Imagines♡

Stressed out.

Harry Styles- 22 mars 2009

La lumière du soleil me réveille vers six heures. Pourquoi diable fallait-il que je me réveille si tôt? Je suis en congé!

Depuis que j'ai commencé à travailler, je me lève tôt chaque jour et un mal de ventre est présent à chaque lever. J'essaie toujours de me changer les idées, mais mes pensées reviennent à ma charge de travail, qui n'est pourtant pas sorcière, tout le monde s'en sort très bien, pourquoi je serais le seul à ne pas réussir? Parce que je suis moi tout simplement.

Tous les étudiants ayant travaillé dans une boulangerie avant moi ont survécu, ne se sont pas réveillé avec un putain de mal de ventre chaque jour,même les jours de congé! Il n'y a rien de difficile à faire payer des clients et à donner du pain et des gâteaux. Pourtant, chaque seconde passée à travailler fait battre mon coeur comme s'il allait sortir de ma poitrine. Mes poumons se compriment et je dois faire mon possible pour respirer normalement, sans avoir l'air d'un abruti en servant les clients.

Barbara est très douce et gentille, elle me fait sentir à l'aise pendant les quelques minutes que nous passons ensemble dans le bureau avant que je commence. C'est elle qui m'a embauché et c'est elle qui me supervise pendant ma formation.

Maintenant que j'ai terminé ma formation, je suis souvent seul à la caisse tandis qu'un autre employé s'occupe de la nourriture. c'est littéralement la seule chose qui me rassure, de ne pas être seul.

Aujourd'hui, c'est spécial. Je suis en congé et je ne travaille pas. J'ai donc toutes les minutes de ma journée pour penser à mon incapacité à fonctionner comme un humain normal.

J'ai tous mes membres, j'ai toute ma tête et je crois que c'est ça le problème majeur. J'ai trop ma tête. Je ne fais que penser et c'est douloureux. Mon coeur et mon cerveau sont en constante bataille et ça m'épuise affreusement.

Lorsque je prend l'autobus pour aller travailler, je me surprend souvent à être attiré par le milieu de la rue, là où je pourrais vraiment m'endormir pour ne plus être aussi épuisé que je ne le suis présentement. La raison qui m'empêche de rester sous l'eau quand je vais dans mon bain, qui m'empêche de m'emparer du couteau de la cuisine quand je suis seul ou de prendre le champ quand je conduis, c'est ma famille. Un ami m'avait déjà dit que si je partais, je serais définitivement égoïste à ses yeux. Je ne veux pas penser qu'à moi, alors je garde le sourire et j'essaie de tenir à chaque minute qui s'écoule. Donc, je prend le couteau pour couper mon sandwich et m'en tient qu'à un tout petit ciseau si j'ai vraiment le besoin d'abîmer ma peau à la place de mon cerveau. Lorsque je conduis, je me contente de regarder le champ et de conduire en ligne droite. Lorsque l'autobus passe, je ferme les yeux quelques instants et décide de prendre le bus jusqu'au travail.

De toute façon, c'est ce qui est normal dans la vie. Il faut travailler, il nous faut de l'argent. C'est tout. C'est ce qu'on apprend, c'est ce que les parents nous apprennent, c'est ce que la société prône. Il y a même certains de nos amis, quand on en a, qui nous disent que ça ne sert à rien de stresser, que travailler c'est normal, que ce n'est rien de difficile. À ce moment, on se sent encore plus nul, parce qu'on est même pas capable d'être comme nos amis. On les regarde aller et on se demande comment ils font pour être aussi jolis, aussi populaires, aussi sociables, aussi normaux. On essaie de comprendre et puis au final ça ne sert à rien parce qu'on a pas la réponse à nos questions.

Je ne saurai jamais pourquoi Gemma a réussi dans la vie tandis que moi non. J'aurai pourtant en tête les paroles de ma mère quand elle me repete:
-Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu sois comme ça?!

À ce moment là, j'ai envie de lui crier qu'elle n'a rien fait de mal, que je suis devenu quelqu'un de moins bien que les autres avec le temps, que ce n'est pas de sa faute si je suis incapable de regarder les gens dans les yeux et d'entamer des conversations normales. Rien n'est de sa faute. Je suis juste comme ça.