CHAPITRE CENT VINGT-TROIS .2

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Adacie contourna le cockpit et Tranit ouvrit sa portière pour attraper la tête de la jeune femme et l'embrasser avidement.

— Tu m'as foutu la trouille, lui avoua-t-elle lorsque leurs lèvres se séparèrent.

— Suwane savait que nous n'étions pas en danger.

— Oui, mais ton enseigne hurlait tellement que mon cœur à dû rater un battement.

— Je l'ai choisi parce qu'il était le plus petit, avoua Adacie. Je ne voulais pas que Suwane ait le moindre souci.

— Heureusement que tu avais écrit des explications claires sur son cahier. Tu as trouvé l'origine du problème ?

Adacie soupira longuement.

— Je pense que cela provient du système de prise qu'Erwan a imaginé pour brancher nos bouteilles. C'est bien plus pratique à installer ou à enlever, mais il y a quelque chose qui fait que cela viderait les bouteilles plus vite. J'ai comparé avec l'autre 341, le 021 et le kañv de Suwane.

Tranit donna une accolade à sa kalonig, l'embrassa sur le front et lui montra Erwan qui observait le faucon abattu et le cadavre de son chevalier.

Tranit ne distinguait pas clairement les armoiries, mais Erwan regardait assez vers le nord-ouest pour deviner qu'ils devaient venir de là.

— Vas-y, je reste ici en alerte.

Adacie lui adressa un petit sourire et rejoignit son seigneur à vingt toises de là. Tranit poussa un profond soupir et bu une longue gorgée d'eau.

Maintenant, une vague de fatigue la saisissait et elle était prête à donner beaucoup pour pouvoir fermer les yeux et dormir quelques instants.

Elle fuma pour passer le temps, se remémora tout ce qu'elle pouvait concernant ces prises qu'Erwan avait créées.

Une petite heure passa avant que le jeune seigneur ne revienne au kañv, tenant une espèce de cube de bois dans la main, perplexe.

Il montra le bloc de bois, percé de deux trous cylindriques couverts de cuivre.

— Ça serait ça ! fit-il en tendant le bloc à Tranit. Le tube de cuivre de cette prise dépasse d'un point et cela crée un contact avec une autre pièce.

Comme si cela aspirait l'électricité de la bouteille ailleurs.

— Mais tu m'as dit que l'électricité brulait. Pourquoi personne n'a rien ne sentit.

— Pas avec le bois. L'électricité pompée disparaît dans le bois des coffres. Même en posant la main dessus depuis l'extérieur on ne s'en rendrait probablement pas compte.

Tranit hocha la tête, impressionnée. Le jeune homme poursuivit.

— On a rebricolé un système de contact direct, comme lors de tes premiers essais et on va vérifier toutes les prises des bouteilles. Un coup de chance qu'Adacie se soit rendu compte de ce problème.

— Et maintenant ?

— On attend Cydrac ! Les hommes sont plus ou moins d'accord entre eux pour estimer l'endroit où le second rapace serait tombé, alors tentons de le récupérer.

Il devança la question de Tranit qui regardait deux dragons récupérer le harnais de l'animal tué.

— Miélan ! Un rameau de la branche principale, au moins. Rien sur le mort, pas de document, mais on peut quand même s'étonner de voir autant de fauconniers dans la région. Surtout en ce moment.

Tranit afficha un air concentré, elle n'aimait pas trop ce qu'elle entendait. Erwan avait raison. Elle aurait bien aimé en discuter plus profondément, mais une sonnerie cristalline retentit, le TOP installé par Adacie recevait un message.

Tout le monde se tut pour en déchiffrer le contenu. La jeune femme ne connaissait pas encore assez de codes pour se fier à sa propre traduction, mais l'enseigne de service notait puis répétait à haute voix ce qu'il recevait.

— 10-13 90-1. Sud 17 2875. 65 pour 91.

Il y eut un long murmure de contentement et Erwan se tourna vers elle.

— Cydrac a trouvé un survivant. On y va ! On a besoin d'informations.

***

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Vixii

Les Larmes de Tranit - 6Où les histoires vivent. Découvrez maintenant