Le Hobbit : À la reconquête de soi [Tome 1]

Chapitre XIV : Blessure mortelle

« - La Compagnie décline toute responsabilité en cas de blessures infligées ou consécutives, lacérations... Eviscération... Incinération ?

- Il vous rôtit en un clin d'oeil. Imaginez un four ailé. Un éclair, une douleur fulgurante et pouf ! Vous voilà tas de cendres.

- Non. »,

Bilbo et Bofur, Le Hobbit : Un voyage inattendu.

* * *

Lorsque le quatuor revint au lieu où ils avaient laissé le reste de la compagnie, Alyson toujours dans les bras de Thorïn, seuls Kili et Dwalïn les attendaient.Tous deux poussèrent un soupire de soulagement de voir leurs amis de retour.

- Où sont les autres ? Demanda Thorïn.

- Nous avons trouvé une petite grotte à quelques kilomètres. Elle n'est pas profonde, mais elle fera l'affaire pour la nuit, expliqua Dwalïn. Comment va-t-elle, continua-t-il en désignant leur guide d'un geste de la tête.

- Elle est blessée à la jambe et est en hypothermie, répondit Balïn. Elle a besoin de soins de toute urgence.

- Ne perdons pas de temps, renchérit Ecu-de-Chêne.

Aux côtés de Thorïn, Bilbo ne pouvait que s'inquiéter pour Alyson, qu'il appréciait plus qu'il ne l'aurait pensé. Il s'était, bien malgré lui, attaché à elle, même si son caractère froid et distant aurait dû, non pas le répugner, mais du moins l'éloigner. Or, c'était cette personnalité, profondément influencée par la colère, qui lui avait donné envie de mieux la connaître. Mais le Hobbit n'était pas aveugle et, bien qu'il avait du mal à le reconnaître, il devait se rendre à l'évidence. Les Nains, si acerbes envers elle pour la plupart au départ, s'étaient eux aussi attachés à elle. Maintes fois Alyson s'était montrée utile auprès d'eux, et tous le reconnaissaient désormais. Les paroles inquiètes de ses compagnons, ainsi que leurs gestes, presque affectifs, lui donnaient raison. Il suffisait d'observer Fili pour voir apparaître une petite ride se dessiner entre ses sourcils, ou encore Kili, qui ne cessait d'interroger le petit groupe. Mais de tous les Nains, Thorïn, même s'il refusait de montrer son inquiétude aux siens, aussi légère soit-elle, ne réussissait pas à la dissimuler. Du moins, pas à la vue du Hobbit. Il suffisait de voir la façon dont il la serrait contre lui pour la réchauffer, ou encore de remarquer les légers mouvements de pouce sur son épaule en guise de caresses pour lui montrer qu'elle n'était plus seule. Bilbo ne put empêcher un léger sourire se dessiner sur son visage face à cette soudaine affection qu'avait développé leur chef en si peu de temps. Si Thorïn n'était pas le Nain le plus aimable, ni le plus patient, il savait néanmoins montrer sa reconnaissance à sa manière. Un simple sourire. Un simple mot. Un simple regard suffisait pour savoir qu'on avait de l'estime à ses yeux et que celle-ci resterait pour toujours. Bonté, reconnaissance, loyauté, telles étaient les caractéristiques de Thorïn, même s'il cachait la plupart derrière un masque qui se voulait impassible.

Le semi-homme détacha son regard de son amie lorsque Dwalïn désigna une grotte non loin de là. Il pouvait apercevoir Bofur à l'entrée, reconnaissable à son chapeau si farfelu. Ce dernier leur fit de grands gestes avant d'entrer dans leur refuge si précaire pour annoncer le retour de leurs compagnons. Arrivé à leur hauteur, Thorïn déposa Alyson et se tourna vers ses compagnons, qui s'apprêtaient à lui poser maintes questions. Il ne leur en laissa pas le temps et donna les ordres.

- Bifur, Bofur, Bombur, allez chercher du bois. Mais ne vous éloignez pas trop. Fili, Kili et Dwalïn, vérifiez le périmètre. Gloïn et Dori, montez la garde. Oïn, occupe-toi d'Alyson. Ori et Nori, allez voir si vous trouvez un moyen de traverser le lac.