voix, elle s'est mise à crier. Et lorsque bêtement, je me suis approché pour l'aider, ne comprenant pas sa réaction, à l'instant où ma main a touché son épaule, elle s'est mise à se débattre comme une dingue, me giflant dans la foulée. Ça m'a fait sourire, au moins une chose qui n'a pas changé.

Elle ne me regardait pas pourtant elle savait que c'était moi. Elle s'est calmée lorsque je suis parti, remplacé par un espèce d'infirmier au sourire Colgate qui la lorgnait bien plus que nécessaire.

Je la regarde maintenant, allongée dans mon lit. Lit qu'elle a pris de force.
Le docteur a dit qu'elle ne voulait plus dormir dans son ancienne chambre et qu'elle avait besoin d'une présence familière. Elle m'a piqué ma propre chambre. Hier soir, j'ai essayé d'entrer et de récupérer mes affaires, ce qui n'était pas très intelligent de ma part.

Quand je suis rentré, elle était de dos, nue. Alors forcément je n'ai pas résisté même si Georges le voulait. À l'instant où je lui ai déposé un baiser sur l'épaule, elle est tombée raide dans mes bras. Évanouie.

Je sais que j'étais méchant avec elle. Mais de là à... Je dois avouer que je ne comprends plus rien.

Je soupire pour essayer d'évacuer cette douleur dans mon cœur. Ça fait mal. Ça me fait mal quand elle ne veut pas que je la touche alors que Georges a même droit à des regards.

Ça me fait mal de voir qu'elle ne veut plus de moi. La vie est drôle. Au début j'étais à sa place, je ne voulais que son corps. Maintenant je ne sais pas vraiment ce que je veux d'elle mais je sais que je prendrais ce qu'elle me donnera. Qu'elle me donne au moins un sourire ou un regard. Tout sauf ce dégoût qu'elle a envers moi et moi seul.

Ma  Partie 1.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant