Stone cold.

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Je m'excuse d'avance, dans ma tête cette histoire avait plus de sens et de réalité, mais les idées se sont un peu mélangées. J'espère que vous aimerez tout de même mon imagine. :)

La tournée est terminée, toute notre vie devient enfin calme. J'adore chanter, j'adore le groupe et les garçons, mais pour notre santé mentale et notre bien-être, c'est exactement ce dont nous avions besoin.

J'ai déjà quelques plans de prévus et sans même le vouloir, je suis énormément sollicité à des événements ou pour des collaborations. Des fois, je me sens mal de faire autre chose que les projets qui sont décidés pour le groupe, mais les garçons m'ont mentionné à maintes reprises que chacun de notre côté, nous devrons vivre nos vies et qu'il était totalement acceptable d'adhérer à d'autres activités. Souvent, je m'inquiète pour rien et je suis content que les garçons soient là pour me remettre sur le droit chemin.

Justement, aujourd'hui, après une semaine complète à enregistrer avec quelques amis qui commencent dans le domaine de la musique, mais qui s'y connaissent plus que moi en studio, je vais revoir Geoff et ma maman. Elle pleurait au téléphone quand je lui ai annoncé que je me déplacerais aujourd'hui pour un petit moment chez elle. Elle pleure toujours alors ça me fait un peu rire, mais je sais qu'elle s'ennuie vraiment beaucoup. Je m'ennuie aussi énormément.

Dans l'avion, rien de plus banal, je dors du début à la fin. Le chemin est long, mais sans plus. Des États-Unis au Royaume-Uni est un voyage que je fais régulièrement.

J'arrive à Wolverhampton, la petite ville de mon enfance, une douzaine d'heures plus tard.

Me voilà donc, comme un con avec mes bagages, à l'entrée de chez moi, sans entrer.

C'est ma mère qui me voit et qui vient m'ouvrir, les joues déjà mouillées de larmes. Je la prend dans mes bras et sent l'odeur de son parfum réconfortant. Ça me manquait.

En me séparant de l'étreinte de ma mère, je vois quelqu'un approcher. Cette personne a un parfum aigre et les traits de son visage, même dans l'ombre, sont durs.

Regagnant une certaine virilité, je positionne mon dos droit et salue l'homme qui fut une semi-présence lors de mes jeunes années.

-Allo, Geoff...

Je lui fait un signe de la tête en guise de salutation. Il fait de même.

-Allo Liam.

Ma mère nous regarde avec les mêmes yeux accusateurs qu'avant, remplis de douleur de voir ses deux hommes si froids l'un avec l'autre.

L'homme qu'est mon père n'a jamais été un modèle pour moi. Plusieurs raisons sont liées à ma froideur envers lui, mais d'aussi loin que je me souvienne, nous n'avons jamais été en bon terme.

Il vient à mes concerts, je vais lui rendre visite quelques fois et on se contente de ça.

Le plus vieux souvenir joyeux dont je puisse me souvenir date d'il y a 10 ans. C'était ma rentrée dans une nouvelle école et je paniquais. Cette journée là, il m'a rassuré, m'a tenu dans ses bras et m'a promis que tout irait bien à l'école.

Il n'avait pas tord. Jamais je ne me suis senti aussi épanoui et moi-même à l'école. Il a tenu sa promesse.

Cependant, c'est à la maison que tout a changé. Il est devenu froid, certaines fois méchant ou impatient. Chaque père l'est un peu, comme l'est une mère. Pourtant, jamais je n'avais perçu le dédain dans son regard.

Il faut croire que je peux être lent avant de comprendre, car j'ai maintenant 22 ans et je ne comprend pas.

Je me souviens de la mort de mon parrain. Mon père était tellement triste de la mort de son père que c'est l'adolescent de 15 ans que j'étais qui a ramassé tous les coups.

Insulte après insulte, menace et commentaires dégradants s'accumulaient.. Je me souviens vivement de ces messages, bien que ça fasse 7 ans que je ne les ai pas vu.

-Même les enfants de la famille sont plus matures que toi.

-Tu ne penses qu'à toi, tu as tout foiré.

- Même des drogués auraient mieux réagi que toi.

-Tu t'en rappeleras toujours et tu t'en voudras.

Puis pour la première fois, je ne m'en suis pas voulu. J'ai tous les droits d'être triste de la mort de mon parrain, qui était très proche de moi, sans me faire reprocher de ne pas consoler mon père. Pourtant, je me souviens de chaque insulte.

Souvent, je me demande ce que j'ai fait pour qu'il m'en veule autant, pour qu'il ne me regarde même pas comme un fils, comme il me regardait avant.

Il est devenu l'homme aigre et froid qu'il est maintenant.

Ce qui est le plus dommage, c'est qu'en 10 ans, jamais je n'ai plus prendre mon père dans mes bras, ni au bal des finissants, ni à mon audition échouée à X-Factor, ni aux multiples peines que j'ai pu avoir.

Alors j'ai appris à vivre sans mon père. J'espère quand même que dans mon coeur, il reste une place pour lui, s'il veut bien y revenir un jour.

Chaque fois que ma mère nous regarde tous les deux, c'est avec douleur. Elle m'a toujours répété que voir ses deux hommes loin l'un de l'autre lui brisait le coeur. Je me demande seulement si elle en a parlé à mon père, parce qu'il n'a pas l'air de comprendre le message.

Ma mère, après le malaise habituel de nos salutations, décide que c'est l'heure de souper.

Machinalement, je me dirige vers la cuisine et me propose pour aider ma maman à donner les plats. On est seulement trois, mais si je peux au moins aider, j'en suis content.

Lorsque je dépose l'assiette de mon père sur la table, aucun remerciement ne se fait entendre, mais je n'en attendais pas réellement.

Nous mangeons silencieusement jusqu'à ce que ma mère brise la glace.

-Alors Li, en pause pour revenir un petit bout de temps à la maison?

Je regarde mon père que j'ai entendu soupirer et je dépose tout ce que j'ai dans les mains.

-Veux-tu me dire ce que tu n'aimes pas de moi? Ce que j'ai? Parce que j'ai beau essayer de te plaire, de voir ce qui ne va pas, mais je ne trouves rien d'autre que la haine dans tes yeux.

Il soupire de nouveau et avoue.

-Je ne sais pas Liam. Depuis que tu as 12 ans, je ne peux pas m'entendre avec toi. Je ne sais pas ce que tu as fait spécialement, mais depuis un long moment, je suis incapable de te considérer comme le fils que j'ai élevé, tes valeurs et ta personnalité ont trop changées.

A mon tour d'avoir les yeux mouillés de larmes, je me lève de ma chaise et vais dans ma chambre, celle où j'ai dormi pendant des années.

Pourquoi mon père ne m'aime pas? Je l'ai déçu sans même le vouloir et je suis incapable de regagner son amour.

Je me couche dans le petit lit étroit et ferme les yeux, laissant couler les larmes silencieuses.

C'est juste avant de m'endormir que je me dis que les efforts ne doivent pas venir que d'un coté, mais des deux.

Le parent est censé être plus intelligent, plus mature que son enfant. Il est censé ressentir un amour inconditionnel pour celui-ci.

C'est pourquoi la vie de mon enfant sera parsemée de joie et d'amour, ainsi que de reconnaissance.

Parce qu'il n'y a rien de plus beau qu'un enfant heureux.

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