Chapitre XIX : Une décision irrémédiable

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« Si l'un d'entre vous passe devant Cul-de-Sac, le thé est à quatre heures. Avec de tout à profusion. Vous serez toujours les bienvenus. Et inutile de frapper »,
Bilbo, Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées.

* * *

Assise sur le ponton, Alyson laissait ses pieds frôler la surface de l'eau de la rivière. Les légères ondulations mouillaient parfois les semelles de ses bottes. Elle se retourna lorsqu'une ombre se dessina à côté d'elle.

- Que faites-vous ?

- A votre avis Monsieur Sacquet ?

Un sourire étira les lèvres du Hobbit. Celui-ci s'installa aux côtés de la jeune femme et balança à son tour ses pieds poilus au-dessus de l'eau.

- A mon avis, vous évitez la Compagnie, supposa Bilbo. Ou notre hôte.

Alyson haussa les sourcils. Une lueur d'inquiétude illumina ses pupilles. Avait-il entendu sa discussion avec le chef de la Compagnie ? Thorïn lui avait-il parlé de son passé ? Ou était-il simplement bon observateur ?

La jeune femme se retourna pour apercevoir Thorïn discuter avec Balïn et Dwalïn avant de reporter son regard sur le Hobbit, qui observait l'horizon rocheux face à eux, un air innocent sur le visage. Les muscles d'Alyson se détendirent alors, comprenant que le Prince Nain n'avait pas trahi son secret. La jeune femme ne connaissait pas grand chose sur les Hobbits, mais elle savait à ce moment précis que Bilbo Sacquet était quelqu'un de particulier, loin d'être comme les siens. Curieux et observateur, il semblait s'émerveiller de tout, tel un enfant qui découvrait le monde pour la première fois.

- Vous êtes quelqu'un de bien Monsieur Sacquet, dit la mutante.

- Vous aussi Alyson, même si vous vous donnez du mal pour prétendre le contraire.

Un mince sourire illumina le visage de la jeune femme.

- C'est étonnant que les Orques ne nous aient pas rattrapé, commenta le Hobbit en se frottant les mains. Je ne vais pas m'en plaindre, mais je ne voudrai ni recroiser leur route, ni qu'ils s'en prennent à Kaïne et à sa fille.

- Moi non plus, approuva Alyson après un silence. Mais vous n'avez pas à vous inquiéter pour cela Monsieur Sacquet. J'ai tué la plupart d'entre eux avant que vous ne me trouviez et j'imagine que les Elfes se sont débarrassés de ceux encore vivants.

Bilbo hocha la tête. Son inquiétude se dissipa et savoir que ces créatures ne seraient désormais plus à leur trousse le soulageait plus qu'il ne l'imaginait. Mais ce n'était pas pour autant que le danger s'était dissipé. Quelque part, d'autres troupes ennemies se préparaient à les traquer à nouveau sans aucun doute.

- Monsieur Sacquet ! Alyson ! Venez !

Les deux amis se retournèrent pour voir Thorïn leur faire signe de s'approcher d'un geste de la main. Bilbo aida la jeune femme à se relever. Une fois à la hauteur du Nain, ce dernier observa ses deux compagnons de voyage, une lueur d'espoir dans ses pupilles glacées.

- J'ai une grande nouvelle. Nous pourrons partir dans deux jours.

- Comment pouvez-vous en être aussi sûr ? Demanda Bilbo, les sourcils froncés.

Thorïn posa une main sur l'épaule du Hobbit, les yeux pétillants.

- La fille de Kaïne m'a parlé d'un batelier d'Esgaroth qui s'arrête ici chaque semaine pour faire du commerce avec son père.

- Et il vient dans deux jours ? Compléta Alyson.

Le Nain hocha la tête. Le poids des dernières journées semblait s'être envolé et désormais, seul le départ lui importait. Ils allaient enfin pouvoir partir de cette maison, d'autant que la blessure de leur guide guérissait plus vite que prévu.

Le Hobbit : À la reconquête de soi [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant