Chapitre VIII : Chez Radagast

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« Le vrai courage n'est pas de savoir quand supprimer une vie, mais quand en épargner une », Gandalf, Le Hobbit : Un voyage inattendu.

* * *

- Rien ! Il ne nous reste rien. Ou presque ! Se lamentait Gloïn, fouillant les alentours à la recherche de leurs affaires.

L'attaque des Orques avait été rapide et inattendue. S'ils avaient survécu à l'assaut, il ne leur restait quasiment plus rien des vivres qu'ils avaient emporté de chez Alyson. Souillés ou perdus, il ne trouvèrent que des pommes abîmées, cabossées durant la bataille.

- Maudits soient ces Orques ! S'exclama Thorïn en jetant un sac troué, vidé de sa contenance.

- Nous ne pourrons tenir dans la forêt avec si peu de ressources, dit Balïn.

- Nous pourrions peut-être trouvé de la nourriture là-bas ? Suggéra Ori.

- Alyson a été claire là-dessus, expliqua Ecu-de-Chêne, balayant les alentours du regard. Tout n'est que misère dans cette maudite forêt.

- Qu'allons-nous faire ? Se lamenta Bombur, encore essoufflé par la bataille.

- Ne restons pas ici, d'autres Orques pourraient venir, intervint leur guide. Je sais où nous pourrions trouver de la nourriture pour notre voyage.

Radagast Le Brun ne vivait plus très loin désormais. Ils pourraient ainsi trouver chez lui de quoi survivre ; du moins durant leur traversée dans la forêt. La compagnie approuva cette idée et tous partirent d'une humeur maussade. Ils avaient tout perdu et le voyage, qui devait être rapide, s'annonçait beaucoup plus médiocre que ce qu'espérait Thorïn. Désormais à pied, avec comme seul fardeau leurs armes et quelques pommes, ils avançaient lentement. Midi était passé lorsqu'ils atteignirent enfin la Vieille Route et traversèrent l'Anduin.

- Radagast ne vit pas très loin de la Route des Elfes, indiqua Alyson en montrant la direction du doigt. Nous serons un peu à l'étroit dans sa maison, mais nous pourrons probablement partir en fin d'après-midi si le temps nous le permet.

Les Nains hochèrent la tête. La compagnie continua à marcher vers l'Est. A l'arrière, Bilbo peinait à suivre le rythme que leur imposaient Alyson et Thorïn. Devant lui, malgré sa carrure, Bombur ne ralentissait pas le pas. Il semblait au contraire prêt à accélérer la cadence, sûrement content de savoir que sa crainte de manque de nourriture ne serait plus qu'un lointain souvenir d'ici peu de temps.

En tête, Thorïn regarda derrière lui pour vérifier si ses treize compagnons suivaient. Lorsqu'il se fut assuré que tous étaient présents, même s'il avait remarqué le visage rougi par l'effort du Hobbit, il reporta son regard face à lui. Ses longs cheveux volèrent sous la soudaine bourrasque de vent. Il leva les yeux vers le ciel, constatant les nuages menaçant qui s'accumulaient au-dessus de leur tête. Son humeur s'assombrit davantage.

- Si le temps se dégrade davantage, nous devrons attendre l'aube pour reprendre la route, dit-il.

- Je le crains, en effet, répondit Alyson. Entrer dans la Forêt Noire en pleine nuit pendant une pluie d'orage revient à mourir. Je n'y entrerais qu'en cas d'extrême nécessité.

Les minutes s'écoulèrent lorsqu'ils aperçurent un toit de paille entre les branches d'arbre qui ne cessaient de se balancer par le vent.

-Alyson, avez-vous vu le loup géant durant l'attaque des Orques ?

La jeune femme posa ses pupilles sur le Nain avant de faire un signe de tête.

- Quel loup ?

- Comment avez-vous pu ne pas le voir ? Fit Thorïn en fronçant les sourcils. Je n'avais jamais vu ce genre de créature. Ni même entendu parler. Bilbo pense qu'elle cherchait à nous protéger, mais j'en doute.

Le Hobbit : À la reconquête de soi [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant