Chapitre XI : La colère des Rois

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« Et c'est là que je l'ai vu. Un jeune prince nain affrontait l'Orque Pâle. Il se battait seul contre cet ennemi redoutable. Sans arme et sans bouclier. Il n'avait qu'une branche de chêne pour se protéger. Azog Le Profanateur comprit ce jour-là qu'il ne serait pas si aisé d'éliminer la lignée de Durïn », Balïn, Le Hobbit : Un voyage inattendu.

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Une journée s'était écoulée lorsque la compagnie se fit, à son tour, attaquée par des araignées géantes. La disparition de leur guide empira la situation et bien que Bilbo ait tenté de raisonner les Nains, il n'avait pas réussi à leur faire entendre raison. Persuadé d'avoir repéré Alyson dans la végétation, Thorïn avait ordonné à ses compagnons de le suivre. Ils quittèrent ainsi le sentier à la recherche de la jeune femme. Désormais perdus et soumis au maléfice de Grand'Peur, la compagnie se laissa surprendre par d'immense araignées. Réduits à de vulgaires paquets collants accrochés aux branches d'arbres immenses où se dressaient leurs toiles, les Nains avaient été sauvés par leur Maître Cambrioleur, avant de se faire capturer par les Elfes sylvains de la Forêt Noire, armés d'arcs et dirigés par Legolas Vertefeuille, fils du grand Roi Thranduil.

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Alors que les Elfes comptaient le nombre de prisonniers, Bilbo en profita pour se dissimuler dans le monde des ombres en passant l'anneau magique à son doigt ; chose qu'il avait trouvé dans la cachette de Gollum sous le royaume des Gobelins. Jamais un objet aurait pu lui servir davantage que celui-ci. Non seulement apte à rendre invisible, même aux yeux des Elfes, l'anneau était d'une beauté que le Hobbit ne se lassait pas d'admirer. Ainsi, les Elfes ne comptèrent que treize prisonniers au grand soulagement de Thorïn.

Vaincus, les Nains se laissèrent ligoter et amener jusqu'au palais avant que soit donné l'ordre de fermer les portes. Loin d'être aussi inhospitalier que chez les Gobelins, le palais était éclairé par des torches rouges et desservi par d'épaisses branches d'arbres et de pierres sculptés. Excepté Thorïn, les compagnons furent jetés dans les cachots après avoir été fouillés une dernière fois. Ils tentèrent d'ouvrir les portes, en leur fonçant dessus, en vain. Les barreaux étaient d'une solidité inébranlable et continuer à forcer les serrures était une perte de temps. La plupart des Nains abandonna et tous finirent par s'asseoir dans leur prison, maudissant tout et tout le monde.

Quant à Thorïn, il fut amené devant le Roi du Royaume des Forêts, installé sur son trône de bois sculpté. Sa tête, coiffée d'une longue chevelure blonde, était décorée d'une couronne de baies et de feuilles aux couleurs de l'automne. Ses pupilles bleues scrutèrent le Nain de longues secondes avant qu'il ne décide de descendre de son trône et de s'avancer vers le prisonnier. Thorïn gardait la tête haute, mais tentait de garder son calme.

- On pourrait croire qu'il s'agit d'une noble quête. Une quête pour reconquérir une terre et occire un dragon.

Thranduil posa son regard sur le Nain, immobile au milieu de la salle.

- Pour ma part, je flaire un mobile plus prosaïque. Une tentative de cambriolage ou autre chose de cet acabit. Vous avez trouvé un accès, continua l'Elfe en croisant le regard de Thorïn. Vous cherchez ce qui vous conférerait le droit de régner. Le Joyau du Roi. L'Arkenstone.

Le Nain baissa légèrement la tête, mais garda le silence.

- Il vous est précieux, au-delà de tout. Je comprends cela. La Montagne renferme des gemmes que je désire aussi. Des gemmes blanches, au pur éclat d'étoile. Je vous offre donc mon aide.

Thranduil inclina légèrement la tête tandis que Thorïn esquissa un sourire.

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Le Hobbit : À la reconquête de soi [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant