CHAPITRE CENT VINGT-CINQ .2

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Les dragons revinrent rapidement auprès d'eux pour faire leur rapport à Erwan qui ordonna à tous de remonter dans le 341.

Le jeune seigneur montagnard guida Tranit vers le campement le plus à l'est, celui réservé uniquement à cette famille Estialescq qui lui apportait tant de soucis et qui refusait aussi de se mêler aux autres qu'elle tentait d'entraîner avec elle.

Tranit ne comprenait même pas un tel niveau d'arrogance ou de stupidité. Même le fils Bornarou dont elle s'était si souvent plainte ne lui semblait pas atteindre ce niveau.

Elle fit un long détour, assez lentement, pour permettre à Erwan et ses hommes de trouver un endroit propice pour se poser. Le jeune homme voulait se rendre au plus vite auprès des coupables pour s'en occuper.

Hors de question de leur laisser voir leur appareil ni d'utiliser leurs armes. Pas si simple que ça finalement.

Après quelques minutes, ils se posèrent à proximité du campement, apparemment à l'insu de tout le monde. Les mousquetaires et les dragons se dispersèrent pour fouiller les alentours. Ils revinrent rapidement signalant que tout allait bien. Erwan était resté silencieux, patientant. Quand on lui signala qu'il pouvait y aller, il se tourna vers Tranit.

— Viens avec moi, s'il te plaît. Te savoir là me permettra de mieux me contrôler.

Tranit accepta. Si le jeune homme le reconnaissait, c'est qu'il était sans doute moins furieux qu'il ne voulait le faire croire.

Les deux plus jeunes mousquetaires furent laissés sous la responsabilité d'un dragon pour garder leur appareil alors que la plus grande partie de l'escorte allait s'assurer qu'Erwan puisse approcher le campement sans difficulté. Un seul dragon l'accompagnait avec Tranit.

Ils patientèrent moins d'une dizaine de minutes avant d'être assuré d'avoir la voie libre. Le dragon marchait devant, sa carabine prête à tirer, Tranit fermant la marche, appréhendant malgré tout ce qui risquait de se passer d'ici peu.

Ils marchèrent le long de touffes d'herbe bien drues pour arriver à un effleurement rocheux en arc de cercle qui offrait en son centre un vaste espace terreux idéal pour installer un campement, sauf qu'il était entièrement ouvert vers l'est et donc potentiellement visible pour un observateur situé de l'autre côté du fleuve.

Tout avait été préparé pour faire un immense brasier mais par chance, il n'avait pas encore été allumé. Cela ne fit qu'augmenter la colère d'Erwan mais Tranit ne trouva rien à dire pour le calmer, hormis croiser son regard et afficher un air songeur qui sembla calmer le jeune homme.

Deux chevaliers montaient la garde sans trop faire de zèle, et une seule tente semblait occupée. On pouvait estimer qu'au moins une douzaine de personnes s'était installée ici. Le dragon alla s'assurer que les autres tentes étaient bien vides et Tranit l'observa avec envie. Cet homme agissait avec une incroyable maîtrise.

Il savait l'impatience d'Erwan mais prit bien le temps de tout vérifier avant de leur faire signe que le voie était libre. Tranit suivit Erwan qui marcha droit vers la tente que son soldat lui indiquait. Il tendit sa carabine à la jeune femme, ainsi que sa ceinture à laquelle était attaché un poignard et un pistolet, son 92f, comme il disait, puis ôta son casque. Mais Tranit savait qu'Erwan n'avait pas besoin d'armes pour être mortel et cela l'effraya de nouveau.

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Vixii

Les Larmes de Tranit - 6Où les histoires vivent. Découvrez maintenant