Le Hobbit : À la reconquête de soi [Tome 1]

Chapitre XXIII : Bienvenue !

"Le Seigneur des fontaines d'argent, le Roi de la pierre taillée, le Roi sous la Montagne, son Bien va récupérer, les cloches, avec allégresse, fêteront le retour du Roi. Mais tout ne sera que tristesse quand le lac luira et brûlera", Bard, Le Hobbit : La désolation de Smaug.

***

- Vous avez l'argent. Où sont les armes ?

Un long silence s'installa durant lequel Thorïn et Bard se regardèrent. La tension était palpable et la Compagnie s'impatientait.

- Attendez ici, fit Bard avant de sortir de la maison.

Les Nains se regroupèrent autour de la table, toujours tremblant de froid. Bilbo écoutait tout en observant Betty, les bras croisés conte sa poitrine et le regard dans le vague.

- Demain, l'automne tirera sa fin, déclara Thorïn à voix basse.

- Le Jour de Durïn tombe après-demain, confirma Balïn, les mains sur les hanches. Il faut atteindre la Montagne avant.

- Et si on n'y arrive pas ? S'inquiéta Kili. Si on ne trouve pas la porte secrète avant ?

- La Quête aura été vaine, déclara Fili, l'air grave.

Le regard du Prince Nain s'assombrit. Il se frotta la barbe tout en réfléchissant aux options qui s'offraient à eux. Or, il n'en voyait qu'une : prendre les armes que l'Humain leur donnait et partir.

Lorsque ce dernier revint avec un long paquet noir, celui-ci le posa sur la table et le déroula sous les yeux impatients de la Compagnie. Leur espoir s'évanouit lorsqu'ils découvrirent non pas des armes, mais des outils de forge et de pêche. Quelques Nains s'emparèrent d'un outil pour les observer, une mine renfrognée sur le visage.

- C'est quoi ça ? Demanda Ecu-de-Chêne en serrant les dents.

- Une fourche croche. Un harpon recyclé.

- Et ça ? Continua Kili avec une grimace en regardant le gros et lourd marteau dans ses mains.

- Un brisoir, répondit Bard. Fait avec un marteau de forgeron. C'est lourd, certes, mais pour vous défendre, ce sera mieux que rien.

Un air agacé se dessina sur le visage de chacun des compagnons. Il était absolument hors de question pour eux d'emporter des outils de pêcheur ou de forgeron pour faire face à Smaug !

- On vous a payé pour des armes ! S'emporta Gloïn. Des épées et des haches forgées !

- C'est une blague ! Ajouta Bofur en balançant son outil sur la table.

Bientôt, la fourche croche de Thorïn et le brisoir de Kili atterrirent sur la table.

- Vous ne trouverez mieux qu'à l'arsenal, lâcha Bard, agacé. Toutes les armes forgées y sont sous clé.

Thorïn et Dwalïn s'échangèrent un regard entendu. Mais Balïn n'était pas du même avis.

- Thorïn, prenons ce qu'on nous propose et partons. J'ai fais avec moins que ça, et toi aussi. Allons nous-en maintenant.

- Vous n'irez nulle part, déclara Bard en refermant le long paquet noir.

- Qu'avez-vous dit ? S'insurgea Dwalïn.

- Des espion surveillent la maison et tous les quais de la ville. Attendez la nuit.

Le batelier les observa chacun à leur tour avant de sortir de nouveau de la maison. Bilbo regarda ses amis, un air dépité sur chacun de leur visage. Une véritable colère tirait les traits de Thorïn et Dwalïn et le Prince Nain laissa échapper un juron. Ecu-de-Chêne se dirigea vers Balïn, assis sur un vieux canapé sous une petite fenêtre et soupira.