Le Hobbit : À la reconquête de soi [Tome 1]

Chapitre XXV : Smaug

« Mon armure est comme dix boucliers, mes dents comme des épées, le choc de ma queue est comme un coup de tonnerre, mes griffes sont des lances, mes ailes un ouragan, et mon souffle, c'est la mort », Smaug, Le Hobbit, Chapitre XII.

* * *

- On vient à peine de se retrouver et tu veux déjà repartir ?

Alyson regarda la femme blonde face à elle sans savoir quelle émotion adopter. De son côté, Betty observait sa petite sœur qu'elle pensait ne jamais revoir. Mais à son grand désarrois, celle-ci ne pas semblait partager le même enthousiasme.

- Que t'ait-il arrivé ? Continua-t-elle. Tu es si renfermée... Et tu sembles si jeune !

Alyson ne sut quoi répondre. La magie avait fait d'elle une mutante, mais des effets secondaires s'y étaient ajoutés. Sa taille était similaire à celle des Nains et le temps n'avait plus la même emprise sur elle. Pour autant, aucun son ne sortit de sa bouche.

- Écoute, j'ai conscience que ça puisse te faire aussi bizarre que moi, mais j'ai besoin de te parler, de te connaître, de savoir ce qui t'ai arrivé. De rattraper le temps perdu.

Alyson haussa les épaules.

- Je ne sais pas quoi te dire. Même si tu es ma sœur, tu es comme une inconnue pour moi.

Le visage de Betty se décomposa. Sa réponse lui broya le cœur.

- Qu'est-ce que tu croyais ? S'emporta Alyson. Que j'allais te sauter dans les bras ? Que je pleurerai à chaudes larmes en te voyant ? Je ne suis plus la petite fille que tu as connu Betty.

- J'en ais conscience, dit cette dernière en baissant la tête.

La mutante pinça les lèvres. Peut-être avait-elle été trop brusque dans ses paroles. Mais le temps lui manquait et elle ne pouvait se permettre de rester chez Bard et bavarder avec sa sœur retrouvée.

- Écoute, quand tout sera terminé, nous pourrons parler autant que tu veux. Mais pour le moment, le temps me manque.

Sous le regard inquiet de Kaïne, Alyson contourna sa sœur et sortit de la maison. Elle s'apprêta à descendre les escaliers lorsque Bard la retint.

- Que comptez-vous faire ? Avertir les Nains ?

- Bien sûr, acquiesça la mutante.

- Même si vos amis sont encore en vie lorsque vous atteindrez la Montagne, il sera trop tard. Le feu du dragon détruira Esgaroth.

- Alors prenez vos enfants et partez.

- Pour allez où ? Lâcha Bard. Nous n'avons nulle part où aller.

L'homme leva la tête vers Erébor.

- Nous sommes tous condamnés.

La mutante garda le silence. Elle ne pouvait le réconforter car Bard avait raison. Beaucoup d'habitants de LacVille ne reverraient jamais l'aube.

- Vous pourrez veiller sur Betty ?

- Je ferrai de mon mieux, répondit Bard avec un sourire bien triste.

Alyson hocha la tête en signe de remerciement et descendit les escaliers avant de rejoindre la sortie de la ville. Alors qu'elle s'engageait sur le pont, elle accéléra le rythme de sa course et bientôt, quatre pattes puissantes aussi noires que l'ébène l'emportèrent vers la Montagne à une vitesse qu'elle même ne pourrait décrire.