Le Flux De Merhan [En Réécriture]

chapitre 10

Je marche tout doucement, me dirigeant vers la sortie du camp, avec cette phrase qui me trouble depuis tout à l'heure. J'aimerais tellement pouvoir me souvenir de tout. Je suis terrifiée et dégoutée à la seule idée qu'il ait pu me toucher. Je suis si troublée par mes pensées que je n'entends pas Raziel arriver. Il me touche et je sursaute aussitôt, la peur au ventre et lisible dans mon regard.

- ehhh qu'est ce qui t'arrive ?

- hum rien, je vais bien, je t'attendais, t'en a mis du temps. Je lui réponds essayant du mieux que je peux de cacher le fait que je tremble un peu.

- Désolé, les nouvelles recrues sont un peu difficiles la première semaine. Il m'observe un instant.

- Aller viens j'ai une petite surprise pour toi.

Sans même me laisser le temps de répondre il m'emporte dans les airs. Je ne peux m'empêcher de rire un peu.

Nous arrivons dans un grand jardin, annexe a la tour des dortoirs, devant un mur de lianes.

- Tu me ramène au dortoir ??? Sérieux ?

- shutt!! Dit-il en posant un doigt sur mes lèvres. quelqu'un va finir par t'entendre.

Je fronce les sourcils. Pourquoi tant de mystère, en plus je gèle moi.
Il sourit, je vais finir par croire qu'il m'entends.
Il s'approche du mur de lianes et murmure une phrase'' vardak umlirab'' et comme par magie une ouverture se crée. Il me fait signe de le suivre. Je ne me fait pas prier, piquée par ma curiosité. Et la...ce que je vois est presque indescriptible. Un véritable coin de paradis.
Je suis émerveillée, il y a une petite chute d'eau, des fleurs de toutes sortes  formant un jardin floral autour de la chute.

- viens me dit il en me tendant la main

J'hésite il ne veut pas que j'aille dans l'eau quand même. Hors de question.

- Aller ne soit pas une poule mouillée, en plus t'auras pas la tête sous l'eau promis.

Je soupire et me décide à le suivre. Nous entrons dans cette mar d'eau où se déverse la chute. Tiens elle est tiède, je souris. L'eau m'arrive presque a la poitrine. Nous continuons d'avancer et je serre sa main de toutes mes forces, la peur au ventre. Nous passons subitement a travers la chute et là je suis choquée. Une grotte, pas n'importe laquelle, une grotte Vip je devrais dire. Il y a un énorme camelia bleu au centre de la pièce, je devine qu'il doit faire office de lit. Je remarque aussi un placard dans l'angle et un grand miroir juste a coté. Étrangement il y a aussi un tableau illustrant une pièce, on dirait une chambre. Je n'y prête pas plus attention, trop obnubilé par l'énorme fleur au centre de la pièce. J'approche et m'assoie sur le lit-fleur en essorant mes cheveux.

- T'avais pas dit que j'aurais pas de l'eau sur la tête. Il sourit en coin

- Non j'ai dit que t'aurais pas la tête sous l'eau.

- humm. Je me mords instinctivement les lèvres, ce que je fais toujours lorsque je réfléchis d'ailleurs.

Il me dévisage un moment, ma robe mouillée me colle à la peau, mes cheveux sont tous frisés a présent. Je fais pareil inconscienment, il est torse nu et ses goutelettes sur son corps pourrait en rendre folle plus d'une. Ses cheveux sont mouillée et ébouriffés. Je suis la courbe de ses muscles jusqu'à son visage, et la nos regards se croise. Il s'arrête sur mes yeux.

- Quoi? J'ai quelque chose sur le visage ?

- Tes yeux sont magnifiques, ce bleu me rend toujours aussi fou... furieux.

Je le regarde étonnée

- Je t'ai déjà dit de faire attention voyons. Avec moi ça va, mais si quelqu'un te voyais?

Je ne l'entends qu'à moitié. J'ai vraiment froid moi. Je mordille mes lèvres a nouveau, perdu dans mes pensées.

- Je ne suis pas aussi fort que tu le penses Anraël. Arrête de tester mes limites s'il te plaît.
De quoi parle t-il? Je suis perdue.

Il s'approche, m'enveloppe de ses ailes, et me regarde droit dans les yeux.

- ça va mieux ?

Je hoche la tête, j'ai l'impression d'être sous trois couettes épaisses. Le froid n'est plus qu'un souvenir.

- A quoi tu penses ?

- Eh bien, le comportement de loïm ...
Son visage change aussitôt.

- Oui il a toujours été comme ça, et non vous n'êtes pas aussi proche qu'il veut te faire croire.

- Comment peut tu en être si sûr.

-Il est de ma promotion, c'est a cause de son caractère violent qu'il n'est toujours pas un Archange. Remarque, ça lui vient peut-être de ses gènes, son père était un ange déchu.

- humm je parlais de lui et moi.

- Il n'y a pas de lui et toi.

- d'accord, pas besoin de t'énerver. Néanmoins s'il est bien mon premier amour...

Raziel prends mes lèvres entre les siennes, c'est si soudain que j'essaie de le repousser, mais en vain, il me serre contre lui. Il s'écarte enfin et me fixe droit dans les yeux.

- Il n'est pas ton premier amour, je le suis.

Je suis furieuse.

- Qu'est ce qui te prends, t'ai avec Leila je te signale, quoi, toi aussi tu veux profiter de moi maintenant ?

- Pardonne moi ma ptit fleur c'est pas ce que tu crois je t'assure. Ce serait tellement plus facile si tu te souvenais de tout. Il n'y a rien entre Leila et moi.

- vous n'êtes pas fiancée ?

- si mais...

Les larmes remplissent mes yeux. Pourquoi les imaginer ensemble me fait si mal.

- Mais t'as pensé que tu pouvais t'amuser avec moi l'histoire d'un soir c'est ça ? J'ai été tellement idiote de te faire confiance. Je me lève pour partir, il me retiens la main.

Il a l'air bléssé et tellement triste.

- j'aurais dû me retenir c'est vrai, d'ailleurs c'est ce que je fais depuis que je sais que t'ai amnésique. T'imaginer avec lui m'a fait perdre mon sang froid. Mais jamais Anraël je ne te ferais du mal. Chacune de tes larmes est un poignard dans mon cœur.

Il sort quelque chose de sa poche, un pendentif avec comme une fiole au bout. À l'intérieur de celle ci se trouve un liquide rouge.

- C'est la surprise que je t'ai préparer, j'espérais que ça puisse t'aider à te souvenir. Prends le avec toi s'il te plaît.

Je le récupère et me tourne pour partir.

-Le tableau mène à ta chambre, ça t'évitera la chute.

Non mais lui c'est un malade ou quoi ?

- Je pense que le mieux c'est qu'on garde nos distances à partir de maintenant.

Il me regarde m'en aller je traverse le tableau et disparaît de son champ de vision.

J'arrive dans ma chambre en passant par le placard. C'est flippant à la limite.

Ma fleur ouverte est toujours là. Je m'y glisse et un pétale m'enveloppe, telle une couverture. Pourquoi suis je si triste ?

Je regarde le pendentif, m'aurait t'il dit la vérité ?
je suis si perdu dans mes pensées et distraite que la fiole me glisse des mains, tombe sur le sol. Je me baisse rapidement pour la récupérer, Hélas elle s'est brisé ; mon doigt effleure la pointe, aïe une coupure. Zut je pensais pas que c'était aussi fragile. Et la contre toute attente, un flashback.