💫• Chapitre 32 : La fuite

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Elryc

Assis parmi mes fleurs, j'attends avec impatience le retour de Dhara. Malgré sa promesse de revenir et ma confiance en elle, la brune tarde à arriver. Son absence se fait longue et mon impatience grandit.

Ennuyé d'attendre dans le vent, je tente d'ouvrir les yeux en vain. Mes paupières demeurent closes, impossible de les soulever. Mon corps, plongé dans un sommeil profond, reste insensible à mes tentatives.

Alors que je continue de me battre contre moi-même, la voix de la Première résonne soudainement dans ma tête :

- Sauvez vous, quittez le château. La Reine est trop dangereuse. On se retrouvera, mais partez.

J'ai l'impression de sentir mon sang se figer, comme si une glace soudaine se répandait dans mes veines. Les battements de mon cœur ralentissent, et une sensation de froid intense m'envahit. Les fleurs colorées qui m'entourent commencent à se faner à vue d'œil, leurs pétales se desséchant et se détachant lentement. Petit à petit, le paysage floral vibrant et vivant se transforme en un vide noir et abyssal, où toute lumière et toute chaleur semblent avoir disparu, ne laissant que l'obscurité enveloppante pour me consumer.

Dhara est en danger !

J'essaie désespérément de me débattre, de réveiller mes muscles en sautant sur place, en bougeant frénétiquement, en me pinçant même. Pourtant, malgré tous mes efforts, rien n'y fait. Mon corps reste plongé dans un sommeil profond, totalement insensible à mes tentatives désespérées de le réveiller.

Laissez-moi sortir !

En proie à une colère grandissante face à ma propre faiblesse, je me mets à hurler. Hurler pour me secouer, hurler pour exorciser toutes les épreuves récentes. Hurler de frustration, de rage impuissante.

Je ne m'épuise pas, car je suis pris dans un rêve. Je me décourage simplement. Lorsque j'abandonne tout espoir de me réveiller naturellement, je retourne m'asseoir dans mon coin, résigné à attendre que le sommeil me libère de cette illusion.

Avec ma tête appuyée contre la paroi invisible, je patiente. J'attends le moment où l'on me donnera la permission de partir. Lorsque je serai assez reposé et guéri pour pouvoir enfin m'échapper de cet endroit.

Au loin, des bruits me parviennent. En tendant l'oreille, je perçois vaguement des voix, mais elles sont trop lointaines pour être comprises. Pourtant, une sensation familière émane de l'une d'entre elles, bien que je ne puisse saisir aucun mot.

Grave et forte.

Tout à coup, je sens une caresse légère sur mon épaule, puis le contact devient plus prononcé. Je tente de me concentrer sur cette chaleur, persuadé qu'elle me guidera hors de cet endroit.

Alors, je ferme les yeux et reprends enfin contact avec la réalité. Progressivement, une douleur diffuse envahit mon corps. Je serre les dents, sentant la pression s'accentuer sur ma mâchoire.

Je fais une nouvelle tentative pour parler ou hurler et cette fois-ci, je suis capable d'émettre un son. Un grognement rauque parvient à s'échapper de ma gorge, et même ce simple son me brûle profondément.

Malgré tout, je m'accroche à ces sensations, je le sais, je suis sur le point de me réveiller. Je sens le matelas sous mon dos, une main qui secoue mon épaule. Et soudain, une odeur métallique emplit mes narines. Du sang ?

NoMercy : Entre Ombres Et Lumière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant