Films/Cinéma

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Touya eut un soupire alors qu'il demandait au garçon à ses côtés de se calmer pour la centième fois au moins. Pour toute réponse, l'adolescent de quinze ans lui offrit un immense sourire et émit un petit rire joyeux alors qu'il attrapait son bras. Touya le laissa faire, tentant de cacher les légères rougeurs qui lui prenaient progressivement les joues afin de les chauffer. Il gratifia le jeune oiseau d'une caresse sur la tête et celui-ci resserra sa prise sur son bras pour poser sa tête sur son épaule, riant toujours.

Touya savait qu'il tentait de rester calme pour lui, mais il pouvait sentir avec presque un peu d'attendrissement, bon, d'accord, avec beaucoup d'attendrissement, que les jambes du blond bougeaient d'elles mêmes, l'amenant à sautiller sur place. Jamais le blanc ne s'était attendu à une telle réaction lorsqu'il avait proposé une sortie au cinéma à son compagnon de classe pour aller voir le nouveau film à grand publique en date.

En effet, à peine avait-il prononcé le mot « cinéma », que le blond avait écarquillé les yeux et gratifié de son plus beau sourire avant de sauter sur ses pieds et de lui demander où et quand il voulait y aller. Évidemment, peu surpris de cette énergie, le plus grand des deux garçons lui avait nonchalamment proposé de sortir le samedi, ce qui fut immédiatement accepté. Le samedi matin, Touya se fit réveiller par la sonnerie de son téléphone qui lui indiquait l'arrivée d'un nouveau message. La bouche un peu pâteuse, il s'empara de l'appareil et observa des ses yeux plissés l'écrit de Keigo qui lui indiquait qu'il serait un peu en avance à leur rendez-vous. Il regarda l'heure. Apparemment, un peu en avance pour cette cervelle d'oiseau voulait dire une bonne heure et demi trop tôt.

Enfin. Il s'était levé, préparé, et l'avait rejoint au pas de course, cachant tout de même son impatience de retrouver le blond, affublé de son fidèle sweat orange à flammes un peu kitch qui lui arrivait aux genoux. Nonchalant, il lui avait fait un signe de la main, et tout heureux, son ami l'avait naturellement conduit dans le KFC le plus proche en attendant l'heure de la séance. Touya n'avait plus une thune, mais il n'avait pas trouvé la force de râler devant cette mine réjouit. Dès qu'il s'agissait de son ami, il ne pouvait rien refuser.

Toujours était il que l'énergie de sa cervelle d'oiseau préférée était augmentée d'au moins mille pourcents par rapport à d'habitude et la raison le frappa soudain lorsqu'il vit les yeux d'ambre briller alors qu'ils s'installaient sur les fauteuils. C'était évident maintenant, Keigo n'était jamais allé au cinéma. Avec une famille pauvre et des entraînements intensifs, le garçon n'avait sûrement jamais eu personne pour l'emmener dans un tel endroit.

Avec une mine quelque peu préoccupée, le blanc détailla le visage comblé du blond, qui, les bras croisés sur le dossier du siège face à lui, s'émerveillait même des pubs, arguant que le son était étonnement bon et fort et que l'écran était vachement grand. Oui, Touya y avait mit le prix. Mais en voyant l'expression de Keigo, il sut bien vite pourquoi.

Le regard pétillant de joie et un sourire solaire aux lèvres, le jeune homme planta ses iris d'ambres dans celles azures et Touya sentit la chose qui lui servait de cœur s'emballer, ce qui arrivait bien trop souvent depuis le dernier mois.

Sans rien dire, il se contenta d'attraper la paille de son milk-shake pour se redonner contenance sans pour autant rompre le contact visuel.

Puis, le noir se fit, l'oisillon émit un petit piaillement surpris en regardant les ampoules, avant de sursauter à l'annonce du film, pour de nouveau se river sur l'écran. Voilà qu'il était retombé en enfance. On aurait dit un gosse qui découvrait pour la première fois les décorations de noël. Et si Touya trouvait cela quelque peu triste, il ne put se retenir de ne fixer que Keigo. Le film, il aurait bien pu être un chef d'œuvre qu'il n'en aurait pas regardé une minute, alors que pour Keigo, il aurait bien pu être pourris que ça n'aurait rien changé. Car le nouveau était là et son euphorie transformait tout en œuvre d'art et balayait toutes les évidences qui avaient bercées Touya pour les remplacer par d'autres.

C'était la première fois que Keigo venait au cinéma, non ? Et quoi de plus cliché qu'un certain geste ? Qu'une certaine attention toute particulière ? Parce qu'après tout, c'était bien l'endroit pour ça, non ?

Sans rien dire, il attira l'attention de Keigo et vint à sa hauteur, presque debout à l'arrière de la salle, pour happer ses lèvres. Il sentit l'autre hésiter puis sourire pour finalement lui répondre bien volontiers.

Ils se séparèrent, sans un mot et se rassirent alors que Keigo se pelotonnait contre Touya, toujours aussi euphorique, voir même bien plus. Une euphorie communicative car Touya ne s'était jamais sentit aussi bien alors qu'il emmêlait ses doigts dans les mèches de blé. 


Bon! Nous sommes le 2 décembre et je viens juste d'avoir cette idée! Mieux vaut tard que jamais comme on dit! Enfin, voilà pour le petit texte du 1er décembre. Je tiens à préciser que tous les thèmes m'ont été donnés par une amie. Que pensez-vous de cette première histoire? Mignonne? Fluff? Trop de Fluff au point de vomir des marshmallows? Dites-moi ce que vous en avez pensé!

À tout de suite dans les commentaires ou bien pour la seconde case de notre calendrier!

Sica 

Calendrier de l'AvantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant