Pourtant, la soirée se passa parfaitement bien. Au crépuscule, Tranit alla se doucher puis passer une tenue parfaitement repassée alors qu'Adacie s'assurait qu'elle et Suwane étaient présentables. Peu avant vingt et une heures, un enseigne vient les prévenir que tout était prêt pour recevoir leurs invitées qui n'allaient plus tarder.
Un bon tiers de l'encadrement des deux régiments d'infanterie et de l'état-major d'Erwan était féminin. Le RCC de Benwan faisait un peu moins bien, mais Tranit se dit que ce n'était pas un mal lorsqu'elle découvrit les trois géantes, trois sœurs, qui conduisaient la douzaine d'autres jeunes femmes venues de l'Arthèz.
Peu de personnes les avaient déjà vues et Tranit soupçonna que la plupart des gens les avaient pris pour des hommes tant leur allure et leur taille sortaient de l'ordinaire. Mais la soirée fut une véritable réussite.
Les plats concoctés ravirent les palais, et les boissons sélectionnées avec soin étaient délicieuses. Pour célébrer le soixantième jour d'engagement de Tranit, Erwan avait fait porter quelques bouteilles de son vin de raisin, qui enchantait tous les palais.
Les musiciennes, Suwane avait tenu à ce que cela soit des femmes aussi, les divertirent aussi bien que les hommes savaient le faire et leurs chants étaient tout aussi entraînants que ceux que leurs collègues masculins favorisaient.
Il n'y eut guère de chants de sœurs, ainsi étaient nommés les chants glorifiant les exploits de guerrières intimement liées, alors que les hommes aimaient justement bien écouter quelques chants de frères.
Une des trois géantes, la benjamine apparemment, s'exclama qu'avant un combat il fallait du sérieux, du solide et que rien ne pouvait remplacer une bonne queue, hormis une paire et que le reste pouvait être réservé pour les longues soirées d'hiver.
L'hilarité déclenchée par sa remarque n'était pas encore retombée qu'elle entonnait d'une magnifique voix deux chansonnettes coquines qui lui valurent des salves d'applaudissements endiablées. La bonne humeur de leur réunion allait sans aucun doute causer quelques grincements de jalousies.
Les femmes entre elles étaient un peu moins bien disciplinées que les hommes et Tranit fut persuadée que la sœur ne rentra pas directement à son catamaran.
Apparemment, certaines de ses collègues du Barcus ou de l'Etxalar désiraient lui prouver qu'elles valaient tout aussi bien que quelques virilités.
Même Suwane l'avait observée avec de grands yeux rieurs, mais elle ne livra pas le fond de sa pensée.
D'excellentes humeur, les trois amies rejoignirent leur chariot alors qu'il allait être une heure du matin.
Elles s'arrêtèrent interdites en découvrant le lieutenant Suan des hussards buvant un pot de chicorée avec les enseignes d'astreinte.
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Vixii
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Les Larmes de Tranit - 6
FantasíaDernier couplet (?) de cette aventure, Tranit part finalement en guerre. Un voyage peut-il se dérouler sans aucun incident lorsque des milliers d'hommes en armes errent dans les montagnes sans vraiment savoir où ils vont ? Avec un commandement errat...