Le Garçons Perdus (BxB)

Chapitre 5 deuxième partie

Deux jours plus tard.

J'avais pris le temps d'assembler tous les morceaux et malgré toutes les preuves qui s'imposaient à moi, je n'y croyais toujours pas. C'est un réflexe de survie, le cerveau refuse les informations. Il cherche désespérément des alternatives, même les plus farfelues. Non, ce n'est pas lui ! C'est pas Paul, je dois me tromper. Impossible. Non non non non...

Mais voilà, les évidences sont là, elles ne te lâchent plus ! Elles te torturent. Tu sais que c'est lui, puis trois minutes plus tard tu doutes, tu cherches désespérément une autre explication.

J'aurais dû être content, Paul était vivant ! Et tellement proche. Mais l'incompréhension anesthésie la joie. La colère prend le dessus. Tu te sens abusé, trompé, tu n'as même pas le droit à la vérité. Notre relation, si belle et si fusionnelle qu'elle soit, n'avait pas eu le droit à cette vérité. Pourquoi m'en exclure ?

Il me fallait des réponses. Elles me faisaient tellement peur. Sur fond de colère, je trouvais la force de l'affronter !

J'étais derrière sa porte et plus aucune ombre assombrissait mon esprit. La lumière devenait une certitude. C'était lui ! Maintenant je le savais. Il était là, caché parmi les miens. Ma honte était accablante, comment ais-je fait pour ne pas m'en rendre compte. Trop naïf encore une fois !

"Etats-Unis" c'est deux mots avait réveillé ce que j'aurais dû voir depuis longtemps. Désemparé, en colère je voulais des réponses. Je voulais comprendre pourquoi il était resté dans le silence !

Ma main tremblait sur la poignée de porte de son bureau et un frisson me parcourra l'échine. Des gouttes de sueurs froides s'échappaient de mon front trahissant mes émotions. Une goutte de peur, puis une goutte de tristesse et une grosse goutte de rage. Une très grosse goutte ! Mon cœur cognait fort, trop fort pour moi et je dû prendre une grande respiration avant d'appuyer sur cette foutue poignée qui me séparait de Paul.

L'énergie mise pour entrer dans la pièce fut à la hauteur de mes émotions. Derrière son bureau, je fis sursauter celui qui en était le responsable. Je voulais hurler mais ma voix dérailla dès la fin de mon premier mot :

- POURquoi ?

- Alexandre ?

- Pourquoi tu m'a fait ça ?

- Mais qu'y a-t-il ? Je ne comprends pas.

Je le soutenais, en fixant son regard, et ce fut maintenant une évidence. Comment avais-je pu passer à côté de ses yeux ? J'arrivais même à culpabiliser de ma crédulité. Vu son état dépité derrière son bureau, il savait que je savais ! Il bafouilla:

- Alexandre, euh..écoute, euh...je sais que tu vis des moments difficiles cette année. Je ne connais pas les raisons de ta colère, mais calme toi. Je t'en pris... .Je crois que tu refais un épisode de crise, je vais appeler ton père, euh... tu as besoin d'aide.

Je n'en croyais pas mes oreilles, comment osait-il me traiter ainsi. Nous avions partagé tant de choses, pourquoi me blessait-il ? Je ne sentais plus la peur, ni la tristesse, il ne restait plus que de la rage en moi. Hide était clairement de retour. C'était la deuxième fois que je ressentais ce sentiment pour Paul. Je savais aussi, que comme la première fois, j'allais perdre le contrôle de moi-même. D'un pas rapide, je passais sur le côté de son bureau avec l'intention de lui mettre mon poing sur sa gueule. Surpris par ma colère, il recula avec sa chaise montée sur roulettes, alors je lui hurlais dessus:

- Paul ! Tu vas te foutre de ma gueule longtemps !

Je devenais fou et mon bras s'armait pour lui donner le coup.