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Quand je lui ai dis la vérité, je n'imaginais pas que ça allait se terminer ici. Lorsqu'elle m'a dit qu'elle ne pourrait pas m'aimer pleinement, je lui en ai voulu. Parce que moi je l'aimais pleinement. Je ne comprenais pas pourquoi elle ne faisait pas un choix. C'était simple pourtant, soit elle l'aimait lui ou moi mais évidemment je n'ai pas pensé aux conséquences de mon acte. Je me suis mis dans un état d'inconscience pour réfléchir et prendre la meilleure décision. Là, l'évidence m'est apparue.

Elle m'aimait un peu et aimait l'autre partie de moi, elle m'aimait avec ma maladie et elle nous aimait tous les deux. Elle ne m'aimait pas plus que lui certes mais elle ne l'aimait pas plus que moi et ça ça me suffisait maintenant.

Lorsque j'ai pris conscience, j'étais à la plage entrain de bronzer, des filles qui gloussaient sous les bras. J'avais une réunion dans la soirée selon mon planning, je l'ai annulée pour revenir à la maison. Je l'ai éloigné pour essayer de le raisonner. Je ne savais pas ce qu'il avait fait. Je m'étais en quelque sorte effacé. J'étais en quelque sorte inconscient et je ne sais pas comment l'expliquer. Le problème n'est pas là.

Le problème c'est que je dois partir en voyage. Oui, j'ai une conférence avec les autres Gouverneurs : du Nord, du Centre, de l'Est et de l'Ouest. Et ça tombe très mal, très très mal. En ce moment je devrais rester avec elle. Je ne sais même pas si elle va s'en sortir. Le spectacle était horrible, glauque et horrible. J'ai tellement honte, mais par-dessus tout, j'ai peur de la perdre. Je ne m'en remettrai jamais. C'est de ma faute, je suis tellement stupide, comment ai-je pu penser une seconde que la laisser seule avec ma part sombre était la meilleure chose à faire ?


















-Monsieur Dytery ?

Je me tourne vers un homme, un peu plus vieux que moi, probablement dans la cinquantaine.

-Oui ?

-C'est bien vous qui avez amené la jeune fille hier nuit ?

-Oui ?

-Je dois vous dire que cette petite a une bonne étoile ou que c'est une battante. Elle est arrivée ici, je dirais vidée de son sang, nous avons eu la chance qu'elle soit O positif, nous avons rapidement pu la stabiliser. 

Une douce chaleur irradie mon cœur. Stabilisée, elle est stabilisée.

-Mais, la faible température a fait que ses organes ont temporairement cessés de fonctionner q-

-Elle est vivante ou pas ?

-Nous le saurons dans quelques heures Monsieur, nous ne sommes pas en mesure d-

-Vous m'avez dit qu'elle était stabilisée. Comprenez-vous ce mot ?

Il réajuste le dossier sous son bras :

-Monsieur, je vous comprends parfaitement mais nous ne sommes pas en mesure de-

Je lui lance un regard noir, il reprend :

-Elle est stabilisée, entre la vie et la mort, nous avons simplement fait notre possible pour qu'elle ne bascule pas de l'autre côté. Les prochaines heures nous diront si elle a choisi de vivre ou de mourir.

Je ne réponds pas, j'ai soudainement envie de pleurer.

-Vous avez peut-être envie de la voir ? Cela pourrait l'aider d'entendre la voix d'une connaissance dans son état.

Je lui tourne dos et sors. Entendre ma voix ne pourra que la pousser à terminer ce qu'elle a commencé. C'est à cause de moi qu'elle s'est ouvert les veines.

Pour la première fois depuis mon existence, je regrette d'avoir posé un acte.

Ma  Partie 1.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant