-Allez Mofal, encore une fois.Je souris et lui ébouriffe les cheveux avant de secouer la tête :
-Demain, mes capacités de professeur se sont volatilisés avec le temps.
Il fait la moue pendant que je dépose le feutre sur le rebord de la table.
-D'accord demain matin alors. Mais je pense que tu serais un super professeur de Sciences.
Je ne réponds pas, le fixant. Il soutient mon regard et je commence à douter du pourquoi nous sommes seuls dans cette pièce. Au bout d'un moment, il me sourit et me prend la main :
-Viens, j'ai fais aménager un stand de glace dans le jardin 'faut que tu vois ça.
Je me fais des idées, sûrement. Je regarde sa main dans la mienne et malgré l'envie qui me taraude de l' enlever, je n'en fais rien. Ce n'est qu'un enfant, qui me voit comme un modèle à suivre. D'ailleurs je devrais lui parler de l'Angleterre, il m'a parlé de son désir de connaître ce pays.
-Tu n'as rien remarqué ?
-Quoi ?
-Ce gosse en pince pour moi.
J'éclate de rire.
-Tu n'as pas remarqué.
-Non je n'ai rien remarqué du tout.
-Oh à d'autres. Tu l'as senti lorsque tu jouais au professeur et lui à l'élève ce matin.
-Je ne veux pas parler de ça avec toi.
-Tu veux en parler avec qui ? Dmack ?
-Très drôle. Très très drôle.
-Je sais, je suis drôle et amusant, tout ce que tu n'es pas en fait.
Je lève les yeux au ciel.
-Alors, vous vous plaisez ici ?
-Je dois dire que c'est toujours aussi beau, je compte aller à la plage demain, peut-ê-
-Je pourrais t'accompagner, je n'ai pas grand chose à faire.
Je suis à table avec Dmack et sa mère, le mari étant parti pour une urgence. Il sonne 21h30 et la nuit ne fait que commencer. J'ai réglé quelques affaires avec les ''petits grands'' du Nord. Ils veulent voter pour me trouver une femme, comme si je n'avais déjà pas encore commencé à chercher moi-même. Par ''petits grands'' j'entends les maires, les préfets et tout le tralala. Ils veulent aussi que j'arrête de mettre une différence entre le Nord et le Sud, ils proposent une soi-disant unanimité des régions du pays.
La mère lui lance un regard appuyé et il se renfrogne sur son siège.
-Dites-moi, avez-vous fini par trouver chaussure à votre pied ? Les rumeurs vont bon train à votre propos et vous allez quand même sur 40 ans. Il serait temps de célébrer un autre mariage, digne de ce nom.
Non mais de quoi elle se mêle la vieille ? Je lui balancerai bien la bouteille de vin à la gueule mais il est trop éloigné pour que ça ne paraisse pas suspect. Il serait temps de te marier gnagnagna, je le sais merde.
-J'y travaille, seulement les femmes d'ici sont...
Le gamin complète à ma place :
-Trop matérialistes et sans ambition.
J'approuve d'un signe de tête, la mère lui lance de nouveau un regard appuyé. Il lui tire la langue et elle soupire :
-Il serait temps pour toi aussi, tu vas bientôt avoir 21 ans et dans quelques mois tu vas remplacer ton père.
-Oh Maman s'il-te-plaît
Elle me regarde, comme pour demander mon accord :
-Eh bien je ne fais que dire la vérité. Tu vieillis. Je veux voir mes petits enfants.
Vivement que je foute le camp d'ici. Pourquoi je l'ai laissé accepter cette invitation ?
23h34
-Qu'est-ce qu'elle fait ?
-Elle s'est couchée Monsieur, elle m'a demandé où vous étiez et j'ai dis que vous m'avez demandé de la prévenir que vous ne rentrerez pas cette nuit.
-Bien, a-t-elle mangé ?
-Oui, mais elle m'a demandé de la laisser préparer demain, qu'elle n'a pas besoin qu'on lui fasse à manger.
-Vous savez ce qui va arriver si vous la laissez faire hein ?
-Oui Monsieur.
-C'est pour ça que je vous aime bien Thomas.
-Moi c'est Thierry Monsieur.
-J'ai décidé de vous appeler Thomas, il y'a un problème ?
-Non Monsieur.
-Parfait.
Je raccroche et lance le numéro de ma petite sauvageonne.
-Tu n'es qu'un gamin capricieux
-Peut-être bien.
Elle décroche et sa voix est drôlement limpide pour quelqu'un qui dort depuis quelques heures.
-Tu n'es pas sensée être couchée toi ?
-Bonsoir à toi aussi.
-Réponds.
-Je le suis.
-Depuis quand ?
-Je ne sais pas, depuis un moment.
-Tu te moque de moi ? Tu as vu l'heure ?
-Tu veux que je t'envoie une photo pour te le prouver ?
-Oui.
-Dans tes rêves. Tu ne vas pas m-
-Soit tu le fais, soit tu en subiras les conséquences.
-Imbécile.
Quelques secondes après, une notification me fait déverrouiller mon téléphone. Elle est couchée sur le dos, ses cheveux sont emmêlés et éparpillés.
-Je vois que tu vas mieux
Elle ne répond pas.
-Si tu m'en veux pour ça, tu vas me détester pour ce que je vais te faire demain soir.
Je peux sentir son cœur battre ici. J'adore sentir que je peux changer son rythme cardiaque en un battement de cil.
-J'ai surtout envie de toi, mais on va remédier à ça dès demain.
Quelques images me viennent en tête, que j'essaie de chasser. Non. Je dois me concentrer sur mon objectif : Lui faire comprendre qu'on ne me prend pas pour un con.

VOUS LISEZ
Ma Partie 1.1
General FictionSuite de ''Mon'', le premier étant le point de vue de Tina, celui-ci sera celui de Georges. On comprendra mieux le personnage ou plutôt les personnages, on comprendra mieux aussi Tina. Ce qu'elle ressent car d'une certaine manière, lui seul peut la...