Le Garçons Perdus (BxB)

Chapitre 11 - b

Il avait utilisé les herbes récoltées pour nous concocter un petit rôti provençal avec une note de miel et du vin blanc. Simplement magnifique. Paul s'affairait en cuisine alors que j'étais sous la douche. Et comme le soir précédent, il m'avait rejoint. Et avec cette même sensualité, il me passa le savon aux amandes sur mon corps. Ce moment se passa en silence, il prenait le temps de se familiariser avec mon corps, centimètre par centimètre. J'avais arrêté l'eau pour profiter de ce moment de tendresse. Une fois terminé, je m'étais retourné face à lui. À mon tour, j'explorais son corps avec le savon comme si c'était la première fois. Et quelque part, c'était bien une première fois car sans arriver à égaler sa douceur et sa sensualité, je prenais mon temps pour le re-découvrir.

A sa façon, grâce à sa sensualité, Paul m'avait appris quelque chose que je ne connaissais pas. Pour la suite, je ne saurais pas vous dire si l'initiative venait de Paul ou de moi, mais face à face, nos lèvres se sont jointes pour un timide baiser. À peine celui-ci terminé, Paul fixa mon torse avec un sourire aux lèvres. Un sourire de satisfaction fendait ses joues rouges colorées par sa gêne.

Il repassait machinalement ses mains savonneuses sur mon torse ne lui prêtant plus aucune attention. Paul était parti dans ses pensées. Avec bienveillance, je le laissais divaguer pour mieux l'observer dans sa candeur. Ses émotions le rendaient divin.

Finalement il revint à moi en s'accrochant à mes yeux. Et cette fois sans vouloir me cacher sa gêne et sa pudeur, ses mains savonneuses descendaient de plus en plus bas sans oser franchir la limite fatidique. Déjà le soir précédent, j'avais senti son hésitation. Comme moi, il en avait le désir mais il n'osait pas. Je l'observais dans son dilemme, partagé entre l'envie et la raison. J'appréciais son hésitation et c'est en me regardant dans les yeux et en se mordant la lèvre inférieure que l'envie l'emporta. Avec une intense pudeur et délicatesse, il savonna mes parties intimes sans me quitter des yeux.

Il était évident qu'avec ses petites mains douces qui s'aventuraient sur moi, je ne pouvais pas rester de marbre. Non ! Je devrais dire plutôt l'inverse, je devenais le marbre. Mis en confiance par les réactions de mon corps,  Paul devenait plus audacieux. Sans lâcher l'objet de son attention, il s'était installé derrière moi en posant sa tête sur mon dos. Son autre main sur mon ventre pour mieux m'enlacer. Avec plus de tendresse et de douceur que j'en avais eu, il reproduisait notre dernière douche coquine.

Son excitation et son désir étaient aussi intenses que sa gêne qu'il dissimulait en se cachant derrière moi. Je baissais le regard pour profiter du spectacle que sa petite main m'offrait. J'aimais tellement cela que je culpabilisais de ma perversité à la regarder.

Rapidement, je sentis dans mon dos un changement de comportement. Sa respiration était saccadée et sa main devenait désordonnée et hésitante. Son audace avait laissé place à des doutes et de la maladresse. Immédiatement, je sentais son mal-être et je voyais ses oiseaux d'incertitudes voler autour de nous. Sans attendre, je tournais Paul face à moi et posais mon front sur le sien. Mon ressenti était juste car je pus lire immédiatement sur son visage si expressif qu'il y avait quelque chose qui ne jouait pas.

Au contact de mon front, je rajoutais mes mains sur sa nuque et j'attendais que son regard s'ouvre pour plonger mes yeux dans les siens. Il trouva la force de les ouvrir et de me faire parvenir leurs tristesses. Avec le plus de compassion possible je lui dis :

- Paul, tu sais, tu n'es pas obligé de faire ça. J'ai pas besoin de ça pour être bien avec toi.

- Oh si ! Me dit-il déçu. J'en ai très envie ! Ne va pas t'imaginer des choses. J'aimerais te donner autant de plaisir que tu m'en as donné.

- Alors que s'est-il passé ?

- C'est que, je n'ai pas beaucoup d'expérience et j'ai peur de ne pas réussir. J'ai peur de m'y prendre mal, de te faire mal et d'être incapable d'arriver au bout.