L'état d'Eden s'améliore tout doucement. Ça me remplit de joie. D'un jour à l'autre, elle va rouvrir les yeux. A coté de Kiéran, elle semble plus rassurée. Je ne sais pas comment expliquer la présence du garçon lui fait du bien. Elle guérit, elle est sur la bonne voie.
Tous les jours je viens la voir, dors quelques fois avec elle et Kiéran. Je termine le carnet de ma fille. Il renferme énormément de secrets. Je me sens coupable de l'avoir lu. Mais je ne peux pas retourner en arrière.
- Alors aujourd'hui les jeunes, j'ai sorti le chien pendant deux heures. Il avait sacrément besoin de se dégourdir les pattes. Moi aussi d'ailleurs. Eden, tu as reçu une lettre de l'université de Yale. Je ne l'ai pas ouverte, j'attends que tu te réveilles. Elle est assez grande, je me doute que c'est positif. Réveille toi, ma chérie. Toi aussi Kiéran. Réveillez-vous tous les deux.
Je les regarde. Inconsciemment, leur visage est tourné l'un vers l'autre.
♦
Un matin, l'hôpital m'appelle. Kiéran s'est réveillé. Je sens un poids qui s'enlève de ma poitrine. Je prends la voiture et roule le plus vite possible vers la clinique. Je dois le voir de mes propres yeux.
Je sors en furie de la voiture et cours vers l'ascenseur. Une fois qu'il s'ouvre que l'aile que je voulais, je marche rapidement jusqu'à la chambre. Deux infirmières sont autour de Kiéran. Je le vois dans son lit et il bouge ses bras. Je le vois remuer ses jambes. Je rentre dans la pièce et immédiatement, Kiéran relève la tête vers moi. Ses yeux me font presque reculer tant ils sont intenses.
- Kiéran, commence l'infirmière préférée d'Eden. C'est la maman de la jeune fille qui dort dans ta chambre.
Il continue de me regarder, me mettant presque mal à l'aise. Je ne sais absolument pas quoi dire. Si Eden était réveillée, elle aurait pris les choses en main.
- Enchanté, finit-il par dire en tendant la main vers moi.
Je reste comme deux ronds de flan mais décide de bouger. J'accepte sa poignée de main. Je n'ouvre toujours pas la bouche. Livy, l'infirmière voit les questions qui tourbillonnent dans ma tête.
- Il s'est réveillé il y a une heure. Pour Eden, aucun changement à part que sa tension est enfin remontée.
Je me tourne vers ma fille. Son visage d'ange est profondément endormi. On lui a retiré les pansements qu'elle avait. Ses blessures cicatrisent rapidement. Sa respiration est douce. Je me penche et embrasse son front. Je prends sa main et la tiens. Je sens les yeux du jeune homme me fixer. Je ne sais pas s'il se souvient de quelque chose. Ma fille lui a parlé pendant des mois mais peut-être qu'il n'en a aucun souvenir.
- Bonjour ma puce.
- Nous ne lui administrons plus de médicaments. Quand elle pourra rentrer à la maison, elle devra rester au repos un petit temps. Elle se réveillera bientôt, madame Castel. Les miracles existent, me dit Livy en posant une main rassurante sur mon épaule.
Elle a les yeux qui brillent. Aujourd'hui, un miracle s'est enfin effet produit. Kiéran est sorti du coma et il semble en bonne santé.
- Eden est une miraculeuse. Kiéran également.
- En effet. Ils sont assortis.
J'ai droit à un clin d'œil. Kiéran est débarrassé d'un bon nombre de machines. Il ne dit pas un mot. Les infirmières lui expliquent tout ce qui s'est passé pendant qu'il dormait. Il les écoute, et passe une main dans ses cheveux bouclés. Ses lèvres se lèvent légèrement en un sourire.
- Je me souviens, déclare-t-il tout d'un coup.
Je me fige et me tourne vers lui. Il me regarde toujours puis son regard dévie vers Eden. Je vois dans ses yeux que grâce à tout ce qu'elle a dit, il la connait.
- De tout ? je demande pour être certaine.
- De tout.
Il n'hésite pas en me répondant. Il soutient mon regard étonné. Je m'approche de son lit pour lui parler. Les infirmières font des allées retour entre la salle de bain et la chambre.
- Ma fille t'a parlé tous les jours pendant des mois.
Je finis par m'asseoir sur la chaise à quelques centimètres de lui. Je suis intriguée par sa réaction ou plutôt le manque de réaction qu'il a. Presque deux ans dans le coma, je ne sais pas ce qu'il peut ressentir en se réveillant. Il n'a pas personne à son chevet sauf le personnel de l'hôpital et moi. Il doit être perdu.
- Pourquoi a-t-elle fait ça pour moi ?
Je ne m'attends pas à sa question et je ne sais pas quoi lui répondre. J'essaie de trouver la meilleure réponse possible.
- Elle a un très bon fond et un grand cœur, elle a voulu t'aider. Elle est à un stade ou elle ne sait pas trop ce qu'elle veut, elle se cherche. En te parlant, elle a voulu sans doute trouver quelque chose, je lui réponds, hésitante. Je ne sais pas trop, Kiéran. Elle peut être très mystérieuse et elle ne parle quasiment à personne. Elle t'a choisi toi, en tout cas.
- Elle m'a acheté des tonnes de choses, commence-t-il en montrant la décoration de la chambre. Elle a fait un tas d'actions. Elle y a mis tout son cœur. Pendant ces quelques mois, elle a été ma bouée de sauvetage. Je ne la remercierai jamais assez.
- Je suis contente que ça t'ait aidé. Tu veux que j'avertisse quelqu'un que tu es réveillé ?
C'est la moindre des choses. Peut-être qu'il a quelqu'un qu'il aimerait contacter. Son visage s'assombrit légèrement.
- C'est gentil mais pas maintenant. J'aimerais bien être seul.
Qui n'a-t-il pas envie de voir ? Je me le demande vraiment.
- Tu veux du chocolat ? Il y en a plein dans le frigo d'Eden.
J'ai tapé dans le mille.
- Ce serait très gentil à vous.
Je fouille dans le frigo de ma fille et trouve deux tablettes de chocolat de différentes sortes. Je les lui tends.
- Elle a l'habitude d'en manger des tonnes et elle reste mince malgré tout.
Il sourit et son regard glisse de nouveau vers le lit à coté de lui.
- C'est un sacré avantage.
Je ne sais pas quoi trop quoi faire ni quoi lui dire. Il a l'air de vouloir vraiment rester seul.
- Je vais te laisser. Je reviens demain.
J'embrasse ma fille avant de partir. Kiéran me regarde faire. Il est mystérieux, ça j'en suis sure. Il ne montre pas facilement ses sentiments.
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Ton âme dans la mienne
RomanceSuite à un accident, Eden a tout perdu. Son âme est déchirée en deux par la perte de son meilleur ami. Elle doit remonter la pente, apprendre à vivre sans lui et se réapproprier la vie. Le temps de se remettre de ses blessures, la jeune fille reste...