Le Hobbit : À la reconquête de soi [Tome 1]

Chapitre XXXVII : La fin d'une lignée

« Celui-ci mourra le premier. Ensuite le frère. Et puis toi, Ecu-de-Chêne. Tu mourras le dernier ! Ici finit ton infâme lignée ! », Azog, Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées.

* * *

Alyson eut à peine le temps d'attaquer qu'Osran avait disparu. Dos sur le sol glacé, son épée pointait toujours vers l'endroit où se tenait pourtant le mage quelques secondes plus tôt. La mutante se redressa, le souffle saccadé et balaya l'horizon du regard sans voir âme qui vive. 

Elle était seule.

Alyson se releva, folle de rage d'avoir été ainsi dupée. Osran l'avait attirée ici pour l'humilier une fois de plus, lui répéter qu'elle n'était qu'une chose qui lui appartenait. Même si la jeune femme refusait d'avoir de telles pensées, c'est ce qu'elle avait toujours été. Sa mère l'avait vendue et Osran la voyait comme un objet dont il pouvait disposer à son envie.

Alyson écarquilla les yeux et se précipita vers le rebord de la falaise pour distinguer avec peine des petites formes mouvantes de l'autre côté. Une sueur glaciale lui coula le long du dos. Elle ne comprenait que trop tard que le mage avait servi d'appât pour l'éloigner de Thorïn et des siens. Alyson lâcha son épée et muta. Elle dévala le flan de la montagne, oubliant presque qu'elle pouvait glisser à tout moment. La douleur qui lui vrillait l'épaule l'obligeait à ralentir le pas.

Jamais un trajet ne lui sembla aussi long. Le sol rocailleux lui entrait parfois dans les coussinets de ses larges pattes, l'obligeant à bondir plus qu'il ne faudrait. Bientôt, elle fut à bout de souffle.

Enfin, elle atteignit les escaliers de pierre encastré dans la montagne ; les marches recouvertes de gel et de neige. Dans une course effrénée, elle les escalada aussi vite qu'elle le pu.

Lorsqu'elle arriva en haut des marches, Alyson trouva Bilbo, seul, balançant de gros cailloux sur des Gobelins qui tentaient de faire une percée. Chacun de ses lancés était d'une telle précision que ses projectiles les atteignaient en pleine tête. Bien des archers l'envieraient pour cela. La mutante fonça vers l'ennemi et bientôt, le sol fut recouvert de cadavres.

- Bilbo ! L'appela-t-elle. Que faites-vous ici ?

- Une armée d'Orques de Gundabad arrive par le Nord, expliqua le Hobbit à bout de souffle. Nous sommes encerclés. Je suis venu prévenir Thorïn mais...

Alyson posa ses pupilles sur le Semi-Homme, la peur au ventre. Que s'était-il passé ? Où étaient Thorïn et les siens ?

- Mais quoi ? Balbutia-t-elle.

- Je suis arrivé trop tard... Azog leur a tendu un piège et...

- Et quoi ? Siffla la mutante, la voix de plus en plus aiguë.

- Fili est mort... Et Kili aussi...

Les yeux de Bilbo s'humidifièrent et il baissa la tête, l'image de Fili leur implorant de fuir comme dernière parole. Bientôt, une larme roula le long de son visage sale. Quant à Alyson, elle crut recevoir un coup de marteau en plein estomac. Elle ne pouvait y croire. Ses amis morts ? Pourquoi ? Comment ?

La tête de la mutante bourdonnait de questions et lorsque Bilbo tenta de lui expliquer ce qu'il s'était passé, ses paroles ne lui parvenaient que comme des bourdonnements incessants à ses oreilles. Alyson voyait ses lèvres bouger dans une expression de désespoir profond, et pourtant elle n'entendait rien. Celle-ci leva la tête quand le Hobbit désigna du doigt une tour en ruines de l'autre côté d'un étang gelé.

Terrorisée par ce qu'elle pouvait trouver, mais gardant un espoir fou, aussi infime soit-il, que Bilbo pouvait se tromper et qu'il avait mal vu, Alyson s'éloigna, laissant le Semi-Homme de nouveau seul, les bras ballants et s'époumonant pour l'appeler. La mutante ne remarqua rien lorsqu'il cessa de la supplier de revenir.