Chapitre 17

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- Salut Kiéran. Je t'ai apporté quelques affaires. J'ai prévu les infirmières de te changer. Je ne me vois absolument pas le faire moi-même.

Je dépose tous les sacs sur la tête. J'ai tout lavé pour que ça n'est pas l'odeur du magasin. Je range la brosse à cheveux dans la salle de bain. Je me lave les mains et me regarde un instant dans le miroir. J'ai l'air heureuse. Heureuse de voir mon inconnu. Je retourne dans la chambre, rapide comme une pile électrique.

- Désolée Kiéran, je suis sur les nerfs. Je suis dans tous mes états depuis ce matin. En plus, je me suis levée vers 3h et demi. J'aurais pas du faire de sieste en fait. Très mauvaise idée.

Je m'assois à coté de lui. L'infirmière vient dans une dizaine de minutes, le temps de finir de retirer tous les plateaux repas des chambres.

- J'ai encore eu des nouvelles de mon amie Sophia. Elle est à Harvard et elle fait des études de journalisme. Elle me harcèle de messages pour que je réponde. Je n'ai plus pu être brève cette fois-ci, raconté-je en enlevant chaque pyjama du sac.

Je les plie soigneusement sur la table. J'ai pas pris trop chaud car à l'hôpital, il fait déjà assez chaud comme ça. Le chauffage me fait suer. J'enlève ma veste que je pose sur le dossier de la chaise.

- Je lui ai finalement téléphoné pour raconter. Elle a vraiment été compréhensive. Retrouver une amie m'a fait un bien fou. Je suis toujours toute seule, à part quand je suis avec toi ou ma mère. Je vois que Dylan, et mon kiné. Mes anciens amis du lycée font les hypocrites et essaient d'avoir un semblant de popularité en postant des messages sur mon mur facebook. Ca m'énerve. J'ai envie de leur dire...de leur ordonner de me foutre la paix ! Non mais comment on peut utiliser le malheur des autres ? J'hallucine quoi.

- Ca va Eden ? Tu m'as l'air furax, intervient mon infirmière préférée dans sa tenue bleue claire.

Elle scanne sa carte à l'entrée dans la chambre et me rejoint. J'ai droit à un câlin avant qu'elle se désinfecte les mains.

- Sincèrement, oui. 

- En tout cas, tu es très jolie Eden. Pas qu'aujourd'hui bien-sur.

Je lui souris, reconnaissante. Elle se met à coté du lit de Kiéran et regarde sa tension. Elle aussi est splendide avec ses magnifiques yeux gris orageux. Elle a un visage de poupée et un grain de beauté au dessus de sa bouche. Elle a tout pour plaire mais j'aperçois l'alliance qu'elle porte. 

- Merci beaucoup Livy.

- Bon je vais l'habiller. Tu peux m'aider si tu veux.

Elle parait vraiment sérieuse. Je sais que je ne pourrai pas. J'aurai vraiment l'impression de rentrer dans l'intimité de mon inconnu. Je préfère détourner les yeux et la laisser faire.

- Non ça va. Je vais attendre dans le couloir, lui dis-je en pointant du doigt la porte.

- Mais non Eden. Je vais tirer le rideau. Tu peux rester là. Bon, tu veux lui couper les cheveux, c'est ça ?

Elle tire le rideau après m'avoir lancé un clin d'œil et je me contente de m'asseoir sur la chaise. Je lui tends un pyjama et un caleçon. Elle prend quelques minutes à l'habiller et puis elle remet le rideau en place. 

- Tu as l'air terrorisée. C'est par rapport à l'autre fois ? me demande-t-elle quand elle remarque un peu mon hésitation.

- Quand je vois Kiéran, je pense à sa crise cardiaque, quand il m'a regardé. Ca me fait encore froid dans le dos.

Livy s'approche et tapote mon dos.

- Essaie d'oublier ce moment. Tu es très forte. Lui aussi a peut-être eu peur quand tu t'es écroulée et que tu t'es tapée la tête contre le sol.

Ton âme dans la mienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant