Chapitre 24

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Hedda n'était pas ressortie de sa tente depuis qu'elle avait vu Jolnas. La jeune femme était tombée de fatigue dès qu'elle était rentrée et avait dormi d'un sommeil de plomb jusqu'à l'aube. Elle avait ensuite passé la journée dans sa tente. Personne ne pouvait y pénétrer sauf Vadir. Même lorsque l'annonce de la victoire était tombée, en début de soirée, la reine n'avait daigné montrer le bout de son nez. Elle avait simplement fait savoir que l'armée lèverait le camp dans les jours à venir pour aller prêter main-forte aux troupes dans le sud. Afzal'h s'inquiétait. Il n'avait pas vu la jeune femme depuis le début de la bataille. Hedda n'était pas du genre à s'enfermer et laisser les autres gérer. La blessure qu'elle avait à la tête n'était pas si importante et l'on racontait qu'elle avait un drôle de comportement depuis qu'elle était revenue de sa bataille.

Lorsque l'Aeriokhien eut enfin retirer son armure et fait une toilette sommaire, le jeune homme sortit de sa tente, décidé à parler avec Hedda. La nuit était tombée depuis quelques heures déjà, pourtant l'effervescent typique de la fin de combat troublait le calme habituel du camp plongé dans le noir. Un peu partout les soldats riaient à gorgée déployé, une bière à la main, heureux d'avoir survécu et honorant les autres tombés au combat par de petites festivités.

Afzal'h se pressa vers la tente de sa reine, évitant les ivrognes qui entravaient son chemin. Devant celle-ci, toujours fidèle à son poste, Vadir guettait. Lorsqu'il vit approché le jeune homme, il soupira :

« Comme tout le monde, messire Afzal'h, vous ne pouvez rentrer. Ordre de sa Majesté. Je suis désolé.

-Laissez-moi passer. » Grogna-t-il. « Personne ne l'a vu depuis la veille et je suis loin d'être le seul à m'inquiéter. »

Vadir secoua la tête, toujours devant l'entrée, mais, excédé, Afzal'h s'élança tout de même, en contournant l'homme. Le soldat retint l'homme du Sud en posant une main sur sa poitrine.

« Attention, messire, je fais réellement preuve de patience avec vous, grogna Vadir, mais si vous ne respectez par les ordres que donne la reine, je serais dans l'obligation de me mettre en travers de votre chemin.

-Si vous tenez tant à sa Majesté, alors laissez-moi passer. Il y a quelque chose qui ne va pas. Vous le savez tout comme moi. Je partirais si elle le demande, mais laissez-moi essayer de lui parler. »

Afzal'h sut que Vadir s'inquiétait aussi pour Hedda car le doute pris possession de son visage. Il était tiraillé entre l'ordre donné par la reine et sa volonté de l'aider. Finalement l'homme abaissa sa main et se décala. Afzal'h le remercia d'un hochement de tête avant de pénétrer dans la tente.

L'intérieur était plongé dans la pénombre. Seul un petit brasero en train de s'éteindre et une bougie qui reposait sur la table au côté d'Hedda éclairaient la pièce. La jeune reine était penchée sur une pile de vieux livres qui semblaient décrire d'anciennes batailles.

« Hedda ? » L'appela-t-il.

« J'ai demandé à Vadir de ne laisser entrer personne. » Grommela-t-elle sans relever la tête. « Qu'est-ce que tu me veux ? »

Vadir approcha et posa sa main sur la nuque de la jeune femme. Il remarqua enfin le bandage à la tête que la jeune femme avait encore.

« Simplement m'assurer que tu allais bien.

-C'est chose faite alors maintenant laisse-moi. J'ai beaucoup de travail. » Dit-elle en lui lançant un rapide regard courroucé.

Afzal'h soupira avant de tirer une chaise pour s'assoir à ses côtés.

Les Yeux de la ChouetteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant