Joyeux Noël tout de même ! ;)
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Tranit et Adacie se plongèrent dans l'étude de quelques documents nouvellement annotés, quelques informations complémentaires qu'il fallût replacer dans le plan général.
Dans le camp, les hommes ayant marché s'endormirent rapidement, mais beaucoup de leurs camarades eurent besoin de plus de temps. Malgré leur nombre, leur armement, ce vent qui ne cessait jamais vraiment de siffler autour d'eux les inquiétait.
La nuit fut plus difficile. Même Tranit après une trop courte nuit dans les bras d'Adacie, sut qu'elle n'avait pas aussi bien dormi que la veille. Au petit matin, rapidement douchée et avalant de longues tasses de chicorée chaude, elle reçut les rapports de la nuit et passa une petite heure en compagnie de Benwan et d'Alioz.
Eux aussi avaient un peu perdu de leur superbe, aussi Tranit se dit qu'elle ne devait pas faire aussi bonne figure qu'elle l'espérait. Mais ils étaient tous vivants, rien d'inquiétant n'avait été signalé durant la nuit, aussi pouvaient-ils poursuivre.
Ils allaient avoir une, voire deux journées pénibles à affronter des pentes bien plus difficiles à aborder et ils allaient avoir besoin de toutes leurs forces.
Les colonnes se remirent en position, Adacie repartit dans son petit kañv biplace pour d'abord survoler les patrouilles situées en ouverture du dispositif, puis rejoindre Suwane et l'escadron resté auprès d'Erwan.
Tranit remonta en selle, enveloppée de sa pelisse. Son dorkis semblait apprécier ce temps sec et frais ainsi que les soins apportés par les enseignes. La jeune femme recommença à parcourir ses unités, faisant ses civilités avec les officiers, échangeant quelques mots avec les hommes à pieds ou les conducteurs des chariots.
Dès le départ, il fallut affronter des pistes peu larges et pentues. Les cavaliers ne rencontraient aucune difficulté, mais les chariots durent adapter un rythme plus lent, plus reposant pour les animaux de traits.
Dès le milieu de matinée, Tranit fit descendre tous les hommes à terre pour soulager le travail des attelages et sa brigade se retrouva étendue sur plus de deux lieues, seul moyen de continuer à avancer de manière satisfaisante.
La matinée avait été occupée à franchir un peu moins de trois lieues, mais à grimper de près de quatre-vingts ménèz sur une aussi courte distance. Même les anciens des campagnes d'Erwan ne se souvenaient pas d'un trajet aussi difficile lors de leurs aventures précédentes.
Le temps était toujours le même : frais, sec avec ce petit vent qui ne cessait jamais vraiment et qui finissait par agacer un peu tout le monde. Le ciel restait heureusement clair, quelle que soit la direction dans laquelle on regardait.
Si la matinée avait été difficile, l'après-midi le fut encore plus. Sur un peu moins de deux lieues, les unités devaient monter de plus de cent vingt ménèz. Les reconnaissances avaient dégagé une petite dizaine de pistes plus ou moins parallèles, mais tout aussi pentues les unes que les autres.
Tranit ne cessa de cavaler pendant plus de six longues heures, tentant d'encourager du mieux possible les hommes qui se retrouvaient à renforcer les animaux de traits. S'il n'y eut aucun accident mortel, il y eut le lot de chutes, de brûlures, d'étourdissements, de mauvaise humeur.
Parfois, des hommes en vinrent aux mains pour une remarque mal prise, un regard en coin mal interprété et surtout de la fatigue dans un environnement inconnu.
Tranit avait bien vu sur les cartes comme dans les rapports que ce passage allait être le plus difficile à gérer et malgré les précautions prises, il le fut.
Juste après ce que les locaux nommaient le Lasserre, ses chasseurs avaient trouvé une excellente plaine montagneuse, où ils pourraient tous récupérer de la longue journée d'effort.
Mais comme les feux de camp ainsi qu'un deuxième verre d'alcool furent interdits, cela demanda du temps pour que les esprits se calment.
Le brouet chaud avalé, la plupart des hommes eurent droit à quelques heures de repos. Tranit avait exigé des équipages de chariots qu'ils assurent le premier tour de garde après leurs travaux d'entretien, pour permettre à leurs camarades de souffler un peu plus longtemps.
Ce n'était pas la tradition, mais ils firent contre mauvaise fortune bon cœur et cela aida grandement à assurer une nuit paisible. Tranit la passa seule. Un message envoyé par TOP lui annonçant qu'Erwan retardait encore le mouvement de l'escadron de kañvs pour régler d'autres affaires plus bas.
La jeune femme qui dut veiller jusqu'à deux heures du matin ne le regretta que le temps de soupirer une ou deux fois avant de s'effondrer sur son lit et de dormir d'un assez mauvais sommeil à peine deux heures.
Elle se réveilla d'elle-même avant quatre heures, une certaine tension la tiraillant. Quelque part dans sa tête une alarme l'avait réveillée pour qu'elle n'oublie pas que les choses sérieuses allaient commencer.
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Vixii
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Les Larmes de Tranit - 6
FantasyDernier couplet (?) de cette aventure, Tranit part finalement en guerre. Un voyage peut-il se dérouler sans aucun incident lorsque des milliers d'hommes en armes errent dans les montagnes sans vraiment savoir où ils vont ? Avec un commandement errat...