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Je sens son sang chaud contre mes doigts, elle pleure mais ses larmes ne me font rien. Elle a arrêté de hurler depuis un bon bout de temps. Elle aurait dû faire ça depuis le début et on serait en train de faire l'amour sur le canapé à cette heure.

Je finis de tracer la dernière lettre, et je constate avec satisfaction qu'elle est toujours consciente. C'est une petite forte, et ça ça me plaît.

Je prends le coton et l'imbibe d'alcool avant de la passer sur son poignet. Elle serre les dents et ses larmes ruissellent de nouveau.

-Ne pleure pas, c'est pour que le sang cesse de couler. C'est fini maintenant.

Je lève son menton mais elle refuse de me regarder, continuant de pleurer. Elle lève à grand peine sa main et me montre son poignet rougit, d'une voix faible :

-Tu es satisfait ? Ça te plaît de me voir mal, de me voir pleurer ?

Elle essuie ses larmes du revers de son autre main avant de se lever :

-C'est fini Mofal, tu ne me verras plus jamais pleurer. Plus jamais.

J'ai un sourire en coin. Je l'attrape par le bras lorsqu'elle s'apprête à me dépasser. Elle gémis de douleur.

-Ne fais pas ta rebelle, j'ai été gentil les mots sont petits, je t'ai même soignée ou tu veux que je l'inscrive sur tout ton bras ? Que j'abime ta jolie petite peau ?

-Pourquoi ?

Sa main valide caresse mon front et descend sur mon visage. Son regard est triste, sa lèvre inférieure tremble. Elle va pleurer.

-Pourquoi tu es comme ça ? Pourquoi ton cœur est si insensible ? Pourquoi éprouve tu le besoin de me faire t'obéir par la force ? Tu es entrain de me détruire, en as-tu seulement conscience ?

Sa voix n'est pas remplie de reproche, de colère, ni même de tristesse. Elle est douce, c'est presque un chuchotement qui m'étreint le cœur. Sans comprendre ce que je fais, je colle mon front au sien, lui répondant d'une voix lasse, qui m'étonne moi-même :

-Je le sais. Oui je le sais.

--Pourquoi tu continues ? C'est ce que tu veux ? Ça te fait plaisir ?

-Oui, ça me fait du bien de te faire mal. De te voir pleurer, ça m'apaise.

Pourquoi j'ai dis ça ? Je n'aurais pas dû répondre. Elle n'a pas besoin de le savoir.

Elle soupire. Ses yeux sont ancrés dans les miens. C'est ce contact qui me fait parler. Je dois me détacher d'elle, tout de suit-

-D'accord.

Hein ?

Elle ferme les yeux, se recule et sort de la salle de bain. Je reste un instant stupéfait.

D'accord ?
Comment ça d'accord ?
Elle devrait piquer une crise, me frapper, crier.

D'accord, c'est tout ce qu'elle a dit. D'accord.

J'hausse les épaules avant d'ouvrir l'eau pour nettoyer ses tâches de sang sur la baignoire et le lavabo.

Ma  Partie 1.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant