Chapitre 22

3 2 0
                                    

Lorsque Hedda avait dit à ses amis, Fjorn et Gaora, qu'elle ne prévoyait pas de dormir au château, mais avec ses soldats, ils avaient vivement protesté. Mais Hedda devait maintenir le moral des troupes et dormir à l'abri en haut d'une colline dans un château de pierre n'aurait que desservie sa cause. Hedda fut d'autant plus contente de sa décision lorsque l'on vint la réveillé tôt dans la matinée pour la prévenir que les troupes du comte d'Orung et du vicomte d'Haalar avaient été repérées à une bonne heure de marche d'ici. Elle se trouvait tout de suite avec ses soldats et n'avait donc pas à descendre du haut de la colline.

Dans le campement, l'agitation était palpable. La jeune fille, revêtue de son armure de guerre, déambulait parmi ses hommes, hurlant des ordres à droite et à gauche. Vadir se trouvait à ses côtés lorsque Vidkun, le duc de Korn, surgit.

« Votre Majesté ! » S''exclama-t-il. « J'ai entendu dire que vous souhaitiez garder une partie des soldats en retrait ?

-Oui, il est probable que les troupes du vicomte d'Orafell tente de nous prendre à revers pendant que nous combattons à l'ouest. Je préfère donc garder une partie de notre force en retrait au cas où. J'enverrais sûrement une petite faction à l'est afin d'être sûre de ne pas être prise par surprise. Et puis, nous sommes déjà presque sûrs d'être en supériorité numérique. »

Vidkun s'arrêta et regarda la jeune femme comme si une deuxième tête avait poussé.

« Mais, votre Majesté, si nous nous séparons d'une partie de nos troupes, notre force sera forcément réduite donc nous mettrons plus de temps à vaincre l'ennemi. Il vaudrait mieux que nous concentrions nos forces sur l'ennemi que nous voyant plutôt que d'avoir peur de celui qui n'est pas là.

-Messire Vidkun, n'oubliez-pas que nous ne sommes qu'à une journée de marche de la frontière du vicomté d'Orafell donc il est possible que l'on nous attaque à l'est demain ou même aujourd'hui. Je ne veux prendre aucun risque et je préfère la sécurité à la rapidité. Ce n'est pas avoir peur, c'est être raisonnable. »

Vaincu l'homme s'inclina devant la jeune reine et ils furent bientôt rejoint par le duc de Varolf, Fjorn, les chefs des tribus sangs gelés et Afzal'h.

« Votre Majesté, pourquoi êtes-vous en tenue de combat ? » S'enquit d'une voix inquiète Audar, le duc de Varolf.

« Hé bien pour me battre. » Répliqua-t-elle comme si cela tombait sous le sens.

Si Audar et Vidkun avaient été un tant soit plus fragiles, ils auraient pu tourner de l'œil. FJorn, de son côté, fronça les sourcils.

« Mais, Hedda... enfin Votre Majesté, vous ne pouvez pas vous battre. » S'exclama-t-il. « Les troupes ont besoin d'une reine vivante pour les diriger.

-Parce que tu ne me penses pas capable de revenir vivante, Fjorn ? » Répliqua la jeune femme. « Veux-tu que je te rappelle les cuisantes défaites que je t'infligeais dans le temps ?

-Cela n'a rien à voir. Je suis sûr que messire Fjorn ne doute en rien de vos capacités, Votre Majesté. » Répliqua Audar. « Cependant, on ne sait jamais ce qu'il peut arriver et vous perdre en pleine bataille serait la pire chose qui puisse nous arriver. »

Fjorn et Vidkun approuvèrent, tandis que Thora et les autres chefs levaient les yeux au ciel.

« Mourir sur le champ de bataille est un honneur. » Répliqua Ragnar de sa voix bourrue. « Je préfère qu'une reine meurt au combat plutôt qu'elle vive cachée dans la peur. »

Les autres approuvèrent.

« Je me battrais. » Dit simplement Hedda. « Je n'ai d'ordres à recevoir de personne et si j'en ai décidé ainsi alors cela se fera selon ma volonté. Je ne resterais pas cachée alors que mes hommes meurent et si je dois mourir et bien qu'il en soit ainsi. Cela voudra dire que les dieux n'étaient pas de notre côté. »

Les Yeux de la ChouetteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant