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Je pose mon oreille contre la porte du bureau et entend la secrétaire parler :

-Le gouverneur du Sud Monsieur.

Une seconde après, mon téléphone se met à sonner. Je raccroche, excédé. Il s'agit de Tybia ou je sais pas quoi. Dès que je rentre, je la tue. Y'en a marre de ses appels et autres conneries. Les autres femmes sont si compliquées à côté d'elle. Elle me comprenait elle au moins et me laissait travailler en paix...enfin...façon de parler.

La porte s'ouvre en grand pendant que je mets le téléphone dans ma poche.

-Mofal ? Quelle surprise !

En effet.

-Entre je t'en prie. Dites que je suis en réunion Malda. Que personne ne me dérange.

Il lui fait un clin d'œil et elle sort précipitamment, toute rouge ce qui me fait lever les yeux au ciel.

-Voyons, ne sois pas jaloux. Je ne m'intéresse pas aux femmes.

Comme si je ne l'avais pas compris.

-Quel bon vent t'amène ?

-Ta mère.

Il fronce les sourcils :

-Quoi ma mère ?

-Eh bien à ce que je sache elle n'est ni sourde, ni aveugle et encore moins stupide. Elle m'a appelé à l'aube pour me demander de te raisonner. Apparemment ton coming-out n'a pas été très bien vu.

Il grimace et vient se poster devant moi. Il pose ses mains sur ma chemise et les remonte jusqu'à mon cou :

-Si tu savais à quel point je me fiche de ça.

Cette fois, c'est à moi de froncer les sourcils, surpris. Je ne l'avais jamais entendu parler comme ça.

-Tu as très bien entendu. Je m'en fous pas mal. Tant que tu es avec moi.

Qui a dit que j'étais avec lui ?

-Je t'ai aimé depuis le premier jour où je t'ai vu. C'était un après-midi de Décembre et il neigait. Tu étais sur le point de quitter la ville pour aller jouer les explorateurs. À cette époque tu n'étais pas aussi bien formé. À ton retour tu es revenu avec une femme, que tu as épousé par la suite. C'était devenu beaucoup trop dur à supporter alors j'ai fais en sorte qu'on aille s'installer au Nord avec mon père et ma mère. Je ne pouvais pas vous supporter longtemps, ta femme surtout me sortait par les oreilles tellement je la haïssait. Une fois là-bas c'est devenu pire et quand j'ai appris la mort de ta femme, je dois t'avouer que ça m'a libéré d'un poids immense. Après je n'arrivais à rien faire sans penser à toi. Je passais des heures devant les journaux rien que pour voir ta tête. Malgré mon jeune âge, je savais que je te voulais.

Je me perds dans mes pensées, comprenant où il veut en venir. Non, franchement j'ai assez de problèmes comme ça.

-Tu es devenu ma toquade Mofal. On est liés pour toujours.

Ma  Partie 1.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant