Je suis assis au 3e bureau à la première rangée de la classe. De cette façon, je peux m'appuyer au mur et regarder autour de moi tandis que le professeur divague.
C'est la troisième année consécutive que je fréquente cette école. Je connais les élèves comme les professeurs et pourrais me retrouver les yeux fermés dans ce grand établissement. Seulement, il me semble que personne ne me connais. Certains me sourient, d'autres m'ignorent et quelques uns me parlent.
Personnellement, j'aime mieux être invisible aux autres qu'être abordé. Je ne suis pas un élève intimidé ou intimidateur. Je suis neutre. Mais je regarde autour de moi et je ne m'y retrouve pas. Je me sens si seul. Lorsque j'observe les personnes autour de moi, je ne vois personne
comme moi. Et je ne comprend pas.Pourquoi suis-je seul dans cette grande école à être comme je suis. Bien sur tout le monde est différent mais... Je ne semble pas capable de m'habituer à leur façon de vivre, leur façon d'agir.
Je mange le côté de mon crayon à la mine et j'observe autour de moi, cherchant je ne sais quoi, un confort, une preuve que je ne suis pas seul.
Une fille au fond de la classe écrit sur son cellulaire, à une autre fille je suppose. Comme d'habitude, elles vont demander chacune d'aller aux toilettes et les professeurs, aveugles ou je-ne-sais-quoi, les croira. Je le sais, ça arrive à pratiquement chaque cours. Trois personnes dorment sur leur bureau, ceux qui disent ouvertement qu'ils se foutent totalement de leur échec. Nous en avons au moins un dans chaque cours. Moi, j'en ai trois.
Je n'ai rien contre ceux qui dorment en classe, je le fais en littérature et en français, mais quand tu choisis toi même tes cours, écoute les.Le professeur nous parle en allemand, pour pratiquer notre compréhension. Il essaie, pour être plus précis.
Un élève insulte une petite gênée de notre classe et essaie de faire rire ses amis. Classique. Celui qui est irrespectueux mais qui réussit toujours partout dans la vie.
Et il y a les autres. Les cinq ou six gênés qui bégaient devant la classe ou qu'on ne remarquent pratiquement jamais sauf lors d'un exposé. Les trois ou quatre lunatiques qui ne suivent pas la matière, malgré qu'ils le veulent. Que peut-on faire? Chacun est comme il est. Mais comment suis-je? Je ne fais partie d'aucune catégorie.
Je ne fume pas pour impressionner mes amis, je ne mets pas mes pantalons à mes genoux pour me donner un genre... "Populaire"? Je ne fixe pas les seins des filles ni leurs fesses. Je n'insulte pas les élèves ayant un surplus de poids. Je n'humilie pas les plus gênés, je ne me bats pas.
En me décrivant je n'essaie pas de me vanter. J'essaie juste de comprendre pourquoi je ne suis pas dans une catégorie. Je suis seulement un garçon aux cheveux bruns et aux yeux noisettes. Je suis un sportif. Je pratique la boxe et la course. Rien de plus simple comme humain.
Je me souviens d'une journée où j'ai embrassé la joue de ma mère lorsqu'elle m'a reconduis à l'école et où je lui ai murmuré un je t'aime avant de sortir de la voiture. Le groupe de garçons qui se tenait devant moi riait. Je n'ai rien dit. Quoi dire? Inutile. Ce sont tous ces détails que je ne peux changer qui me frustrent et me questionnent sur l'humanité.
Pourquoi les pédophiles existent? Pourquoi les tueurs existent?
Pourquoi les intimidateurs existent?
Et puis j'y repense... Ce ne sont pas les gens mais bien la vie.
Pourquoi les tueries existent?
Qui a inventé l'intimidation?
Pourquoi la pédophilie est un acte que des humains sont en train de commettre?
Lorsque je pense à l'humanité, il y a trop de questions à se poser.
Je ne suis pas dieu. J'ai commis de mauvaises choses. Comme tout le monde. Je me demande seulement comment aurait été la vie sans la première guerre mondiale. Qui est le créateur de notre vie?
Tellement d'actes horribles déjà commis et tellement d'actes de bonté oubliés.
Le cloche sonne. C'est automatique. Tout le monde pousse sa chaise dans une cacophonie horrible et sort. Moi aussi.
Je sors et continue à me poser des questions philosophiques impossibles à résoudre et me fait heurter à l'épaule. Je me tourne et y remarque un garçon de ma classe de français, un des seuls qui ne dort pas sur son bureau.
-Je suis désolé, j'étais dans mes pensées, je m'appelle Niall, me gratifie-t-il d'un grand sourire contagieux.
Il me tend la main et je la serre.
-Je suis Liam, et c'est tout pardonné, j'étais dans mes pensées aussi.
Il rie un peu.
-Eh bien, j'aimerais bien savoir lesquelles un jour, si ça te dit, me lance-t-il.
- D'accord bien sur! Sur l'heure du midi?
-Ça me va! À ce midi, à la cafétéria.
J'opine. Je souris malgré moi. Niall paraît si spécial, différent de la masse.Au dîner, nous arrivons pratiquement en même temps à la cafétéria. Nous trouvons une table libre et parlons tout en mangeant.
Durant la troisième période, je repense à Niall. Dans les trois dernières années, je ne ME suis jamais autant questionné par rapport à moi-même. Je me suis questionné sur la vie, sur les humains, sur tout... Mais pas sur moi.
En trois ans, Niall est la première personne qui me ressemble autant mais qui est si différent en même temps. Comment se fait-il que je ne me questionne pas sur lui.
[...]
Passer des semaines et des mois avec Niall m'a ramené un équilibre par rapport à moi-même que je n'aurais jamais trouvé sans lui. J'ai trop d'attentes centrées sur mes propres points précis que j'en oublie la différence des gens dans la vie. L'hétérogénéité...Bien sûr, la guerre était un acte stupide, les actes de violences psychologiques et mentales le sont. Mais grâce à Niall, j'ai appris que je dois faire de mon mieux pour aider la vie à ma manière, de manière concrète, et de cette façon, la vie me montrera les belles parties de la vie, celles dont le questionnement est agréable et non une séance de torture.
Niall est mon philosophe. Niall est le bien. Niall m'a changé. Et je lui en suis extrêmement reconnaissant.

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Imagines♡
FanfictionImagines courts avec les one direction! ;) Romance, Bromance, cute, triste, TOUT! <3 Peuvent être fait aux demandes xxx