Chapitre 27

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Après les bébés, je vais avoir le kiné. Il a fini avec Kiéran depuis déjà un petit temps. Le kiné est occupé à remettre un bandage à la cheville d'une vieille dame dans une chaise roulante. Il est agenouillé par terre, l'air concentré. La dame le remercie d'un grand sourire et une infirmière conduit sa chaise en dehors de la salle de rééducation. A cette heure-ci, il ne reste plus beaucoup de monde.

- Bonjour, je dis assez fort pour que kiné m'entende.

Il se retourne d'un bond et me regarde, surpris.

- Tu n'en loupes pas une décidement Eden.

J'éclate de rire. Il s'avance et me prend rapidement dans ses bras. Il me force à m'asseoir pour examiner ma jambe qui a été blessé la première fois.

- Tu m'étonnes encore, me dit-il encore étonné.

Ses doigts tâtent ma cicatrice et il me force à marcher devant lui pour voir. Je boite mais ça passera comme tout le reste.

- Tu t'en sors encore bien. Je ne savais pas que tu étais de nouveau hospitalisée. 

Je me rassois et il me rejoint sur la chaise d'à coté. Grace aux nombreuses fenêtres, je peux regarder ce qui se passe dehors. Le soleil se couche.

- J'ai eu un accident de voiture en venant voir Kiéran. Je vais bien. Plus de peur que de mal. Ma mère ne va pas tarder à arriver. Elle n'a pas pu quitter son boulot avant.

- Wow. Quand je disais que tu n'en loupes pas une, j'avais raison. Tu es vraiment chanceuse, me fait-il remarquer en me fixant drôlement.

Je hausse les épaules et soupire. J'ai jamais eu autant de malchance de ma vie. Mais je fais avec. Je vais pas m'apitoyer sur mon sort. J'ai encore mes deux jambes, et je peux marcher. Beaucoup n'ont pas cette chance, malheureusement.

- Tu as le droit de te plaindre.

Je sais qu'il a raison mais je pense que je me suis déjà assez plainte ces derniers mois. C'est fini. Je dois sourire à la vie sinon elle va me manger toute crue.

- Je sais. Merci de m'avoir aidé.

- Avec plaisir Eden.

Il s'apprête à parler mais sa bouche se referme. Je hausse un sourcil, intriguée. Il voit que j'attends des réponses. Que veut-il me dire ?

- Kiéran est pas mal, hein ?

Je rougis sans pouvoir me contrôler. C'est plus fort que moi. Le kiné rit de ma réaction et ses doigts frottent sa minuscule barbe.

- Je m'en doutais, souffle-t-il. Lance toi.

Je lui fais les gros yeux. Moi me lancer ? Je deviens tellement timide quand je suis gênée. Ca va être une catastrophe, surtout s'il me repousse.

- Quand je serais prête.

Il devine aisément ce que je pense.

- Tu vas laisser faire le temps alors.

Sans doute. C'était mon style. Je pars pour le laisser s'occuper de ses derniers patients qui attendent. Je rejoins ma chambre. Kiéran n'est pas encore revenu. Je me demande comment ça se passe pour lui avec le psy.

- Coucou Eden, ça va ? me demande Livy en entrant dans la chambre.

Elle contourne mon lit pour prendre ma tension.

- Ca va. Je me suis bien reposée et toi ?

La voir près de moi, me force à avoir ce que je ne voyais pas au début. Un ventre rond. Pas fort mais je vois son ventre.

Ton âme dans la mienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant