Doucement, je sortais de mon état comateux, la bouche pâteuse et la vision trouble. Je reprenais progressivement conscience. Ma première image fût encore un plafond inconnu !Allongé dans un lit inconfortable, je scrutais autour de moi. Il faisait sombre et je comprenais immédiatement que je n'étais ni chez moi, ni à l'hôpital. La douleur dans mon crâne était tellement atroce que j'avais l'impression d'être à Waterloo. Les somnifères avaient attaqué et creusé des tranchées à vif dans mon estomac, mes entrailles ressemblaient à Verdun. Je n'étais que la ruine d'un champ de bataille et chaque inspiration n'était que douleur.
Lentement mes sens sortaient de leur léthargie et reprenaient leurs fonctions les uns après les autres. J'étais seul dans la pièce. Malheureusement mon esprit redémarrait lentement, je luttais contre moi-même et enfin des brides d'électricité alimentaient la nébuleuse grise qui me servait de cerveau. Les premières questions arrivèrent :
Putain, je suis où ?
C'est qui ce mec ?
Il est où ?
Depuis combien de temps suis-je içi ?
Je n'avais plus d'habits sur moi, sauf mon caleçon que mon agresseur avait eu la bonté de me laisser. Sans pouvoir me lever, je scrutais la pièce. Pas de fenêtre, juste une porte, une vieille armoire, une table et des chaises. Rien d'autre ! La chambre sentait le renfermé et l'humidité. J'étais sûrement dans une vieille bâtisse.
Après ces premières constatations, je commençais à m'angoisser sur ma situation. Il fallait que je prenne la poudre d'escampette ! Malheureusement si j'avais retrouvé le réseau neuronal de ma pensée, ma tête n'avait pas encore repris le contrôle moteur de mon corps. J'étais incapable de sortir du lit et encore moins de marcher. Alors, comment allais-je fuir cette situation ? Je regardais le mobilier autour de moi pour chercher un appuis, une chaise pouvait me servir de déambulateur !
Mais plus je réfléchissais et plus ma tête tournait. Finalement, mon esprit parti à nouveau derrière le rideaux noir de ma nébuleuse grise et je perdis conscience.
Combien de temps me suis-je évanoui ? Visiblement assez longtemps pour que mon corps commence à répondre à mes demandes. Éveillé, je restais encore allongé pour récupérer un maximum de force. Cette attente m'a paru interminable, mais peu à peu je retrouvais la pleine possession de mes moyens. Il fallait que je me tire d'ici ! Quelle situation antinomique, je cherchais à survivre alors que j'avais tout fait pour passer de l'autre côté !
Une fois levé, je fis le tour de la pièce à la recherche de mes habits et de mon portable. Et merde ! Je l'avais laissé sur mon bureau dans ma chambre. Évidement, je ne pensais pas en avoir besoin ! L'armoire était vide, même pas de fringue, tant pis je fuirais en caleçon s'il le fallait. Arrivé à la hauteur de la porte, j'écoutais pour savoir si je devais m'attendre à un comité d'accueil derrière celle-ci. Rien, aucun bruit. Je baissais précautionneusement la poignée de la porte, mais elle ne s'ouvrit pas ! Évidemment, cela aurait été trop beau. Maintenant, je me retrouvais enfermé, captif du vieux. La porte était massive et l'ouvrant du mauvais côté pour que je tente de la défoncer. Voilà, je me trouvais belle et bien séquestré !
Il fallait agir vite, mon kidnappeur devait penser que j'étais encore dans les vapes. Hâtivement, je mis une stratégie en place. La porte donnait sur le lit donc je mis des coussins sous les draps pour faire croire à ma présence.
Posté en attente, caché derrière la porte, je patientais armé d'une chaise. Et là, je vous promets que les minutes sont longues, l'angoisse te serre le cœur ! Paradoxalement, j'ai eu un flash à ce moment précis. Cela me rappela quand Paul s'était introduit chez moi et que j'attendais terrifié derrière la porte. Notre première rencontre ! Cette pensée m'apaisa et me donna un courage fataliste. Enfin, j'entendais mon ravisseur tourner la clé dans la serrure. Alors qu'il entrait dans la pièce sombre, il ne se doutait pas que j'étais derrière la porte. Guidé par ma peur et l'intensification de mes sens, mon attaque fut frénétique. Elle m'amena à frapper sauvagement l'inconnu dès qu'il passa la porte. Mon geste était accompagné d'un cri peu viril. La chaise s'était rudement abattue sur son dos et l'avait projeté au sol.
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Le Garçons Perdus (BxB)
RomanceEscalade de la sexualité entre 2 garçons. Histoire terminée. Cette histoire raconte l'éveil des sentiments entre deux adolescents (2 garçons) et la naissance de leur sexualité. Attention fleurs bleues. Y-a-t-il un âge pour s'aimer ? Le plus jeune...