Chapitre 16 - b

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Il avait été emmené par la police et interrogé par une inspectrice. Mais Paul lui avait tenu tête, il n'avait absolument rien dit ! Il avait simplement valorisé notre famille. Il l'avait envoyé balader à plusieurs reprises, notamment quand elle a voulu aborder sa sexualité. Il lui avait répondu qu'il faisait ce qu'il voulait avec son sexe et que ça ne la regardait pas.

Malgré la pression qu'il avait reçue, notamment pour révéler son identité et son origine, Paul n'avait pas craqué. Il avait dit à l'inspectrice qu'il n'avait ni l'obligation, ni l'intention de collaborer avec elle. Dans un autre service, il a dû donner ses empreintes et ils l'avaient pris en photo.

Dans un deuxième temps, Paul avait été conduit dans un hôpital. Il avait été contrôlé par plusieurs médecins mais il avait refusé l'examen de ses parties intimes. Les docteurs avaient insisté en disant que c'était un ordre de la police mais il n'a pas cédé. Ils avaient dû faire intervenir le responsable de service qui avait pu dialoguer avec Paul. Après une brève explication sur les motivations du refus de Paul, le responsable avait été dans son sens. Il l'avait même rassuré en lui expliquant que malgré la demande légale, aucun médecin de son hôpital lui imposerait un examen qu'il ne voulait pas faire.

Paul m'avait raconté comment il avait essayé, la première nuit, de s'enfuir de l'hôpital. Il s'était fait pincer devant une porte vitrée à ouverture automatique. Elle était fermée la nuit et il n'avait pas compris comment la déverrouiller. Depuis, ils avaient mis un surveillant devant sa chambre.

Le lendemain, il avait également été vu par un psychologue. Il avait réussi à lui démontrer qu'il n'était pas un danger pour lui-même ni pour les autres. Le fait de ne pas vouloir renseigner la Police n'entamait pas ces capacités de raisonnement ! Le psychologue lui avait répondu qu'il avait rarement rencontré un ado aussi déterminé. Malgré certains silences volontaires, il avait été surpris de l'analyse de Paul sur sa situation. Après deux jours dans leurs locaux, c'est lui qui lui avait signé son bon de sortie.

L'enquête de police n'avait pas réussi à retrouver ses parents ou ses représentants légaux. Dès lors, les services sociaux avaient pris le relais et l'avaient placé dans un foyer. Paul m'avait dit qu'il avait été choqué par les autres jeunes qui se trouvaient dans le foyer. Au mieux, il les avait trouvés immatures, mais le terme de dégénérescence mentale lui semblait plus approprié. Il n'avait pas dormi et il s'était échappé dès sa première opportunité.

Le foyer était à plus d'une quarantaine de kilomètres de chez nous. Paul s'était retrouvé à la rue sans un sou en poche. C'était le soir, dans une ville qu'il ne connaissait pas. Devant un restaurant, il avait guetté et attendu la sortie d'un jeune couple avant de les aborder. Aidé par son charme et son français parfait, il avait su inspirer confiance aux amoureux. Avec ses yeux de chat, il leur avait expliqué que des jeunes lui avait dérobé ses affaires et qu'il n'avait plus de sous pour prendre le train afin de rentrer à la maison. Le jeune couple avait refusé de le mettre dans le train et ils l'avaient reconduit jusqu'à chez lui avec leur voiture.

J'étais tout simplement épaté par son récit, par cette force de caractère et cette détermination. J'étais fier de lui, il avait affronté ce monde qui le terrifiait tant. Nous étions toujours nus et allongés sur le lit. Il regardait mes yeux et ces derniers trahissaient cette fierté que je ressentais.

- Tu sais, si j'ai réussi, c'est uniquement grâce à toi. Me dit-il en posant sa tête sur ma poitrine.

- Je ne sais pas si c'était grâce à moi, mais j'étais tellement content de le savoir près de moi !

Je réalisais que le pauvre Paul devait mourir de faim. Sans prendre la peine de m'habiller, j'allais lui préparer un sandwich dans la cuisine.

À mon retour, Paul s'était endormi. Il était couché là, nu dans mon lit, entrelacé dans les draps, avec un genou plié qui cachait son sexe. Il était détendu et serein. J'aimais le regarder, il était désirable avec sa peau toute douce. Il était beau, simplement beau, simplement parfait. Je remontais le drap sur lui.

Le Garçons Perdus (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant